Le poe`te engage son discours de tre`s loin,Son discours engage le poe`te tre`s loin.Et par des plane`tes, des signes, par les fondrie`resDes paraboles deґtourneґes... Entre le oui et le non.Et lui-me me quand il s’envole du clocher,Il brise son crochet... puisque la voie des come`tesEst la voie des poe`tes. Des maillons eґparpilleґsDe la causaliteґ — voila` son bien! Le front leveґVous deґsespeґrez! Les eґclipses des poe`tesNe se repe`rent pas sur le calendrier.Il est celui qui bat les cartes et les fausse,Qui triche sur le poids et sur le compte,Il est celui qui, de sa place, interpelle,Et qui eґcrase la parole de Kant.Dans le cercueil de pierre des Bastilles,Il est comme un arbre dans toute sa beauteґ...Ses traces sont toujours froides, etIl est aussi ce train que tout le mondeManque...— Puisque la voie des come`tes —Est la voie des poe`tes: il bru le, il ne reґchauffe pas,Il brise, il ne construit pas — eґclatement, effraction —,Ton chemin est une ligne courbe aux cheveux longs,Il n’est pas repeґrable sur le calendrier.
Dialogue de Hamlet avec sa conscience
Par le fond, ou` sont le limon...Et les algues... Elle est alleґe dormir,La`, — et pas de sommeil, me me la`!— Mais moi je l’aimais,Plus que quarante mille fre`resNe peuvent l’aimer!— Hamlet!Par le fond, ou` sont le limon...Le limon!... Et sa dernie`re couronneEst venue se poser sur les troncs, la`...Mais, moi, je l’aimais— Plus que quarante mille...MoinsQuand me me, qu’un seul amant.Par le fond, ou` sont le limon...— Mais, moi, je —l’aimais??
La Lettre
On n’attend pas ainsi des lettres,On attend ainsi — une lettre.Un morceau de chiffon,Un filet de colleAutour. A l’inteґrieur — un mot.Du bonheur. — Et — c’est tout.On n’attend pas ainsi le bonheur,On attend ainsi — la fin:Des soldats, une salveEt, dans le cur — troisEclats de plomb. Du rouge aux yeux.Voila`. — Et — c’est tout.Pas le bonheur — je suis vieille!Les couleurs, — chasseґes par le vent!Le carreґ de la courEt le noir des fusils.(Le carreґ d’une lettre:L’encre, l’envou tement!)Pour le sommeil de la mortPersonne n’est vieux!Le carreґ d’une lettre.