Читаем Том 6. Проза, письма полностью

Je ne puis concevoir ce que vous voulez dire par peserles paroles,je ne me rappelle pas vous avoir 'ecrit quelque chose de semblable. Au surplus je vous remercie de m'avoir grond'e, cela me servira pour l'avenir; et si vous venez `a P'etersbourg j'esp`ere me venger enti`erement, — et par-dessus le march'e — `a coups de sabre — et point de quartier, entendez vous! — mais que cela ne vous effraye pas; venez toujours, et amenez avec vous une suite nombreuse; et mademoiselle Sophie *, `a laquelle je n''ecris pas, parce que je boude contre elle; elle m'a promis de m''ecrire en arrivant de Voron`ege — une longue lettre,et je ne m'apercois que de la longueur du temps — qui remplace la lettre.

— Et vous, ch`ere cousine, vous m'accusez de la m^eme chose! — et pourtant je vous ai 'ecrit deux lettres apr`es monsieur Paul Evre"inoff *. Mais comme elles 'etaient adress'ees dans la maison Stolypine `a Moscou *, je suis s^ur que le L'eth'e les a englouties, ou que la femme d'un domestique entortilla des chandelles avec mes tendres 'ep^itres.

— Donc, je vous attends cet hiver; point de r'eponses 'evasives; vous devez venir; un beau projet ne doit pas ^etre ainsi abandonn'e, la fleur ne doit pas se faner sur sa tige, et cetera.

En attendant je vous dis adieu, car je n'ai plus rien `a vous communiquer d'int'eressant; je me pr'epare pour l'examen, et dans une semaine, avec l'aide de dieu, je serai militaire; encore: vous attribuez trop `a l'eau de la N'eva; elle est un tr`es bon purgatif, mais je ne lui connais point d'autre qualit'e; apparemment que vous avez oubli'e mes galanteries pass'ees, et que vous n'^etes que pour le pr'esent et le futur, *qui ne manquera pas de se pr'esenter `a vous par la premi`ere occasion; adieu donc, ch`ere amie, et mettez tous vos soins `a me trouver une future;il faut qu'elle ressemble `a Dachinka *, mais qu'elle n'aie pas comme elle un gros ventre, car il n'y aurait plus de sym'etrie avec moi, comme vous savez; ou comme vous ne savez pas, car je suis devenu fin comme une allumette.

Je baise vos mains

M. Lerma.

P. S. Mes compliments aux tantes. —

<См. перевод в примечаниях *>

Лопухиной М. А., 19 июня 1833 *

19 Juin, P'etersbourg <1833 г.>

J'ai recu vos deux lettres hier, ch`ere amie, et je les ai — d'evor'ees; il y a si longtemps que je n'ai eu de vos nouvelles; hier c'est le dernier dimanche que j'ai pass'e en ville, car demain (mardi) nous allons au camp pour deux mois; — je vous 'ecris assis sur un banc de l''ecole au milieu du bruit des pr'eparatifs, etc… — Vous serez, `a ce que je crois, contente d'apprendre, que, n'ayant pass'e `a l''ecole que deux mois, j'ai subi mon examen, pour la I-re classe, et suis, un des premiers… cela nourrit toujours l'esp'erance d'une prochaine libert'e! —

Il faut pourtant absolument que je vous raconte une chose assez 'etrange; samedi avant de me r'eveiller je vois en songe, que je suis dans votre maison; vous ^etes assise sur le grand canap'e du salon; je m'approche de vous pour vous demander, si vous voulez d'efinitivement que je me brouille avec vous — mais vous sans r'epondre m'avez tendu la main; le soir on nous laisse partir; j'arrive chez nous — et je trouve vos lettres. Cela me frappe! — je voudrais savoir: que faisiez vous ce jour-l`a? —

Maintenant il faut que je vous explique pourquoi j'adresse cette lettre `a Moscou et non `a la campagne; j'ai laiss'e votre lettre `a la maison et l'adresse avec; et comme personne ne sait o`u je conserve vos lettres, je ne puis la faire venir ici.

Vous me demandez ce que signifie la phrase `a propos du mariage du prince *: удавится или женится! — ma parole d'honneur que je ne me rappele pas avoir 'ecrit quelque chose de semblable. Car j'ai trop bonne opinion du prince et je suis s^ur qu'il n'est pas un de ceux qui choisissent, les promises d'apr`es un registre;

— Dites je vous prie `a ma cousine *que l'hiver prochain elle aura un cavalier aimable et beau: Jean Vatkofsky *est officier des gardes; et tout cela parce que son colonel se marie avec sa soeur *! — et dites apr`es qu'il n'y a pas de hasard dans ce bas monde.

Dites moi `a coeur ouvert: vous m'avez boud'e pendant quelque temps? — et bien puisque c'est fini n'en parlons plus — adieu, on me demande — car le g'en'eral est arriv'e. — Adieu.

M. Lerma.

Mes compliments `a tout le monde.

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