Читаем Ensemble, c’est tout полностью

— Tu devrais sortir... Voir du monde... Des jeunes de ton âge ! Allez... Soulève-moi donc ce couvercle, là... Tu les as lavés les champignons ?

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— Elle dort ? demanda Franck.

— Je crois...

— Dis donc, je viens de me faire choper par la gardienne, il faut que t'y ailles...

— On s'est encore planté dans les poubelles ?

— Non. C'est rapport au mec que t'héberges là-haut...

— Oh merde... Il a fait une connerie ?

Il écarta les bras en secouant la tête.

<p>7</p></span><span>

Pikou cracha sa bile et madame Perreira ouvrit sa porte-fenêtre en posant la main sur sa poitrine.

— Entrez, entrez... Assoyez-vous...

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Assoyez-vous, je vous dis.

Camille écarta les coussins et posa une demi-fesse sur sa banquette à ramages.

— Je le vois plus...

— De qui ? Vincent ? Mais... Je l'ai croisé l'autre jour, il prenait le métro...

— L'autre jour quand ?

— Je ne sais plus... En début de semaine...

— Eh ben moi, je vous dis que je le vois plus ! Il a disparu. Avec mon Pikou qui nous réveille toutes les nuits je peux pas le manquer, vous pensez... Et là, plus rien. J'ai peur qu'y lui soit arrivé quelque chose... Faut aller voir, mon petit... Faut monter.

- Bon.

— Doux Jésus. Vous croyez qu'il est mort ?

Camille ouvrit la porte.

- Dites... S'il est mort, vous venez me voir de suite, hein? C'est que... ajouta-t-elle en tripotant sa médaille,

je voudrais pas de scandale dans l'immeuble, vous comprenez ?

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— C'est Camille, tu m'ouvres ?

Aboiements et confusions.

— Tu m'ouvres ou je demande qu'on défonce la porte ?

— Nan, là je peux pas... fit une voix rauque. Je suis trop mal... Reviens plus tard...

— Plus tard quand ?

— Ce soir.

— T'as besoin de rien ?

— Nan. Laisse-moi.

Camille revint sur ses pas :

— Tu veux que je te sorte ton chien ?

Pas de réponse.

Elle descendit les escaliers lentement.

Elle était dans la merde.

Elle n'aurait jamais dû le faire venir ici... être généreuse avec le bien d'autrui, c'était facile... Ah, c'est sur. elle l'avait sa belle auréole aujourd'hui ! Un camé au septième, une mémé dans son lit, tout ce petit monde sous sa responsabilité et elle qui était toujours obligeé de se tenir à la rampe pour ne pas se casser la gueule. Super comme tableau... Clap, clap. Quelle gloire, vraiment. T'es contente de toi, là ? Elles te gênent pas tes ailes quand tu marches ?

Oh, vos gueules... C'est sûr quand on ne fait rien, hein?

Nan, mais on te dit ça euh... le prends pas mal, mais v en a d'autres des clodos dans la rue... Y en a un juste devant la boulangerie, tiens... Pourquoi tu le ramasses pas lui ? Parce qu'il a pas de chien ? Merde, s'il avait su...

Tu me fatigues... répondit Camille à Camille. Tu me fatigues énormément...

Allez, on va lui dire... Mais pas un gros, hein ? Un petit. Un petit bichon frisé qui tremble de froid. Ah ouais, ça serait bien ça... Ou un chiot, alors ? Un chiot recroquevillé dans son blouson... Alors là, tu craques direct. En plus, il en reste plein, des chambres, chez Philibert...

Accablée, Camille s'assit sur une marche et posa sa tête sur ses genoux.

Récapitulons.

Elle avait pas vu sa mère depuis presque un mois. Il fallait qu'elle se bouge sinon l'autre allait encore lui faire une crise de foie chimique avec Samu et sonde gastrique à la clef. Elle avait l'habitude depuis le temps, mais bon, ce n'était jamais une partie de plaisir... Après elle mettait du temps à s'en remettre... Ttt tt... Encore trop sensible cette petite...

Paulette assurait parfaitement entre 1930 et 1990 mais perdait pied entre hier et aujourd'hui et ça n'allait pas en s'arrangeant. Trop de bonheur, peut-être? C'était comme si elle se laissait aller tranquillement vers le fond... En plus, elle n'y voyait vraiment que dalle... Bon. Jusque-là ça allait... Là, elle était en train de faire la sieste et tout à l'heure Philou viendrait regarder Questions pour un champion avec elle en donnant toutes les réponses sans se tromper. Ils adoraient ça tous les deux. Parfait.

Philibert, parlons-en, c'était Louis Jouvet et Sacha Guitry dans le même frac. Il écrivait maintenant, il s'enfermait pour écrire et répétait deux soirs par semaine. Pas de nouvelles sur le front des amours? Bon. Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.

Franck... Rien de spécial. Rien de nouveau. Tout allait bien. Sa même était au chaud et sa moto aussi. Il ne revenait que l'après-midi pour dormir et continuait de travailler le dimanche. « Encore un peu, tu comprends ? Je peux pas les planter comme ça... Faut que je me trouve un remplaçant... »

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