Cette s'erie de dates r'esume les derniers quinze jours de mon existence de touriste. C’est tout un monde d’enchantement. Je me suis assur'e, par mes yeux, que toutes ces belles choses existent en r'ealit'e. Dans quelques semaines j’en douterai.
J’ai eu quelques tr`es bons quarts d’heure dans le courant de ces derniers quinze jours… Des quarts d’heure o`u je me suis senti vivre de la vie d’autrefois, de la vie d’il y a cent ans…
Savez-vous, ma fille ch'erie, ce que c’est que la
Ce qui est d’une beaut'e inexprimable, c’est le silence absolu qui r`egne sur les hautes cimes. C’est un monde `a part qui n’appartient plus aux vivants.
A Interlaken j’ai rencontr'e une foule de Russes, mais personne de tr`es connu, sauf le G<'en'er>al Poutiatine* et l’in'evitable Mlle de Gervais que son oncle, le Comte Bloudoff, avait essay'e d’enfermer comme folle dans une maison de sant'e, tentative qui pourtant n’a pas abouti, si ce n’est `a une esp`ece d’apologie assez malencontreuse que le pauvre Comte a 'et'e oblig'e de faire ins'erer dans les journaux, pour justifier cette mesure non-r'eussie… Elle allait me raconter toute cette histoire au long, lorsque la cloche d’un bateau `a vapeur qui l’emmenait est venue lui couper le sifflet…
Sur le lac de Brienz je suis all'e voir le
A Thun j’ai donn'e lieu `a une singuli`ere m'eprise. Quelques stupides Anglais, ayant lu dans le livre des 'etrangers mon nom accompagn'e de ma qualit'e de Chambellan, et n’ayant, `a ce qu’il para^it, pu d'echiffrer de mon griffonnage que les mots:
A
Ah, ma fille, pourquoi vit-on jusqu’`a un certain ^age…