« Le Devoir de tuer
Français !
Certains d’entre vous ont pu croire jusqu’à présent qu’ils pouvaient, au mépris de tout sens de l’honneur, éluder le terrible devoir de la guerre. Se croyant protégé par la « f
Maintenant les voiles tombent. C’est par la force que vous rentrerez dans la guerre ou bien vous périrez. Vous ferez la guerre ou vous serez emmenés en esclavage. Pour rester libre, pour sauver votre vie, pour protéger vos enfants, votre femme, vos parents, votre sol, il vous faut désormais faire parler la force. Et si vous refusez encore, si vous attendez que le hasard ou le temps vous délivre, alors vous valez moins que la louve qui défend ses petits, vous êtes plus méprisable que le dernier des êtres de la création qui préfère mourir que d’abandonner les siens.
Et cette lâcheté même ne vous sauvera pas. Vous essayez de reculer encore mais maintenant la lâcheté ne paye plus. Même en vous roulant dans la trahison vous ne pourrez plus conserver l’illusion de la liberté. Les voiles sont tombés, la vérité apparaît qu’avait espéré escamoter Pétain; le combat apporte la liberté, la lâcheté l’esclavage (…)
Le devoir est clair, il faut tuer.
Tuer l’Allemand pour purif
Tuer les traîtres, tuer celui qui a dénoncé, celui qui a aidé l’ennemi. Tuer le policier qui a contribué d’une façon quelconque à l’arrestation de patriotes.
Tuer les miliciens, les exterminer, parce qu’ils ont délibérément choisi de livrer des Français, parce qu’ils se sont rués vers la trahison. Les abattre comme des chiens enragés aux coins des rues. Les pendre aux réverbères comme les Dauphinois en ont donné l’exemple à Grenoble. Les détruire comme on détruit la vermine.
Tuer sans passion et sans haine. Ne jamais s’abaisser à torturer, à faire souffrir. Nous ne sommes pas des bourreaux, nous sommes des soldats. (…)
Français, l’heure est venue. Voici le grand combat. Il n’y a plus à fuir, « vous êtes embarqués ». Venez rejoindre nos rangs. Faites le don de vous-même. Apporteznous votre aide, votre argent, votre maison, votre vie. Dans cette lutte nous sommes tous solidaires. La désertion est impossible. (…) »
INDOMITUS
Mouvement
Philippe Viannay – Филипп Вианнэ (1917–1986), активный участник движения Сопротивления и журналист, руководитель подпольной группировки «Защита Франции» и одноименной газеты, которая будет выходить после Освобождения (с 1944 г.) под названием «Франс-Суар».