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Boromir et Aragorn transportèrent les bateaux un à un, tandis que les autres les suivaient à grand-peine avec les bagages. Enfin, tous leurs effets furent déposés sur le sentier de portage. Alors, sans plus rencontrer d’obstacles, hormis les ronciers exubérants et les nombreuses pierres éboulées, ils poursuivirent leur route tous ensemble. Des nappes de brouillard s’accrochaient encore à la paroi rocheuse, très effritée ; tandis que sur leur gauche, le Fleuve était voilé de brume : ils entendaient ses eaux écumeuses se précipiter sur les écueils et les dents pointues du Sarn Gebir, mais ils ne pouvaient les voir. Ils durent refaire le voyage une fois afin d’apporter toutes leurs affaires à l’embarcadère du sud.

Là, le sentier de portage redescendait doucement jusqu’à l’eau, menant au bord peu profond d’une petite crique. Elle semblait avoir été creusée dans le rivage, non de main d’homme, mais par le remous des eaux qui affluaient du Sarn Gebir et qui rencontraient une jetée de pierres basses que l’on voyait s’avancer assez loin dans le cours d’eau. Au-delà, la rive s’élevait à pic en une falaise grise, et il n’était plus possible de continuer à pied.

Le court après-midi avait fui et un crépuscule sombre et nuageux s’installait. Assis au bord de l’eau, ils prêtaient l’oreille au grondement confus des Rapides cachés dans la brume ; ils étaient las et somnolents, et ils avaient le cœur aussi sombre que le jour moribond.

« Eh bien, vous y voilà, mais il faudra passer une autre nuit ici, dit Boromir. Nous avons besoin de sommeil, et même si Aragorn voulait passer le Portail des Argonath à la faveur de la nuit, nous sommes tous trop épuisés – sauf, bien sûr, notre infatigable nain. »

Gimli ne répondit pas : il somnolait sur place.

« Reposons-nous ce soir autant que nous le pourrons, dit Aragorn. Demain, il faudra recommencer à voyager de jour. À moins que le temps ne nous trahisse et ne change encore une fois, nous aurons de bonnes chances de nous esquiver sans être aperçus des yeux qui guettent sur l’autre rive. Mais ce soir, nous devrons monter la garde par paires, à tour de rôle : trois heures de repos et une heure de guet. »

Cette nuit-là, il n’arriva rien de pire qu’une bruine de courte durée, une heure avant l’aube. Ils se mirent en route aussitôt qu’il fit clair. Déjà, le brouillard s’amincissait. Serrant la rive occidentale le plus possible, ils voyaient les formes indistinctes des falaises basses s’élever toujours plus haut, parois ombreuses baignant leurs pieds dans le courant. En milieu de matinée, les nuages s’abaissèrent et une pluie forte se mit à tomber. Tirant les couvertures de peau sur leurs barques afin d’éviter qu’elles soient inondées, ils se laissèrent glisser sur l’eau ; ils ne voyaient pas grand-chose, devant eux ou alentour, à travers les rideaux de pluie grise.

Toutefois, l’averse ne dura pas. Peu à peu, le ciel s’éclaircit, puis les nuages se rompirent soudain et traînèrent leurs franges souillées vers le nord, remontant le Fleuve. Brumes et brouillards avaient disparu. Les voyageurs se trouvèrent face à un large ravin, bordé de hauts escarpements rocheux auxquels s’accrochaient ici et là, sur des corniches ou dans d’étroites fissures, des arbres tortillards. Le chenal se resserra et le Fleuve se hâta. Ils allaient à présent à vive allure, sans grand espoir de s’arrêter ou de virer, peu importe ce qu’ils trouveraient sur leur passage. Au-dessus d’eux se déroulait un sentier de ciel bleu pâle, tandis qu’autour d’eux s’étendait le Fleuve, ombreux et encaissé, et devant eux, noires, bloquant les rayons du soleil, les collines des Emyn Muil, qui ne laissaient voir aucune brèche.

Frodo, scrutant le lointain, vit s’avancer deux grands rochers, comme de hauts pics ou d’immenses colonnes de pierre. Ils se dressaient, grands et sinistres, de part et d’autre du cours d’eau. Une ouverture étroite apparut entre eux : le Fleuve les emportait vers celle-ci.

« Voyez les Argonath, les Piliers des Rois ! s’écria Aragorn. Nous y serons bientôt. Restez en file, et ne vous suivez pas de trop près ! Tenez le milieu du cours d’eau ! »

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