Au milieu du XIXe siècle, alors que la Révolution industrielle bouleverse le paysage urbain européen, Paris offre un visage presque inchangé depuis le premier Empire. Quelques aménagements sous le Roi Louis-Philippe ont facilité la circulation rive droite, mais aucun projet de grande ampleur n’a été entrepris. L’arrivée au pouvoir de Napoléon III rend possible une transformation générale du paysage parisien. La volonté politique et l’ambition réformatrice de l’Empereur trouvent l’homme de la situation avec le baron Georges Haussmann. Nouvelles percées, construction d’immeubles modernes, embellissement des bâtiments off
iciels et création de parcs métamorphosent la capitale pour plus d’un siècle. Mais la mutation ne va pas sans conséquences en particulier sociales. Malgré le souhait du pouvoir d’améliorer le sort du monde ouvrier, le nouvel urbanisme chasse les plus pauvres vers les périphéries ou les concentre dans des quartiers restés insalubres. De plus, une odeur « d’affairisme » plane sur l’immense chantier. Avec la chute de l’Empire, Haussmann est remercié, les travaux peinent à se poursuivre, le ressentiment accumulé dans le monde ouvrier explose lors de la Commune en 1871.