Читаем Том 6. Проза, письма полностью

Dites moi, j'ai cru remarquer qu'il a du tendre pour m-lle Cath'erine Souchkoff *…est-ce que vous le savez? — les oncles de mamselle auraient bien voulu les marier !..Dieu pr'eserve !..cette femme est une chauve souris, dont les ailes s'accrochent `a tout ce qu'ils rencontrent! — il y eut un temps o`u elle me plaisait, maintenant elle me force presque de lui faire la cour… mais, je ne sais, il y a quelque chose, dans ses mani`eres, dans sa voix, quelque chose de dur, de saccad'e, de bris'e, qui repousse; tout en cherchant `a lui plaire on trouve du plaisir `a la compromettre, de la voir s'embarrasser dans ses propres filets.

Ecrivez-moi de gr^ace, ch`ere amie, maintenant que tous nos diff'erens sont r'egl'es, que vous n'avez plus `a vous plaindre de moi, car je pense avoir 'et'e assez sinc`ere, assez soumis dans cette lettre pour vous faire oublier mon crime de l`ese-amiti'e !..

Je voudrais bien vous revoir encore:. au fond de ce d'esir, pardonnez, il g^it une pens'ee 'ego"iste, c'est que, pr`es de vous, je me retrouverais moi-m^eme, tel que j''etais autrefois, confiant, riche d'amour et de d'evouement, riche enfin de tous les biens que les hommes ne peuvent nous ^oter, et que dieu m'a ^ot'e. lui! — Adieu, adieu — je voudrais continuer mais je ne puis.

M. Lerma.

— P. S. Mes compliments `a tous ceux auxquels vous jugerez convenable de les faire pour moi… adieu encore.

<См. перевод в примечаниях *>

Верещагиной А. М., весна 1835 *

<Петербург, весна 1835 г.>

Ma ch`ere cousine!

Je me suis d'ecid'e de vous payer une dette que vous n'avez pas eu la bont'e de r'eclamer, et j'esp`ere que cette g'en'erosit'e de ma part touchera votre coeur devenu si dur pour moi depuis quelque temps; je ne demande en r'ecompense que quelques gouttes d'encre et deux ou trois traits de plume pour m'annoncer que je ne suis pas encore tout `a fait banni de votre souvenir; — autrement je serai forc'e de chercher des consolations ailleurs (car ici aussi j'ai des cousines) — et la femme la moins aimante (c'est connu) n'aime pas beaucoup qu'on cherche des consolations loin d'elle. — Et puis si vous pers'everez encore dans votre silence, je puis bient^ot arriver `a Moscou — et alors ma vengeance n'aura plus de bornes; en fait de guerre (vous savez) on m'enage la garnison qui a capitul'e, mais la ville prise d'assaut est sans piti'e abandonn'ee `a la fureur des vainqueurs.

Apr`es cette bravade `a la hussard, je me jette `a vos pieds pour implorer ma gr^ace en attendant que vous le fassiez `a mon 'egard.

Les pr'eliminaires finis, je commence `a vous raconter ce qui m'est arriv'e pendant ce temps, comme on fait en se revoyant apr`es une longue s'eparation.

Alexis *a pu vous dire quelque chose sur ma mani`ere de vivre, mais rien d'int'eressant si ce n'est le commencement de mes amourettes avec M-lle Souchkoff, dont la fin est bien plus int'eressante et plus dr^ole. Si j'ai commenc'e par lui faire la cour, ce n''etait pas un reflet du pass'e — avant c''etait une occasion de m'occuper, et puis lorsque nous f^umes de bonne intelligence, ca devint un calcul: — voil`a comment. — J'ai vu en entrant dans le monde que chacun avait son pi'edestal: une fortune, un nom, un titre, une faveur *…j'ai vu que si j'arrivais `a occuper de moi une personne, les autres s'occuperont de moi insensiblement, par curiosit'e avant, par rivalit'e apr`es.

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