Читаем La Chartreuse De Parme полностью

Ces mots semblèrent réveiller toute la vertu de Clélia: elle se leva rapidement, se cacha les yeux, et, par les gestes les plus vifs, chercha à lui exprimer qu’elle ne devait jamais le revoir; elle l’avait promis à la Madone, et venait de le regarder par oubli. Fabrice osant encore exprimer son amour, Clélia s’enfuit indignée et se jurant à elle-même que jamais elle ne le reverrait, car tels étaient les termes précis de son vœu à la Madone:Mes yeux ne le reverront jamais. Elle les avait inscrits dans un petit papier que son oncle Cesare lui avait permis de brûler sur l’autel au moment de l’offrande, tandis qu’il disait la messe.


Mais, malgré tous les serments, la présence de Fabrice dans la tour Farnèse avait rendu à Clélia toutes ses anciennes façons d’agir. Elle passait ordinairement toutes ses journées seule, dans sa chambre. A peine remise du trouble imprévu où l’avait jetée la vue de Fabrice, elle se mit à parcourir le palais, et pour ainsi dire à renouveler connaissance avec tous ses amis subalternes. Une vieille femme très bavarde employée à la cuisine lui dit d’un air de mystère:


– Cette fois-ci, le seigneur Fabrice ne sortira pas de la citadelle.


– Il ne commettra plus la faute de passer par-dessus les murs, dit Clélia; mais il sortira par la porte, s’il est acquitté.


– Je dis et je puis dire à Votre Excellence qu’il ne sortira que les pieds les premiers de la citadelle.


Clélia pâlit extrêmement, ce qui fut remarqué de la vieille femme, et arrêta tout court son éloquence. Elle se dit qu’elle avait commis une imprudence en parlant ainsi devant la fille du gouverneur, dont le devoir allait être de dire à tout le monde que Fabrice était mort de maladie. En remontant chez elle, Clélia rencontra le médecin de la prison, sorte d’honnête homme timide qui lui dit d’un air tout effaré que Fabrice était bien malade. Clélia pouvait à peine se soutenir, elle chercha partout son oncle, le bon abbé don Cesare, et enfin le trouva à la chapelle, où il priait avec ferveur; il avait la figure renversée. Le dîner sonna. A table, il n’y eut pas une parole d’échangée entre les deux frères; seulement, vers la fin du repas, le général adressa quelques mots fort aigres à son frère. Celui-ci regarda les domestiques, qui sortirent.


– Mon général, dit don Cesare au gouverneur, j’ai l’honneur de vous prévenir que je vais quitter la citadelle: je donne ma démission.


– Bravo! bravissimo! pour me rendre suspect!… Et la raison, s’il vous plaît?


– Ma conscience.


– Allez, vous n’êtes qu’un cabotin! vous ne connaissez rien à l’honneur.


«Fabrice est mort, se dit Clélia; on l’a empoisonné à dîner, ou c’est pour demain.» Elle courut à la volière, résolue de chanter en s’accompagnant avec le piano. Je me confesserai, se dit-elle, et l’on me pardonnera d’avoir violé mon vœu pour sauver la vie d’un homme. Quelle ne fut pas sa consternation lorsque, arrivée à la volière, elle vit que les abat-jour venaient d’être remplacés par des planches attachées aux barreaux de fer! Eperdue, elle essaya de donner un avis au prisonnier par quelques mots plutôt criés que chantés. Il n’y eut de réponse d’aucune sorte; un silence de mort régnait déjà dans la tour Farnèse. «Tout est consommé», se dit-elle. Elle descendit hors d’elle-même, puis remonta afin de se munir du peu d’argent qu’elle avait et de petites boucles d’oreilles en diamants; elle prit aussi, en passant, le pain qui restait du dîner, et qui avait été placé dans un buffet. «S’il vit encore, mon devoir est de le sauver.» Elle s’avança d’un air hautain vers la petite porte de la tour; cette porte était ouverte, et l’on venait seulement de placer huit soldats dans la pièce aux colonnes du rez-de-chaussée. Elle regarda hardiment ces soldats; Clélia comptait adresser la parole au sergent qui devait les commander: cet homme était absent. Clélia s’élança sur le petit escalier de fer qui tournait en spirale autour d’une colonne; les soldats la regardèrent d’un air fort ébahi, mais, apparemment à cause de son châle de dentelle et de son chapeau, n’osèrent rien lui dire. Au premier étage il n’y avait personne; mais en arrivant au second, à l’entrée du corridor qui, si le lecteur s’en souvient, était fermé par trois portes en barreaux de fer et conduisait à la chambre de Fabrice, elle trouva un guichetier à elle inconnu, et qui lui dit d’un air effaré:


– Il n’a pas encore dîné.


– Je le sais bien, dit Clélia avec hauteur.


Cet homme n’osa l’arrêter. Vingt pas plus loin, Clélia trouva assis sur la première des six marches en bois qui conduisaient à la chambre de Fabrice un autre guichetier fort âgé et fort rouge qui lui dit résolument:


– Mademoiselle, avez-vous un ordre du gouverneur?


– Est-ce que vous ne me connaissez pas?


Clélia, en ce moment, était animée d’une force surnaturelle, elle était hors d’elle-même. «Je vais sauver mon mari», se disait-elle.


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