Au bout de sept ou huit ans, la reine d’un royaume voisin accoucha de deux filles. La premiere qui vint au monde etait plus belle que le jour, la reine en fut si aise qu’on apprehenda que la trop grande joie qu’elle en avait ne lui fit mal. La meme fee qui avait assiste a la naissance du petit Riquet a la Houppe etait presente, pour moderer la joie de la reine, elle lui declara que cette petite princesse n’aurait point d’esprit, et qu’elle serait aussi stupide qu’elle etait belle. Cela mortifia beaucoup la reine ; mais elle eut, quelques moments apres, un bien plus grand chagrin ; car la seconde fille dont elle accoucha se trouva extremement laide. « Ne vous affligez pas tant, madame, lui dit la fee, votre fille sera recompensee d’ailleurs, et elle aura tant d’esprit, qu’on ne s’apercevra presque pas qu’il lui manque de la beaute. – Dieu le veuille ! repondit la reine ; mais n’y aurait-il pas moyen de faire avoir un peu d’esprit a l’ainee, qui est si belle ? – Je ne puis rien pour elle, madame, du cote de l’esprit, lui dit la fee ; mais je puis tout du cote de la beaute ; et comme il n’y a rien que je ne veuille pour votre satisfaction, je vais lui donner pour don de pouvoir rendre beau ou belle la personne qu’il lui plaira. »
2. Lisez le passage suivant et faites le devoir ! Est-ce qu’on peut donner le titre « A vue d’oeil » a ce fragment ? Pourquoi ?
A mesure que ces deux princesses devinrent grandes, leurs perfections crurent aussi avec elles, et on ne parlait partout que de la beaute de l’ainee et de l’esprit de la cadette. Il est vrai que leurs defauts augmenterent beaucoup avec l’age. La cadette enlaidissait a vue d’oeil, et l’ainee devenait plus stupide de jour en jour : ou elle ne repondait rien a ce qu’on lui demandait, ou elle repondait une sottise. Elle etait avec cela si maladroite, qu’elle n’eut pu ranger quatre porcelaines sur le bord d’une cheminee sans en casser une, ni boire un verre d’eau sans en repandre la moitie sur ses habits.
Quoique la beaute soit d’un grand avantage dans une jeune personne, cependant la cadette l’emportait toujours sur son ainee dans toutes les compagnies. D’abord on allait du cote de la plus belle pour la voir et l’admirer, mais bientot apres on allait a celle qui avait le plus d’esprit, pour lui entendre dire mille choses agreables ; et on etait etonne qu’en moins d’un quart d’heure l’ainee n’avait plus personne aupres d’elle, et que tout le monde s’etait range autour de la cadette. L’ainee, quoique fort stupide, le remarqua bien ; et elle eut donne sans regret toute sa beaute pour avoir la moitie de l’esprit de sa soeur. La reine, toute sage qu’elle etait, ne put s’empecher de lui reprocher plusieurs fois sa betise ; ce qui pensa faire mourir de douleur cette pauvre princesse.
3. Lisez le passage suivant et faites le devoir ! Trouvez les mots convenants dans ce fragment pour lui donner le titre !
Георгий Фёдорович Коваленко , Коллектив авторов , Мария Терентьевна Майстровская , Протоиерей Николай Чернокрак , Сергей Николаевич Федунов , Татьяна Леонидовна Астраханцева , Юрий Ростиславович Савельев
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