Ce ne seront jamais ces beaut'es de vignettes,Produits avari'es, n'es d'un si`ecle vaurien,Ces pieds `a brodequins, ces doigts `a castagnettes,Qui sauront satisfaire un coeur comme le mien.Je laisse `a Gavarni, po`ete des chloroses,Son troupeau gazouillant de beaut'es d'h^opital,Car je ne puis trouver parmi ces p^ales rosesUne fleur qui ressemble `a mon rouge id'eal.Ce qu'il faut `a ce coeur profond comme un ab^ime,C'est vous, Lady Macbeth, ^ame puissante au crime,R^eve d'Eschyle 'eclos au climat des autans;Ou bien toi, grande nuit, fille de Michel-Ange,Qui tors paisiblement dans une pose 'etrangeTes appas faconn'es aux bouches des Titans!
Du temps que la nature en sa verve puissanteConcevait chaque jour des enfants monstrueux,J'eusse aim'e vivre aupr`es d'une jeune g'eante,Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.J'eusse aim'e voir son corps fleurir avec son ^ameEt grandir librement dans ses terribles jeux;Deviner si son coeur couve une sombre flammeAux humides brouillards qui nagent dans ses yeux;Parcourir `a loisir ses magnifiques formes;Ramper sur le versant de ses genoux 'enormes,Et parfois en 'et'e, quand les soleils malsains,Lasse, la font s''etendre `a travers la campagne,Dormir nonchalamment `a l'ombre de ses seins,Comme un hameau paisible au pied d'une montagne.