« Le nouvel ouvrage d’André Siegfried se présente comme la suite d’un petit volume publié il y a vingt-cinq ans, dans les
On sait comment Siegfried excelle à observer avec intelligence et impartialité, décrire avec clarté, comparer avec humour. Mais on aurait tort de se laisser prendre aux apparences d’un certain détachement et d’une plume volontairement discrète: il ne faut pas voir seulement le photographe qui sait bien choisir ses angles de prises de vues, mais aussi le peintre qui apprécie le modèle tout en sachant contenir sa sympathie. Les formules abondent, qu’il s’agisse du « rôle intermédiaire statutaire » que revendique le Parlement pour éviter les « courts-circuits (bonapartistes) entre l’exécutif et le peuple » (p. 32), des avatars de la Résistance et « de la mort toujours présente qui n’est pas une bonne école de gouvernement » (p.125), du tempérament de Mendès-France (« s’il gouverne, c’est selon le mot de lord Curzon, par la personnalité » (p. 171), du M.R.P.: « pilier mais non ciment du régime » (p. 192), ou du comportement de la bourgeoisie à l’égard de ceux des siens qui ne réussissent pas: « Quand un de ses f
Des nombreux thèmes qui pourraient être retenus comme thèmes centraux de l’ouvrage, un des plus fondamentaux nous paraît être l’impossibilité française de gouverner alternativement, mais sans secousses, avec la gauche et avec la droite, parce que notre gauche est révolutionnaire et non réformiste et notre droite réactionnaire et non conservatrice. Ainsi « le roulis, en exagérant, met en péril l’équilibre même du navire » (p. 55), et cette mentalité est « un signe d’activité d’esprit plus que de sens politique: je me demande quelquefois si les pays bien gouvernés ne sont pas des pays où l’on pense peu » (p. 187). Siegfried insiste à maintes reprises sur cette importance du poids de la droite anticonstitutionnelle, qu’il s’agisse de la grande crise du régime républicain classique après les années 1930, de Vichy et de tout ce qu’il a fait ressurgir (les lecteurs de la Revue auront d’ailleurs trouvé ce chapitre dans notre dernier numéro de 1956) du gaullisme et du poujadisme lors des élections de 1951 et 1956.
On pourrait également citer, parmi les développements sur la période la plus récente, ceux qui concernent les diverses Résistances, par exemple le contraste entre l’esprit parlementaire revenu souff
Par ses dimensions et par sa modestie volontaire, un pareil ouvrage ne se présente que comme une introduction à l’étude de la IVe République, après quoi le lecteur devrait se reporter à Philip Williams. Mais sa densité exigerait, pour une pleine assimilation de toutes ses intentions et de ses f
Jacques CHAPSAL
André Siegfried – Андре Зигфрид (1875–1959), французский основоположник электоральной социологии, журналист, географ. После Освобождения, в октябре 1945 г., А. Зигфрид был избран во Французскую академию. Первый президент Национального фонда политических наук, созданного в 1945 г. Автор многочисленных работ по истории англо-саксонских стран, Франции времен Третьей и Четвертой республик, исследований по проблемам электоральной социологии. Главным трудом А. Зигфрида по электоральной социологии считается его монография 1913 г. «Политический облик (tableau) Западной Франции в годы Третьей республики».
Jacques Chapsal – Жак Шапсаль (1909–1990), историк и политолог, долгое время возглавлявший Институт политических исследований в Париже, одним из основателей которого он являлся. Главный труд Ж. Шапсаля – «Политическая жизнь в годы ІV Республики» (2 тома) – много раз переиздавался во Франции и не потерял своей актуальности и поныне.