« Tranquillement ! dit Sam. Tout seul, sans que je puisse vous aider ? J’aurais pas pu l’ supporter, ç’aurait été ma mort. »
« Ce serait ta mort à coup sûr si tu m’accompagnais, dit Frodo, et je n’aurais pu supporter cela. »
« Pas aussi sûr que si j’étais laissé ici », dit Sam.
« Mais je vais au Mordor. »
« Ça je le sais bien, monsieur Frodo. C’est bien sûr. Et je viens avec vous. »
« Allons, Sam, dit Frodo, ne me retarde pas ! Les autres vont revenir d’une minute à l’autre. S’ils m’attrapent ici, je vais devoir argumenter et me justifier, et je n’aurai jamais le cœur ou la chance de m’en aller. Mais je dois partir tout de suite. C’est le seul moyen. »
« C’est bien sûr, répondit Sam. Mais pas tout seul. Je viens avec vous, ou alors on n’ira pas ni l’un ni l’autre. Je vais défoncer tous les bateaux avant. »
Frodo retrouva le rire. Une joie soudaine lui réchauffait le cœur. « Laisses-en un ! dit-il. Nous en aurons besoin. Mais tu ne peux pas venir ainsi sans vivres ni équipement ni rien. »
« Y a qu’à m’attendre un brin, le temps que j’aille prendre mes choses ! cria Sam avec empressement. Tout est déjà prêt. Je me disais bien qu’on partirait aujourd’hui. » Il retourna au campement en hâte, extirpa son bagage de la pile où Frodo l’avait mis en vidant l’embarcation des affaires de ses compagnons ; il saisit une couverture de rechange et quelques paquets de nourriture de plus, et revint en courant.
« Alors tout mon plan est à l’eau ! dit Frodo. Il n’y a pas moyen de t’échapper. Mais je suis content, Sam. Je ne peux te dire à quel point. Allons, viens ! De toute évidence, nous étions destinés à partir ensemble. Nous irons, et puissent les autres trouver un chemin sûr ! L’Arpenteur veillera sur eux. Nous ne les reverrons pas, j’imagine. »
« Peut-être que si, monsieur Frodo. Peut-être », dit Sam.
Ainsi, Frodo et Sam entreprirent ensemble la dernière étape de la Quête. Frodo les éloigna de la rive en quelques coups de pagaie, puis le Fleuve les emporta rapidement sur le bras occidental, passé les falaises renfrognées de Tol Brandir. Le grondement des hautes chutes approcha. Même avec l’aide que Sam fut en mesure d’apporter, ils eurent peine à traverser le courant au sud de l’île pour amener leur embarcation vers l’est, jusqu’à la rive opposée.
Ils finirent par regagner la terre ferme sur les pentes sud de l’Amon Lhaw. Là, ils trouvèrent un rivage en pente douce où ils purent remonter leur barque assez loin de l’eau, et ils la cachèrent de leur mieux derrière un gros rocher. Alors, hissant leur fardeau sur leurs épaules, ils partirent à la recherche d’un chemin qui les mènerait au-delà des collines grises des Emyn Muil pour descendre dans le Pays de l’Ombre.
INDEX 1Liste des poèmes et chansons
Ah ! Le monde était jeune et les montagnes vertes 1
Assis au coin du feu, je songe 1
Au crépuscule gris dans le soir du Comté 1
Chantons, ohé ! chantons ! pour le bon bain du soir 1
Cherche l’Épée qui fut brisée 1
Déjà le feu rougeoie au fond de l’âtre gris 1
Disons adieu au coin du feu ! 1
Eärendil le marinier 1
Gambadez, mes amis, suivez l’Oserondule ! 1
Hé dol ! gai dol ! dire-lure-leau ! 1
Hé ! là ! Venez, ohé ! Où vaguez-vous, mes gars ? 1
Ho ! Ho ! Ho ! C’est à boire qu’il me faut 1
Holà ! Tom Bombadil ! Ho ! Tom Bombadilo ! 1, 2
Il est une joyeuse auberge 1
Il était un roi elfe appelé Gil-galad 1
J’avais là une affaire : ramasser des lis d’eau 1
Je vins chanter les feuilles d’or, et des feuilles poussèrent 1
La Route se poursuit sans fin 1, 2
Le pays de Tom finit ici : il ne passe pas les frontières 1
Le Troll de pierre, assis sur son derrière 1
Le vieux Tom Bombadil est un joyeux bonhomme 1, 2
L’herbe était longue et le bois vert 1
Ô Blanche-neige ! Ô dame claire ! 1
Ohé ! Viens gai dol ! hé ! joli dol ! Ma chérie ! 1
Ohé ! Viens joli dol ! Gambadez, mes lurons ! 1
Ô mince comme l’osier ! Ô plus claire que l’eau claire ! 1
Ô voyageurs des sombres bois 1
Quand au soir de l’année l’hiver commence à mordre 1