Читаем La dame de Montsalvy полностью

Josse fit signe que non, ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Catherine filait déjà comme une flèche vers l'escalier qui menait à la grande salle et aux logis des châtelains.

Sara la suivit tandis que Josse, poursuivant son affreux travail de nettoyage, se disposait à enflammer son bûcher puis à chercher dans les magasins du château de la chaux vive qu'il voulait répandre dans toute la salle des gardes.

Malheureusement le drame ne s'arrêtait pas là. Dans la grande salle où les hommes de plus d'importance avaient festoyé, il y avait d'autres morts. Assaillie par l'horreur, Catherine dut s'appuyer à la muraille et vomit tout ce qu'elle avait dans l'estomac. Mais, quand le malaise fut un peu passé, elle se força à regarder l'un après l'autres tous ces morts affreux. Sur huit hommes, il y en avait trois à la peau brune, très certainement les envoyés d'Aragon. Il y avait aussi deux femmes dont tout ce que l'on pouvait voir c'est qu'elles devaient être très jeunes. Soudain, la voix de Sara résonna, dominant le cauchemar.

— Catherine ! Regarde ! Il y en a une qui est encore vivante.

En effet, tapie dans le recoin de la grande cheminée, une fille très brune qui pouvait avoir treize ou quatorze ans était recroquevillée sur elle-même, les yeux grands ouverts. Vêtue seulement de ses cheveux elle tremblait comme une feuille et se laissa emmener sans résistance quand Sara la tira de son refuge. C'était visiblement une Mauresque mais elle était trop profondément terrifiée pour pouvoir répondre aux questions, simples cependant, que Catherine lui adressait dans sa propre langue... Seulement, elle leva une main, indiquant le chemin d'une des tours, celle justement où le seigneur de Montsalvy avait son logis. Mais, cette fois, quand Catherine voulut s'élancer de ce côté-là, Sara l'en empêcha.

— Reste avec elle !... Tu en as assez vu comme ça ! Je reviens.

Sans trop savoir pourquoi elle obéissait, peut-être parce qu'elle était, elle aussi, frappée de stupeur devant la mort étalée à ses yeux sous sa forme la plus atroce, Catherine prit le bras de la petite pour la faire asseoir, aperçut une robe abandonnée sur un escabeau et qui n'était pas polluée et revint l'en envelopper. Au même instant, Sara reparut.

— Viens ! dit-elle. Il est atteint, mais il est encore vivant...

Suivies par la Mauresque trop heureuse de revoir des vivants, elles gravirent l'escalier sur les marches duquel un homme agonisait. Les affreuses taches noires truffaient tout son corps et sous son aisselle, un énorme bubon se gonflait, turgescent, noirâtre, horrible...

— Il n'en a pas pour longtemps ! dit Sara. Il n'y a rien à faire à ce stade.

— Mais Arnaud ?...

— Tu vas voir ! Je te préviens, la dentellière est là, elle aussi...

mais morte !

En effet, en entrant dans la chambre de son époux, le corps d'Azalais fut la première chose que Catherine aperçut. Complètement nue, un bubon gonflant son aine droite et les lèvres retroussées dans un rictus de souffrance, la fille gisait dans la masse noire de ses cheveux dénoués en travers des deux marches qui surélevaient le lit seigneurial sur lequel Arnaud était étendu, inconscient...

Vivement, Catherine s'élança vers lui, se pencha tandis que son cœur cognait lourdement dans sa poitrine et que ses yeux s'emplissaient de larmes... Tout d'abord elle ne le reconnut pas car son visage tourné de côté ne laissait voir que sa joue blessée. Une profonde balafre la labourait, depuis le coin de l'œil qu'elle tirait un peu vers le bas jusqu'à la commissure de la lèvre. Elle ressortait, blanchâtre, sur la peau très rouge. Mais Arnaud bougea la tête et la blessure disparut aux yeux de Catherine...

Vêtu seulement de ses chausses noires et d'une chemise complètement ouverte mais qu'une sueur âcre collait à la peau, Arnaud était étendu les bras en croix sur le lit souillé de vomissements. Sa respiration était haletante et de temps en temps, il toussait légèrement puis retombait au pouvoir de la fièvre violente qui le tenait.

Relevant les yeux, Catherine rencontra le regard de Sara qui debout auprès du lit avait saisi le poignet du malade et lui tâtait le pouls avec le sérieux d'un médecin confirmé.

— Alors ?

La zingara haussa les épaules.

— Je ne peux rien dire. Le pouls est rapide et il a une fièvre de cheval. D'ailleurs, il délire.

En effet des mots sans suite, prononcés d'une voix pâteuse qui les rendaient totalement incompréhensibles sortaient de la bouche d'Arnaud.

— Que faut-il faire ?...

— D'abord le sortir de cette chambre. On ne peut pas nettoyer !

tout est sali, pollué. Il faudra tout brûler !

— Portons-le chez moi ! Si personne n'y est entré cela doit être propre. Tu as la clef...

Mais Sara hocha la tête.

— C'est trop près d'ici. Le mieux serait de l'installer dans la cuisine où nous aurons tout sous la main. On ira chez toi prendre des matelas, des couvertures, des draps... Il faut qu'il soit tenu au propre le plus possible et les étuves sont près de la cuisine. Appelons Josse !

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