Je me mis à rire aussi car effectivement j'avais un peu peur d'elle. Elle me signifiait à la fois qu'elle le savait et que c'était inutile.
«Ça ne vous paraît pas ridicule, ce mariage de vieux?
— Vous n'êtes pas vieux», dis-je avec toute la conviction nécessaire car, une bouteille dans les bras, mon père revenait en valsant.
Il s'asseyait auprès d'Anne (он сел возле Анн, auprès — вблизи, возле, поблизости
), posait son bras autour de ses épaules (положил свою руку вокруг ее плечей = обнял ее за плечи, autour de — вокруг, около). Elle eut un mouvement du corps vers lui (она имела движение тела к нему = она прильнула к нему, corps m — тело, туловище, корпус; vers — к) qui me fit baisser les yeux (которое = что заставило меня опустить глаза, baisser — опускать, понижать). C'était sans doute pour cela qu'elle l'épousait (несомненно, именно ради этого она за него выходила замуж, c'est … que — это, именно/логическоеударение/, pour — для, ради): pour son rire, pour ce bras dur et rassurant, pour sa vitalité, sa chaleur (ради его смеха, его тяжелой и внушающей доверия руки, его жизненной силы, его пылкости, dur — тяжелый, твердый; vitalité f — жизненность, жизненнаясила; chaleur f — тепло, пылкость, страстность). Quarante ans, la peur de la solitude (сорок лет, боязнь одиночества, solitude f — одиночество, уединение), peut-être les derniers assauts des sens (возможно, последние приступы чувств, assaut m — приступ, натиск, нападение)... Je n'avais jamais pensé à Anne comme à une femme (я никогда не думала об Анн как о женщине), mais comme à une entité (но как об индивидуальности, entité — существо, индивидуальность): j'avais vu en elle l'assurance (я видела в ней уверенность, assurance f — уверенность): l'élégance, l'intelligence, mais jamais la sensualité, la faiblesse (изящество, ум, но никогда чувственность, слабость)...Il s'asseyait auprès d'Anne, posait son bras autour de ses épaules. Elle eut un mouvement du corps vers lui qui me fit baisser les yeux. C'était sans doute pour cela qu'elle l'épousait: pour son rire, pour ce bras dur et rassurant, pour sa vitalité, sa chaleur. Quarante ans, la peur de la solitude, peut-être les derniers assauts des sens... Je n'avais jamais pensé à Anne comme à une femme, mais comme à une entité: j'avais vu en elle l'assurance: l'élégance, l'intelligence, mais jamais la sensualité, la faiblesse...
Je comprenais que mon père fût fier (я понимала, что мой отец гордился, êtrefierdeqch— гордиться чем-либо
): l'orgueilleuse, l'indifférente Anne Larsen l'épousait (гордячка, равнодушная Анн Ларсен выходила за него замуж, orgueilleuse f— гордячка;orgueil m — гордость). L'aimait-il, pourrait-il l'aimer longtemps (любил ее, мог бы он ее любить давно = любил ли он ее, мог ли любить уже давно)? Pouvais-je distinguer cette tendresse de celle qu'il avait pour Elsa (могла я отличить эту нежность от той, что он имел у Эльзе, distinguer— различать, отличать)? Je fermai les yeux (я закрыла глаза), le soleil m'engourdissait (солнце меня привело в оцепенение = солнце меня сморило, engourdir— вызывать онемение, приводить в оцепенение). Nous étions tous les trois sur la terrasse (мы были все трое = втроем на террасе), pleins de réticences, de craintes secrètes et de bonheur (полные недомолвок, тайных страхов и счастья, réticencef— недомолвка, уклончивость, secret— тайный, сокровенный, скрытый; bonheurf— счастье, благополучие).Je comprenais que mon père fût fier: l'orgueilleuse, l'indifférente Anne Larsen l'épousait. L'aimait-il, pourrait-il l'aimer longtemps? Pouvais-je distinguer cette tendresse de celle qu'il avait pour Elsa? Je fermai les yeux, le soleil m'engourdissait. Nous étions tous les trois sur la terrasse, pleins de réticences, de craintes secrètes et de bonheur.