Читаем La fraternité de l'anneau полностью

« Je ne sais pour quelle raison l’Ennemi te pourchasse, répondit Gildor ; mais je vois qu’il en est ainsi – aussi étrange que cela me paraisse. Et désormais, je t’en avertis, le danger se trouve à la fois devant et derrière toi, et aussi de chaque côté. »

« Vous voulez dire les Cavaliers ? Je craignais qu’ils ne soient des serviteurs de l’Ennemi. Que sont les Cavaliers Noirs ? »

« Gandalf ne t’a donc rien dit ? »

« Rien sur des créatures de ce genre. »

« Je crois dans ce cas qu’il ne m’appartient pas de t’en dire davantage – de crainte que la terreur t’empêche de continuer. Car il m’apparaît que tu es parti juste à temps, si même tu es encore à temps. Tu dois maintenant te hâter, ne pas t’arrêter ni faire demi-tour ; car le Comté ne te protège plus en rien. »

« Je ne puis rien imaginer de plus terrifiant que vos sous-entendus et vos avertissements, s’écria Frodo. Je savais que le danger me guettait, bien sûr ; mais je ne m’attendais pas à le rencontrer dans notre Comté à nous. Un hobbit n’est-il pas libre de se rendre de l’Eau au Fleuve en toute quiétude ? »

« Mais ce n’est pas votre Comté à vous, dit Gildor. D’autres ont habité ici avant que les hobbits ne soient ; et d’autres y habiteront encore quand les hobbits ne seront plus. Le vaste monde est tout autour de vous : vous pouvez garder vos distances, mais vous ne pouvez le tenir indéfiniment à distance. »

« Je sais – et pourtant, il nous a toujours paru si sûr, si familier. Que puis-je faire, à présent ? Mon idée était de quitter secrètement le Comté et de me diriger vers Fendeval ; mais l’on me suit désormais à la trace, et je ne suis même pas encore au Pays-de-Bouc. »

« Je pense que tu devrais suivre cette idée, dit Gildor. Je ne crois pas que la Route se révélera au-dessus de tes forces. Mais si tu souhaites être conseillé plus clairement, demande-le à Gandalf. Je ne connais pas le motif de ta fuite ; je ne sais donc pas de quelle manière tes poursuivants t’assailliront. Gandalf le sait certainement. Je présume que tu le verras avant de quitter le Comté ? »

« Je l’espère. Mais voilà encore une chose qui m’inquiète. J’attends Gandalf depuis plusieurs jours. Il aurait dû me rejoindre à Hobbiteville il y a deux nuits au plus tard ; mais il ne s’est jamais montré. À présent, je me demande ce qui a pu se passer. Devrais-je l’attendre ? »

Gildor demeura silencieux un moment. « Cette nouvelle ne me plaît pas, répondit-il enfin. Un tel retard de Gandalf ne présage rien de bon. Mais on dit : Ne te mêle pas aux affaires des Magiciens, car ils sont subtils et prompts à la colère. Le choix te revient : partir ou attendre. »

« On dit aussi : Ne cherche pas conseil auprès des Elfes, car ils te diront oui et non à la fois. »

« Vraiment ? dit Gildor en riant. Les Elfes donnent rarement un avis à la légère, car c’est une chose périlleuse à donner, même d’un sage à un autre, et tous les chemins peuvent aller à mal. Mais qu’attends-tu de moi ? Tu ne m’as pas dit tout ce qui te concerne : comment donc pourrais-je décider à ta place ? Toutefois, si tu me demandes mon avis, je te le donnerai, par amitié. Je crois que tu devrais partir tout de suite, sans attendre ; et si Gandalf n’arrive pas avant ton départ, je te conseille également ceci : ne pars pas seul. Entoure-toi d’amis fidèles qui sont disposés à t’aider. Sois reconnaissant, car je ne t’offre pas ce conseil de mon plein gré. Les Elfes ont leurs propres soucis et leurs chagrins à eux, et ils n’ont cure de ce qui anime les hobbits, ni les autres créatures terrestres. Nos chemins croisent rarement les leurs, par hasard ou à dessein. Cette rencontre n’est peut-être pas simplement le fruit du hasard ; mais le dessein n’est pas clair à mes yeux, et je crains d’en dire trop. »

« Je vous suis très reconnaissant, dit Frodo ; mais j’aimerais que vous me disiez en termes clairs ce que sont les Cavaliers Noirs. Si je suis votre conseil, il se pourrait que je ne voie pas Gandalf pendant encore très longtemps, et il vaudrait mieux que je sache quel est ce danger qui me poursuit. »

« N’est-il pas suffisant de savoir qu’il s’agit de serviteurs de l’Ennemi ? répondit Gildor. Fuis-les ! Ne leur adresse aucune parole ! Ils sont mortels. Je ne saurais t’en dire plus ! Mais mon cœur me dit qu’avant la fin, tu auras, Frodo fils de Drogo, plus grande connaissance de ces êtres effroyables que Gildor Inglorion. Qu’Elbereth te protège ! »

« Mais où trouverai-je le courage ? demanda Frodo. C’est ce dont j’ai le plus besoin. »

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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