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L'Empire des anges

Que pensent les anges de nous? Que peuvent-ils faire pour nous aider? Qu'attendent-ils de l'humanité en général? Lorsque Michael Pinson (stupidement tué dans un accident d'avion percutant un immeuble) a passé avec succès l'épreuve de la «pesée des âmes», il a accédé au royaume des anges. Mais passé le premier émerveillement, il découvre l'ampleur de la tâche. Le voilà chargé de trois mortels, qu'il devra désormais guider et aider tout au long de leur vie. Ses moyens d'action : les rêves, les signes, les médiums, les intuitions, les chats. Cependant, il est obligé de respecter le libre arbitre des hommes. Il s'aperçoit que ceux-ci essaient de réduire leur malheur au lieu de construire leur bonheur. Que faire pour leur montrer la voie? Et puis comment s'occuper intelligemment au Paradis, un endroit bien sympathique mais sans cinéma, sans musique, sans restaurant? Après Les Thanatonautes, Bernard Werber nous donne une fois de plus à réfléchir sur notre statut d'être humain, en mélangeant sagesse ancienne, philosophie moderne et humour. En suivant l'initiation d'un ange, on découvre une perspective étonnante à notre état de simple mortel. Un livre étonnant, foisonnant d'idées. Un roman léger qui porte à réfléchir. Valérie Colin-Simard, Psychologies.

Bernard Werber

Современная русская и зарубежная проза18+
<empty-line></empty-line><p>Bernard Werber</p><empty-line></empty-line><p>L'Empire des anges</p>

Pour Véronique

«Les trois voies de la sagesse sont:

L'humour, Le paradoxe, Le

changement.»

Dan Millman,

champion du monde de trampoline.

<p>1. LES COULISSES DU PARADIS</p><empty-line></empty-line><p>1. JE MEURS</p>

«Un jour, on meurt.»

Source: individu interrogé dans la rue au hasard d'un micro-trottoir.

Donc je meurs.

C'est arrivé vite et fort.

À l'improviste. Il y a eu un grand bruit. Je me suis retourné. J'ai vu l'avant d'un Boeing 747 (probablement égaré suite à une grève des aiguilleurs du ciel) qui surgissait dans ma baie vitrée, fracassait les murs, traversait mon salon, anéantissait mes meubles, pulvérisait mes bibelots, s'avançait vers moi dans sa course folle.

On a beau être aventurier, on a beau se sentir explorateur, pionnier des mondes nouveaux, on finit un jour par être confronté à des problèmes qui nous surpassent. En tout cas un avion qui défonce mon salon, c'est un problème qui me surpasse.

Tout s'est passé au ralenti. Dans un vacarme hallucinant, alors que le décor se désagrégeait en mille morceaux autour de moi, et que d'énormes volutes de poussière, de gravats s'élevaient, j'ai entrevu les visages des pilotes. Il y avait un grand maigre et un petit chauve. Ils étaient surpris. Ce devait être la première fois qu'ils amenaient des passagers directement dans des maisons. Le grand maigre avait le visage révulsé d'horreur alors que l'autre donnait tous les signes d'une grande panique. Je ne les entendais pas bien à cause du grondement, mais celui qui avait la bouche ouverte devait hurler fort.

J'ai reculé, mais un avion en plein élan, un Boeing 747 qui plus est, ça ne s'arrête pas d'un coup. Geste dérisoire, j'ai mis mes mains devant mon visage, j'ai fait une grimace de contrition et j'ai fermé fort les yeux. J'espérais encore à cet instant que cette irruption ne soit qu'un cauchemar.

Là, j'ai attendu. Pas longtemps. Peut-être un dixième de seconde, mais il m'a paru très long. Puis il y a eu le choc. Une immense gifle m'a poussé, puis plaqué contre le mur avant de me broyer. Après, tout est devenu silencieux et sombre. C'est le genre de choses qui surprend toujours. Pas seulement les erreurs d'aiguillages aériens des Boeing, mais aussi sa propre fin.

Je ne veux pas mourir aujourd'hui. Je suis encore trop jeune.

Plus d'images, plus de sons, plus de sensations externes. Tsss… Mauvais signes… Le système nerveux dispose d'encore un peu de jus. Mon corps est peut-être «récupérable». Avec de la chance, des secours arriveront à temps, feront redémarrer le cœur, colmateront par-ci par-là les membres cassés. Je resterai longtemps au lit et tout redeviendra progressivement comme avant. Mon entourage dira que c'est un miracle que je m'en sois sorti.

Allez, j'attends les secours. Ils vont venir. Mais qu'est-ce qu'ils fabriquent? J'y suis. À cette heure-ci il doit y avoir des embouteillages partout.

Je sais qu'il ne faut pas se laisser aller. La mort c'est un laisser-aller de trop. Il faut faire marcher mon cerveau. Il faut penser. Penser à quoi?

Tiens, à une chanson de mon enfance.

«Il était un petit navire,

Il était un petit navire,

Qui n'avait ja-ja-jamais navigué,

Qui n'avait ja-ja-jamais navigué…»

C'est quoi après, les paroles?

Zut, la mémoire se met en grève elle aussi. Fermeture de la bibliothèque.

Mon cerveau s'est arrêté, je le sens bien, mais je… je continue de penser. Descartes avait tort. On peut «ne plus être» et «penser encore». Je fais même plus que penser, j'ai une parfaite conscience de ce qu'il se passe. De tout ce qu'il se passe. Je n'ai jamais été aussi conscient.

Je sens qu'il va survenir quelque chose d'important. J'attends. Ça y est. J'ai l'impression… J'ai l'impression que… quelque chose sort de moi! Une vapeur se dégage. Une vapeur qui prend la forme de mon enveloppe de chair. Comme un décalque transparent de moi!

Est-ce cela mon «âme»? Cet «autre moi» diaphane se détache lentement de mon corps par le haut de mon crâne. J'ai peur et je suis excité en même temps. Puis je bascule.

L'«autre moi» observe mon ancien corps. Il y a des petits morceaux partout. Bon, il faut se faire une raison, à moins de trouver un très bon chirurgien passionné de puzzles… il n'est plus récupérable.

Bon sang, quelle sensation! Je vole. Je monte.

Un fil d'argent me relie encore à mon ancienne chair, comme un cordon ombilical. Je poursuis mon vol et ce film argenté s'étire.

«Il était un petit navire

Qui n'avait ja-ja-jamais navigué.»

C'est moi, le petit navire. Mon corps flotte. Je vole. Je m'éloigne de mon ancien moi. Je distingue un peu mieux le Boeing 747. L 'avion est ratatiné. J'ai une vue d'ensemble sur mon ancien immeuble. Il ressemble à un mille-feuille: les étages se sont écroulés les uns sur les autres.

Je plane au-dessus des toits. Je suis dans le ciel.

Mais qu'est-ce que je fais là?

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