Hier encore il me regardait dans les yeux,Aujourd’hui — il louche pluto t de co teґ!Hier encore il restait jusqu’au chant des oiseaux —Aujourd’hui — toute alouette — corbeau!Moi, la sottise, mais toi, l’intelligence,La vie, et moi l’inertie.Et ce cri des femmes de tous les temps:«Qu’est-ce que je t’ai fait, mon amour?!»Et les larmes pour elle — de l’eau et du sang —De l’eau — dans le sang, dans les larmes elle se lave!Pas une me`re, une mara tre — l’Amour:N’attendez de lui ni justice ni pitieґ.Les navires enle`vent les amants,La route blanche les entrane…Et ce geґmissement vaut pour toute la terre:«Qu’est-ce que je t’ai fait, mon amour?!»Hier encore — coucheґ a` mes pieds!Il me comparait a` l’empire de Chine!Soudain ses deux mains se sont eґcarteґes, —Ma vie est tombeґe — comme un sou rouilleґ!Comme une infanticide devant les jugesJe suis la` debout — mal aimeґe, sans deґfense.Je te le dirais me me en enfer:«Qu’est-ce que je t’ai fait, mon amour?!»J’interroge la chaise, j’interroge le lit:«Pour quoi, ce que j’endure, pour quoi cette deґtresse?»«Finis les baisers — vient la torture:A d’autres les baisers», — reґpondent-ils.A cette vie en plein feu, tu m’habitues,Puis tu m’abandonnes — dans la steppe glaceґe!Voila` ce que toi, mon amour, tu m’as fait!Mon amour, a` toi — qu’est-ce que, moi, je t’ai fait?Je sais tout — ne dis pas le contraire!Lucide, a` nouveau — et deґja` plus ta matresse!La` ou` l’Amour ce`de le terrain,La` s’avance la Mort-Jardinier!Seule — pourquoi secouer l’arbre! —L’heure venue la pomme mu re tombera.— Pour tout, pardonne-moi, mon amour —Pour tout ce que je t’ai fait!Ils sont partis — ils s’en sont alleґs —. IlsSont passeґs dans lе camp ou` tout se me le,Dans le camp blanc des migrateurs,Et des pigeons — et des cygnes —,D’eux, et de toi, ma Grandeur,Je parle, — reґponds-moi!Pour les jeunes bois de che ne, qui poussaientVers le ciel — et n’ont pu grandir, pour ceuxQui sont tombeґs et ne se sont pas releveґs, —Pour ceux qui sont alleґs camper dans l’eґterniteґ,Pour toi, notre Honneur,Je geґmis — fais-moi signe!Chaque soir, chaque soir, mes brasVont a` votre rencontre! La`-bas.Dans la vaste eґtendue des colombes —Ils sont nombreux, ceux que j’aime.Je suis depuis trop longtempsDans la Russie des rouges — enle`ve-moi!Je le sais, je mourrai au creґpuscule, ou le matin ou le soir!Auquel des deux, avec lequel des deux — c a ne se commande pas!O s’il eґtait possible que mon flambeau s’eґteigne deux fois!Je suis passeґe sur terre d’un pas de danse! — Fille du ciel!Un tablier plein de roses! — Sans eґcraser les jeunes pousses!Je le sais, je mourrai au creґpuscule, ou le matin ou le soir!Dieu n’enverra pas une nuit d’eґpervier pour mon a me de cygne!D’une main douce, j’eґcarterai la croix sans l’embrasser,Je m’eґlancerai dans le ciel geґneґreux pour un dernier salut.La faille du creґpuscule, ou le matin ou le soir — et la coupure du sourire...— Car me me dans le dernier hoquet je resterai poe`te!Dans les collines — rondes et brunes,Sous les rayons — puissants et poussieґreux,Avec des bottes — heґsitantes et douces —Derrie`re une pelisse — rouge et deґchireґe.Dans les sables — voraces et rouilleґs,Sous les rayons — bru lants et avides,Avec des bottes — heґsitantes et douces —Derrie`re une pelisse — pas a` pas.Dans les vagues — dangereuses et hautes,Sous les rayons — cruels et anciens,Avec des bottes — heґsitantes et douces —Derrie`re une pelisse — menteuse, menteuse.