Читаем La fraternité de l'anneau полностью

« Ce serait en effet une trahison, si tout le monde le quittait, dit Aragorn. Mais s’il va vers l’est, tous ne sont pas obligés de le suivre ; et je ne pense pas qu’il le faille non plus. C’est une entreprise désespérée, autant pour huit que pour trois, ou deux, ou même un seul. Si vous me laissiez choisir, je nommerais trois compagnons : Sam, qui autrement ne le supporterait pas, et Gimli et moi-même. Boromir retournera dans sa propre cité, où son père et son peuple ont besoin de lui ; et les autres devraient l’accompagner, Meriadoc et Peregrin tout au moins, si Legolas n’est pas disposé à nous quitter. »

« Ça n’irait pas du tout ! s’écria Merry. On ne peut pas abandonner Frodo ! Pippin et moi avons toujours eu l’intention de le suivre où qu’il aille, et nous n’avons pas changé d’idée. Mais nous ne comprenions pas ce que cela signifierait. Nous ne voyions pas les choses de la même manière, si loin d’ici, dans le Comté ou à Fendeval. Quelle folie, quelle cruauté ce serait de le laisser partir au Mordor ! Pourquoi ne pas l’en empêcher ? »

« Il faut l’en empêcher, dit Pippin. Et c’est bien ce qui l’inquiète, j’en suis sûr. Il sait qu’on ne lui permettra pas d’y aller. Et il n’ose demander à personne de l’accompagner, le pauvre vieux. Imaginez : partir seul pour le Mordor ! » Pippin frissonna. « Mais ce cher vieux nigaud de hobbit, il devrait pourtant savoir qu’il n’a pas à demander. Il devrait savoir que si on ne peut pas l’arrêter, on ne va pas l’abandonner. »

« Vous m’excuserez, dit Sam. Je crois que vous comprenez pas mon maître du tout. C’est pas qu’il hésite entre un choix ou un autre. Évidemment pas ! Minas Tirith, qu’est-ce que ça vaut de toute façon ? Pour lui, je veux dire – vous m’excuserez, maître Boromir », ajouta-t-il en se retournant. C’est alors qu’ils s’aperçurent que Boromir, qui d’abord était resté assis sans mot dire à l’extérieur du cercle, n’y était plus.

« Bon, où est-ce qu’il est passé ? s’écria Sam, l’air inquiet. Il est un peu bizarre depuis quelque temps, m’est avis. Mais de toute façon, c’est pas son affaire. Il rentre chez lui comme il l’a toujours dit ; pas de quoi lui en vouloir. Mais M. Frodo, il sait qu’il doit trouver les Failles du Destin, s’il en est capable. Mais il a peur. Maintenant qu’on y est, il est tout bonnement épouvanté. C’est ça, son problème. Naturellement, il en a pris de la graine, si on peut dire – comme nous tous – depuis qu’on a quitté la maison ; autrement, il aurait si peur qu’il se contenterait de jeter l’Anneau dans le Fleuve et de partir en courant. Mais il est encore trop effrayé pour se mettre en route. Et il se soucie pas de nous non plus : savoir si on l’accompagnera ou pas. Il sait qu’on en a l’intention. V’là une autre chose qui l’agace. S’il se met dans la tête de partir, il va vouloir partir seul. Vous pouvez me croire ! On va avoir des ennuis quand il va revenir. Parce qu’il va se mettre ça dans la tête, aussi vrai qu’il s’appelle Bessac. »

« Je pense que vous parlez plus sagement qu’aucun d’entre nous, Sam, dit Aragorn. Et qu’allons-nous faire, s’il s’avère que vous avez raison ? »

« L’arrêter ! Ne pas le laisser partir ! » s’écria Pippin.

« Je ne suis pas sûr, dit Aragorn. C’est lui le Porteur, et le sort du Fardeau est sur ses épaules. Je ne crois pas que ce soit notre rôle de le diriger d’un côté ou de l’autre. Et je ne crois pas non plus que nous réussirions, si nous essayions. Il y a d’autres pouvoirs à l’œuvre, beaucoup plus puissants. »

« Eh bien, si Frodo pouvait se mettre dans la tête de revenir, qu’on en finisse, dit Pippin. Cette attente est horrible ! Le temps est sûrement écoulé ? »

« Oui, dit Aragorn. L’heure est passée depuis longtemps. La matinée touche à sa fin. Il va falloir l’appeler. »

À ce moment-là, Boromir reparut. Il sortit d’entre les arbres et marcha vers eux sans rien dire. Son visage était sombre et triste. Il s’arrêta comme pour compter les personnes présentes, puis il s’assit à l’écart, les yeux rivés au sol.

« Où étiez-vous, Boromir ? demanda Aragorn. Avez-vous vu Frodo ? »

Boromir hésita une seconde. « Oui, et non, répondit-il lentement. Oui : je l’ai trouvé un peu plus haut sur la colline, et je lui ai parlé. J’ai voulu le convaincre de venir avec moi à Minas Tirith et de ne pas partir vers l’est. Je me suis fâché et il m’a quitté. Il a disparu. C’est la première fois que je voyais une telle chose, quoique je l’aie entendu dire dans les contes. Il a dû mettre l’Anneau. Je n’ai pas pu le retrouver. Je croyais qu’il viendrait à vous. »

« Est-ce là tout ce que vous avez à dire ? fit Aragorn, posant sur Boromir un regard insistant et plutôt sévère.

« Oui, répondit-il. Je n’en dirai pas plus pour l’instant. »

« C’est grave ! s’écria Sam, sautant sur pied. Je ne sais pas ce que cet Homme a pu fabriquer. Qu’est-ce qui a poussé M. Frodo à le mettre ? Il aurait pas dû ; et s’il l’a fait, qui sait ce qui a pu se passer ! »

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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