Mesdames, messieurs, je pense que l’Assemblée nationale, à la fi
n de ce débat, voudrait connaître le plus exactement possible le déroulement des faits dont nous parlons. C’est ainsi que, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, des attaques à main armée, des attentats à la bombe, des sabotages de lignes et de voies de communication, des incendies enfin ont eu lieu sur l’ensemble du territoire algérien, de Constantine à Alger et d’Alger à Oran. Dans le département de Constantine, vous le savez, se produisirent les événements les plus graves. Là, cinq personnes furent tuées: un officier, deux soldats qui remplissaient leur devoir, un caïd et un instituteur dans les conditions qui furent rappelées à cette tribune et dont personne ne dira suffisamment le caractère symbolique. De jeunes instituteurs sont venus accomplir – et c’était le premier jour – la tâche qu’ils avaient choisie. Et voilà qu’ils sont frappés. Sauront-ils pourquoi ? Sans doute non, les choses sont vite faites. Assassinés, ils ont quand même le temps d’apercevoir le frère musulman qui tente de les défendre et qui meurt le premier.Je prétends qu’actuellement certains doivent cruellement méditer sur le déclenchement hâtif de l’émeute, qui les a précipités dans une aventure qui les conduira à leur perte. Voilà donc qu’un peu partout, d’un seul coup, se répand le bruit que l’Algérie est à feu et à sang. De même que le Maroc et la Tunisie ont connu ce phénomène du terrorisme individuel dans les villes et dans les campagnes, faut-il que l’Algérie ferme la boucle de cette ceinture du monde en révolte depuis quinze ans contre les nations qui prétendaient les tenir en tutelle ?
Eh bien ! non, cela ne sera pas, parce qu’il se trouve que l’Algérie, c’est la France, parce qu’il se trouve que les départements de l’Algérie sont des départements de la République française. Des Flandres jusqu’au Congo, s’il y a quelque différence dans l’application de nos lois, partout la loi s’impose et cette loi est la loi française; c’est celle que vous votez parce qu’il n’y a qu’un seul Parlement et qu’une seule nation dans les territoires d’outre-mer comme dans les départements d’Algérie comme dans la métropole.
Telle est notre règle, non seulement parce que la Constitution nous l’impose, mais parce que cela est conforme à nos volontés. […]
Les mesures que nous avons prises ont été immédiates. On me permettra, je suppose, de ne pas les énumérer. Mais, je ne vois vraiment aucun inconvénient à indiquer à l’Assemblée nationale, comme je l’ai fait à la commission de l’intérieur, qu’en l’espace de trois jours, seize compagnies républicaines de sécurité ont été transportées en Algérie, ce qui a porté à vingt le nombre total de ces compagnies sur le territoire algérien. En trois jours tout a été mis en place. On a dit: est-ce pour maintenir l’ordre? Non, pas seulement. Mais pour affi
rmer la force française et marquer notre volonté. Il ne s’agissait pas seulement de réprimer, de passer à la contre-offensive de caractère militaire afin de reconquérir un territoire qui n’était point perdu ! Il s’agissait d’affirmer, à l’intention des populations qui pouvaient s’inquiéter, qu’à tout moment, à chaque instant, elles seraient défendues. »Комментарии
FLN (Front m
de libération nationale) – «Фронт национального освобождения Алжира», созданный 1 ноября 1954 г. в результате слияния нескольких мелких политических группировок как общенациональная организация, возглавившая вооружённую борьбу за независимость Алжира от Франции. ФНО имел свою военную организацию – Армию национального освобождения. В 1958 г. ФНО сформирует Временное правительство Алжирской республики (Gouvernement provisoire de la République algérienne – GPRA), с которым Французское правительство будет вести дальнейшие переговоры и подпишет в 1962 г. Эвианские соглашения, положившие конец Алжирской войне.Pieds-Noirs m pl
– «черноногие», или франкоалжирцы, алжирцы европейского происхождения, составлявшие значительную часть населения этой страны в период французской колониальной экспансии. Некоторые исследователи считают, что прозвище родилось еще в середине XIX в., напоминая о черной солдатской обуви французов, которую те носили, когда впервые вошли в Алжир. После обретения Алжиром государственного суверенитета основная масса франкоалжирцев эмигрировала, в основном репатриировавшись во Францию.Harkis m pl
– харки́, военнослужащие из местных формирований алжирских мусульман (арабов и берберов), участвовавшие во время Алжирской войны в сражениях на стороне Франции против Фронта национального освобождения.Toussaint f
rouge – «Красный День всех святых», или «Кровавый День всех святых». 1 ноября 1954 г. члены ФНО провели серию нападений на полицейские и военные объекты в Алжире, в результате которых погибло несколько человек. Эта дата стала впоследствии официальным государственным и национальным праздником Алжира, «Днём революции».44
Colonialisme