Читаем La fraternité de l'anneau полностью

Aragorn remercia maintes fois Celeborn. Les bateaux offerts le rassuraient beaucoup, notamment, parce qu’ils lui permettaient de différer le choix du parcours pendant encore quelques jours. Les autres parurent reprendre espoir eux aussi. Quels que fussent les périls qui les attendaient, il semblait préférable de flotter à leur rencontre, sur les flots généreux de l’Anduin, que de marcher lourdement en ployant sous le faix. Seul Sam en doutait : lui, du moins, considérait encore les bateaux comme des chevaux sauvages, ou pire ; et tous les dangers auxquels il avait survécu n’avaient rien changé à son opinion.

« Tout sera préparé pour vous et vous attendra au havre avant midi demain, dit Celeborn. J’enverrai mes gens vous trouver dans la matinée, afin de vous aider dans vos préparatifs de voyage. Maintenant, nous allons vous souhaiter à tous une belle nuit et un sommeil paisible. »

« Bonne nuit, mes amis ! dit Galadriel. Dormez en paix ! Et ce soir, ne vous tracassez pas outre mesure au sujet de la route. Les chemins que chacun de vous emprunterez sont peut-être déjà tracés à vos pieds, bien que vous ne les voyiez pas. Bonne nuit ! »

La Compagnie prit alors congé et regagna le pavillon. Legolas également ; car ce devait être leur dernière nuit en Lothlórien, et malgré les paroles de Galadriel, ils désiraient se concerter.

Ils débattirent un long moment de ce qu’ils devraient faire, et de la meilleure façon d’accomplir leurs visées par rapport à l’Anneau ; mais ils ne parvinrent à aucune décision. Il apparut clairement que la majorité souhaitait d’abord se rendre à Minas Tirith, et échapper, du moins pour un temps, à la terreur de l’Ennemi. Néanmoins, ils eussent été prêts à suivre quelqu’un qui les aurait conduits par-delà le Fleuve et dans l’ombre du Mordor ; mais Frodo ne dit mot, et Aragorn avait encore l’esprit déchiré.

Son intention, avant la chute de Gandalf, avait été d’accompagner Boromir et, avec son épée, de concourir à la délivrance du Gondor. Car il considérait que le message des rêves était un appel, que l’heure était enfin venue où l’héritier d’Elendil s’avancerait pour disputer la suprématie à Sauron. Mais en Moria, le fardeau de Gandalf avait été placé sur ses épaules ; et il savait qu’il ne pouvait désormais abandonner l’Anneau, si Frodo refusait en fin de compte d’accompagner Boromir. Mais quelle aide pouvait-il fournir au Porteur, lui ou aucun membre de la Compagnie, autre que de marcher à ses côtés à l’aveuglette, vers les ténèbres ?

« J’irai à Minas Tirith, seul s’il le faut, car c’est là mon devoir », dit Boromir ; sur quoi il demeura silencieux un moment, assis à dévisager Frodo, comme pour lire dans les pensées du Demi-Homme. Enfin il se remit à parler, tout bas, comme en débat avec lui-même. « Si votre seul but est de détruire l’Anneau, dit-il, alors la guerre et les armes ne peuvent servir à grand-chose ; et les Hommes de Minas Tirith ne sont d’aucune aide. Mais si vous souhaitez détruire la puissante armée du Seigneur Sombre, alors c’est folie de pénétrer dans son domaine sans la force ; et c’est folie de gaspiller… » Il s’arrêta brusquement, comme s’il venait de se rendre compte qu’il réfléchissait tout haut. « Ce serait folie de gaspiller des vies, j’entends, conclut-il. Il s’agit de choisir entre défendre une place forte, et se jeter sciemment dans les bras de la mort. Du moins, c’est ainsi que je le conçois. »

Frodo perçut quelque chose de nouveau et d’étrange dans le regard de Boromir, et il l’observa avec attention. À l’évidence, Boromir n’avait pas exprimé le fond de sa pensée. Ce serait folie de gaspiller… quoi ? L’Anneau de Pouvoir ? Il avait dit quelque chose de semblable au Conseil, mais il avait alors accepté la correction d’Elrond. Frodo tourna son regard vers Aragorn, mais celui-ci était plongé dans ses propres réflexions et ne semblait pas avoir entendu les paroles de Boromir. Et sur ce, leur débat prit fin. Merry et Pippin dormaient déjà, et Sam avait la tête qui tombait. La nuit était bien avancée.

Au matin, comme ils commençaient à empaqueter leurs maigres effets, des Elfes qui parlaient leur langue vinrent les trouver, apportant de nombreux présents de nourriture et de vêtements pour le voyage. La nourriture consistait surtout en de très minces gâteaux, faits d’une farine dorée à la cuisson, mais qui à l’intérieur était de couleur crème. Gimli prit l’un des gâteaux et le considéra d’un œil dubitatif.

« Du cram », marmonna-t-il, détachant un coin croustillant qu’il grignota du bout des dents. Son visage s’illumina aussitôt, et il mangea tout le reste du gâteau avec délectation.

« Suffit, suffit ! s’écrièrent les Elfes en riant. Vous voilà déjà sustenté pour une longue journée de marche. »

« Je pensais que ce n’était qu’une sorte de cram, comme en font les Hommes du Val pour les expéditions en pays sauvage », dit le Nain.

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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