Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome I полностью

– Alors, si je vous plais, ne me forcez pas à me lever quand je suis las, à courir à cheval quand je pourrais étendre mes bras et dégourdir mes jambes dans un lit. N’exagérez pas votre médiocrité, enfin, si vous ne voulez pas que je croie à un mauvais vouloir qui me serait personnel.

– Oh! s’il en est ainsi, dit le baron, vous coucherez au château.

Puis, cherchant La Brie des yeux et l’apercevant dans un coin:

– Avance ici, vieux scélérat! lui cria-t-il.

La Brie fit timidement quelques pas.

– Avance donc, ventrebleu! Voyons, penses-tu que la chambre rouge soit présentable?

– Certes, oui, monsieur, répondit le vieux serviteur, puisque c’est celle de M. Philippe quand il vient à Taverney.

– Elle peut être fort bien pour un pauvre diable de lieutenant qui vient passer trois mois chez un père ruiné, et fort mal pour un riche seigneur qui court la poste à quatre chevaux.

– Je vous assure, monsieur le baron, dit Balsamo, qu’elle sera parfaite.

Le baron fit une grimace qui voulait dire: «C’est bon, je sais ce qu’il en est.»

Puis tout haut:

– Donne donc la chambre rouge à monsieur, continua-t-il, puisque monsieur veut absolument être guéri de l’envie de revenir à Taverney. Ainsi, vous tenez à coucher ici?

– Mais oui.

– Cependant, attendez donc, il y aurait un moyen.

– À quoi?

– À ce que vous ne fissiez pas la route à cheval.

– Quelle route?

– La route qui mène d’ici à Bar-le-Duc.

Balsamo attendit le développement de la proposition.

– Ce sont des chevaux de poste qui ont amené votre voiture ici?

– Sans doute, à moins que ce ne soit Satan.

– J’ai pensé d’abord que cela pouvait être, car je ne vous crois pas trop mal avec lui.

– Vous me faites infiniment plus d’honneur que je n’en mérite.

– Eh bien! les chevaux qui ont amené votre voiture peuvent la remmener.

– Non pas, car il n’en reste que deux sur quatre. La voiture est lourde et les chevaux de poste doivent dormir.

– Encore une raison. Décidément vous tenez à coucher ici.

– J’y tiens aujourd’hui pour vous revoir demain. Je veux vous témoigner ma reconnaissance.

– Vous avez un moyen tout simple pour cela.

– Lequel?

– Puisque vous êtes si bien avec le diable, priez-le donc de me faire trouver la pierre philosophale.

– Monsieur le baron, si vous y teniez beaucoup…

– À la pierre philosophale! parbleu! si j’y tiendrais!

– Il faudrait alors vous adresser à une personne qui n’est pas le diable.

– Quelle est cette personne?

– Moi, comme dit Corneille dans je ne sais plus quelle comédie qu’il me récitait, tenez, il y a juste cent ans, en passant sur le Pont-Neuf, à Paris.

– La Brie! vieux coquin! s’écria le baron, qui commençait à trouver la conversation dangereuse à une pareille heure et avec un pareil homme, tâchez de trouver une bougie et d’éclairer monsieur.

La Brie se hâta d’obéir, et tout en faisant cette recherche, presque aussi chanceuse que la pierre philosophale, il appela Nicole pour qu’elle montât la première et donnât de l’air à la chambre rouge.

Nicole laissa Andrée seule, ou plutôt Andrée fut enchantée de trouver cette occasion de congédier sa chambrière: elle avait besoin de demeurer avec sa pensée.

Le baron souhaita le bonsoir à Balsamo et alla se coucher.

Balsamo tira sa montre, car il se rappelait la promesse qu’il avait faite à Althotas. Il y avait deux heures et demie déjà, au lieu de deux heures, que le savant dormait. C’étaient trente minutes perdues. Il demanda donc à La Brie si le carrosse était toujours au même endroit.

La Brie répondit qu’à moins qu’il n’eût marché tout seul, il devait y être.

Balsamo s’informa alors de ce qu’était devenu Gilbert.

La Brie assura que Gilbert était un fainéant qui devait être couché depuis une heure au moins.

Balsamo sortit pour aller réveiller Althotas, après avoir étudié la topographie du chemin qui conduisait à la chambre rouge.

M. de Taverney n’avait point menti relativement à la médiocrité de cette chambre: l’ameublement répondait à celui des autres pièces du château.

Un lit de chêne, dont la couverture était de vieux damas vert jauni, comme les tentures à festons; une table de chêne à pieds tordus; une grande cheminée de pierre qui datait du temps de Louis XIII, et à qui le feu pouvait donner une certaine somptuosité l’hiver, mais à qui l’absence du feu donnait un aspect des plus tristes l’été, vide de chenets, vide d’ustensiles à feu, vide de bois, mais pleine en échange de vieilles gazettes, tel était le mobilier dont Balsamo allait, pour une nuit, se trouver l’heureux propriétaire.

Nous y joindrons deux chaises et une armoire de bois, mais peinte en gris avec des panneaux creusés.

Pendant que La Brie essayait de mettre un peu d’ordre dans cette chambre aérée par Nicole, qui s’était retirée chez elle cette opération faite, Balsamo, après avoir réveillé Althotas, rentrait dans la maison.

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