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Cependant ayant appris avec une évidence souveraine de ma vie de tous les jours que produire et consommer est, comme les cuisines du palais, non le plus important mais seulement le plus urgent, j'en veux le reflet dans mon principe. Car l'urgence ne me sert de rien et je pourrais dire tout aussi bien: «L'homme est celui qui ne vaut qu'en bonne santé…» et en déduire une civilisation où, sous le prétexte de cette urgence j'installe le médecin comme juge des actions et des pensées de l'homme. Mais là encore, ayant appris de moi-même que la santé n'était qu'un moyen et non un but, je veux, de cette hiérarchie, le reflet aussi dans mon principe. Car si ton principe n'est point absurde, il est probable qu'il entraînera la nécessité de favoriser production et consommation, ou le souhait de la discipline pour la santé. Car de même que la graine qui est une se diversifie selon sa croissance, de même que la civilisation de l'image, qui est une, te meut différemment selon ton cadre ou ton état, de même il n'est rien que mon principe en fin de compte ne gouverne.

Je dirai donc de l'homme: «L'homme étant celui qui ne vaut que dans un champ de force, l'homme étant celui qui ne communique qu'à travers les dieux qu'il se conçoit et qui gouvernent lui et les autres, l'homme étant celui qui ne trouve de joie qu'à s'échanger par sa création, l'homme étant celui qui ne meurt heureux que s'il se délègue, l'homme étant celui qu'épuisent les provisions, et pour qui est pathétique tout ensemble montré, l'homme étant celui qui cherche à connaître et s'enivre s'il trouve, l'homme étant aussi celui qui…»

Il me souvient de le formuler de telle façon que ne soient point soumises et détraquées ses aspirations essentielles. Car s'il est de ruiner l'esprit de création pour fonder l'ordre, cet ordre ne me concerne point. S'il est d'effacer le champ de force pour accroître le tour de ventre, ce tour de ventre ne me concerne point. De même que s'il est de le faire pourrir par le désordre pour le grandir dans mon esprit de création, cette sorte d'esprit qui se ruine soi-même ne me concerne point. Et de même que s'il est de le faire périr pour exalter ce champ de force, car il est alors un champ de force mais il n'est plus d'homme et ce champ de force ne me concerne point.

Donc moi le capitaine qui veille sur la ville, j'ai ce soir à parler sur l'homme, et de la pente que je créerai naîtra la qualité du voyage.


CXLII


Sachant d'abord et avant tout que je n'atteindrai point ainsi une vérité absolue et démontrable et susceptible de convaincre mes adversaires, mais une image contenant un homme en puissance et favorisant ce qui de l'homme me paraît noble, en soumettant à ce principe tous les autres.

Or il est bien évident que ne m'intéresse point de soumettre, en faisant de l'homme celui qui consomme et produit, la qualité de ses amours, la valeur de ses connaissances, la chaleur de ses joies, à l'accroissement de son tour de ventre bien que je prétende lui fournir le plus possible sans qu'il y ait là contradiction ni subterfuge, de même que ceux qui s'occupent de son tour de ventre prétendent ne point en mépriser l'esprit.

Car mon image, si elle est forte, se développera comme une graine et, en conséquence, elle est capitale à choisir. Et où as-tu connu pente vers la mer qui ne se transformât point en navire?

De même que les connaissances ne me paraissent point devoir l'emporter, car il est autre chose d'instruire et d'élever, et je n'ai point constaté que, sur la somme des idées, reposât la qualité d'homme, mais sur la qualité de l'instrument qui permet de les acquérir.

Car tes matériaux seront toujours les mêmes et aucun n'est à négliger, et des mêmes matériaux tu peux tirer tous les visages.

Quant à ceux qui reprocheront au visage choisi d'être gratuit et de soumettre les hommes à l'arbitraire, comme de les convier de mourir pour la conquête de quelque oasis inutile sous prétexte que la conquête leur est belle, je répondrai qu'est hors d'atteinte toute justification, car mon visage peut coexister à tous les autres tout aussi vrais, et nous combattons en fin de compte pour des dieux, lesquels sont choix d'une structure à travers les mêmes objets.

Et seule nous départagerait la révélation et apparition d'archanges. Laquelle est de mauvais guignol, car si Dieu me ressemble pour se montrer à moi il n'est point Dieu, et s'il est Dieu mon esprit le peut lire mais non mes sens. Et s'il est de mon esprit de le lire, je ne le reconnaîtrai que par son retentissement sur moi, comme il en est de la beauté du temple. Et c'est à la façon de l'aveugle qui se guide vers le feu avec ses paumes, lequel feu ne lui est point connaissable par autre chose que son propre contentement, que je le chercherai et le trouverai. (Si je dis que Dieu m'ayant sorti de lui, sa gravitation m'y ramène.) Et si tu vois prospérer le cèdre c'est qu'il trempe dans le soleil bien que le soleil n'ai point de signification pour le cèdre.

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