Quelques minutes plus tard, Lilou était installée sur le canapé du salon, la tête d’Obi-Wan sur les genoux et une tasse fumante à la main.
— Tu fais du rangement ? demanda-t-elle en désignant l’échelle qui montait au grenier. Elle n’avait pas remarqué la trappe dans le plafond du salon la fois précédente.
— Oui… Vu que Fanny est là, ce serait bien qu’elle récupère ses affaires, ma mère gardait tout, elle détestait jeter. On a un monceau de vieilleries qui prennent une place folle et j’envisage de louer l’appartement. Enfin, on verra, on va chez le notaire cet après-midi avec Fanny justement.
— Ah, je savais pas, dit Lilou, c’est à quelle heure ?
— Seize heures, à Boulogne.
Lilou calcula mentalement, au moins vingt minutes de route à l’aller et au retour, peut-être une heure de rendez-vous, ce qui voulait dire presque deux heures de tranquillité. Lilou cherchait un moyen de mener habilement la conversation sur le sujet qui l’intéressait, quand Angélique la devança :
— Elle en est où, Fanny, dans son article sur Sarah Leroy ?
Angélique avait posé la question avec nonchalance, comme on parle de la météo. Simple curiosité ou peur de ce que sa sœur pourrait révéler ? Lilou sauta sur l’occasion.
— Elle fait des recherches, expliqua l’adolescente d’un ton énigmatique. C’est dingue, cette histoire, tu ne trouves pas ? Comment vous avez appris la nouvelle au lycée ?
Angélique but une gorgée de café et haussa les épaules.
— Elle a disparu quelques jours avant la rentrée scolaire. Le premier jour, on nous a juste demandé de contacter le proviseur si on avait des informations sur Sarah, ensuite pas mal d’élèves ont été interrogés par la police.
Lilou ouvrit de grands yeux innocents.
— C’est pour ça que tu as été interrogée, toi aussi ? Parce que tu étais proche d’elle ?
Angélique eut un mouvement de surprise.
— C’est Fanny qui t’a dit ça ? Non, j’avais été amie avec elle dans le passé, ce n’était plus le cas depuis longtemps, mais des élèves ont rapporté qu’on s’était battues dans la cour, plusieurs mois avant sa disparition, et les flics ont voulu en savoir plus.
— Vous vous étiez disputées pourquoi ?
Angélique fronça les sourcils, comme si elle tentait de rassembler ses souvenirs.
— À vrai dire, je ne me souviens même plus… Des bêtises de gamines sans doute. Mais pourquoi tu me poses ces questions ? Fanny parle de moi dans son article ?
Lilou ignora la question.
— Tu imagines, si FC trouve la vérité ? Après toutes ces années, ce n’est pas une promotion qu’elle aura pour ce dossier, ce sera carrément une consécration.
Angélique fronça les sourcils.
— Quelle vérité ? Il y a eu un procès. La vérité, tout le monde la connaît.
Lilou prit un air innocent.
— Moi, j’en sais rien, Fanny, elle a l’air de croire que la vérité, la vraie, personne ne la connaît. Tu en penses quoi, toi ?
Lilou était incapable d’interpréter l’expression impénétrable d’Angélique. Était-elle inquiète ou indifférente ? L’adolescente décida de bluffer un bon coup. Elle avala trois gorgées de chocolat avant de dire :
— En tout cas, elle explore de nouvelles pistes, j’ai vu des noms sur son carnet de recherches : Jasmine Bensalah et Morgane Richard, ça te dit quelque chose ?
Il sembla à Lilou qu’Angélique avait pâli. Elle avala la fin de son café d’un trait et répondit :
— Allez, ce n’est pas que je veux te mettre dehors, mais j’ai du travail !
Lilou remercia pour le chocolat et reprit son vélo. En levant les yeux vers l’appartement au-dessus du restaurant, elle crut voir la silhouette d’Angélique qui l’observait depuis la fenêtre de la cuisine.
Document de travail
Affaire Sarah Leroy – année 2000
Анна Михайловна Бобылева , Кэтрин Ласки , Лорен Оливер , Мэлэши Уайтэйкер , Поль-Лу Сулитцер , Поль-Лу Сулицер
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