Читаем Avé, Christ полностью

Le premier jour, il fut profondément touché par les regards ironiques de bon nombre qui dans la prospérité fréquentaient son foyer... Fièrement, plusieurs compagnons de la veille se refusaient à le saluer comme à l'habitude remarquant sa participation dans des activités plébéiennes, mais il démontra tant de dextérité aux courses que rapidement il devint le favori d'innombrables parieurs.

Admiré par certains et ironisé par d'autres, le fils de Varrus trouva quelque chose qui retienne son attention.

Il haïssait la foule en fête qui acclamait son nom dans les compétitions victorieuses, il ressentait une indicible répugnance aux rassemblements d'hommes et de femmes jouisseurs de la vie, mais au fond, il se sentait satisfait de l'occasion qui lui était donnée de conquérir au prix de ses propres efforts l'argent indispensable aux dépenses du foyer qui recommençait à jouir d'un plus grand confort.

Il avait engagé un professeur compétent et la vie passait dans une atmosphère bénie de paix, bien que perturbée de temps à autres par la santé précaire de Blandine qui n'était toujours pas complètement guérie. Malade et abattue, sa fille voyait le temps passer entre l'affection inaltérable de Tatien et de Celse, prête à faire son envol pour le paradis.

Bien que conduite par les mains protectrices de son père en promenade sur le fleuve ou en forêt, jamais plus les couleurs rosés et saines de l'enfance n'étaient apparues sur son visage. Combien de fois avait-elle été surprise en profonds sanglots et, quand son père ou Celse l'interpellaient, elle leur disait attristée qu'elle avait vu l'ombre d'Hélène qui suppliait ses prières.

Tatien savait qu'en commun accord, sa fille et Celse s'étaient convertis au christianisme, mais son âme s'était bien trop transformée pour retirer à l'adolescente torturée la seule source de consolation capable de lui rendre la paix, le réconfort, l'espoir et la joie.

Personnellement, il était toujours dévoué à Cybèle, invariable défenseur des dieux immortels, et pourtant les amertumes sur terre avaient enseigné à son cœur que le bonheur spirituel n'est pas le même pour tous.

Deux ans étaient passés rapidement...

Celse, robuste et bien disposé, était maintenant un précieux compagnon pour son père adoptif, il participait aux travaux de la petite écurie, quant à Blandine, elle empirait sensiblement.

Si la jeune fille essayait de jouer de la harpe ou du chant, de longues quintes de toux l'obligeaient à s'interrompre.

Son père à l'agonie ne dispensait aucun sacrifice pour lui rendre la santé mais la nature semblait condamner la malade à d'interminables souffrances.

De passage à Lyon, un célèbre médecin gaulois de Mediolanum23 a été appelé et a suggéré à Tatien d'amener sa fille dans la ville où il habitait pour un traitement approfondi de sa spécialité. Ce changement temporaire l'aiderait probablement à reprendre des forces.

Son père aimant et dévoué n'a pas hésité.

N'ayant pas comment payer ces dépenses qui dépassaient leur budget habituel, il a fait un prêt important et est parti avec ses enfants pendant l'été de l'année 259.

Aujourd'hui Évreux (Note de l'auteur spirituel).

Et malgré les énormes dettes contractées et tous les sacrifices encourus dans le processus de cure à laquelle elle avait été soumise, la malade est revenue sans améliorations.

Les luttes paternelles continuaient tourmentées.

Des jours difficiles se multipliaient quand une visite inattendue vint les surprendre.

Anaclette, leur loyale amie, venait leur faire ses adieux.

Ayant déjà vécu la moitié d'un siècle, elle avait décidé qu'elle ne pouvait plus supporter les agitations de la ville impériale.

Elle se disait épuisée.

Blandine et son père écoutèrent, terrifiés, les nouvelles dont elle était porteuse.

Le vieil Opilius était mort deux hivers auparavant tourmenté par de terribles cauchemars et Galba, peut-être las des excès passés voulut aller vivre à Campanie, mais sa femme de plus en plus avide d'aventures et d'émotions l'en empêcha...

Depuis le décès d'Hélène, une fois définitivement éloignée de l'influence de son ancien foyer, la jeune épouse fut prise d'une incompréhensible soif de plaisirs. Et alors que son mari se retirait à la campagne, elle s'offrait à la pernicieuse influence de Teodul qui s'était installé au palais de Veturius comme s'il était un proche parent. L'intendant l'accompagnait à toutes les fêtes et favorisait des affections illicites, jusqu'à ce qu'un jour, surpris par Galba dans une position compromettante dans le lit conjugal, celui-ci le poignarda sans la moindre commisération.

Une fois le crime commis qui comme tant d'autres était passé inaperçu aux yeux des autorités bien soumises, le frère d'Hélène est resté alité, pris de délire.

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