Читаем La fraternité de l'anneau полностью

La pluie peut bien tomber et le vent peut souffler,

Et qu’importent les lieues qu’il me reste à marcher,

Sous un arbre feuillu, j’ai posé mon bagage ;

Ici je resterai à compter les nuages.

Ho ! Ho ! Ho ! reprirent-ils plus fort. Soudain ils s’arrêtèrent. Frodo se releva d’un bond. Un cri traînant leur parvint, porté par le vent, comme le gémissement d’une créature solitaire et mauvaise. Il s’éleva puis retomba, se terminant sur une note perçante et suraiguë. Alors même qu’ils se tenaient là, comme pétrifiés, un autre cri s’éleva en réponse au premier, plus faible et plus lointain, mais tout aussi propre à glacer le sang. Alors il y eut un silence, que seul le vent dans les feuilles venait à rompre.

« Et qu’est-ce que c’était que ça, vous pensez ? demanda enfin Pippin d’un ton qui se voulait léger, mais tremblotant néanmoins. Si c’était un oiseau, c’en est un que je n’ai jamais entendu dans le Comté. »

« Ce n’était ni oiseau ni bête, dit Frodo. C’était un appel, ou un signal : il y avait des mots dans ce cri, des mots que je n’ai pas pu saisir. Mais aucun hobbit n’a une voix semblable. »

Ils ne firent plus aucune mention de l’incident. Tous pensèrent aux Cavaliers, mais personne n’en souffla mot. Ils n’avaient désormais pas plus envie de rester que de continuer ; mais comme ils devaient tôt ou tard franchir la rase campagne jusqu’au Bac, le plus tôt serait le mieux, pendant qu’il faisait encore clair. En l’espace de quelques instants, ils avaient repris leurs paquets et s’étaient remis en chemin.

Le bois parvint bientôt à une fin abrupte. De vastes prairies s’étendirent devant eux. Ils constatèrent alors qu’ils avaient effectivement dévié trop au sud. Loin au-delà des prairies, ils pouvaient apercevoir Fertébouc sur sa basse colline, de l’autre côté du Fleuve ; mais celle-ci se trouvait à présent sur leur gauche. Se glissant hors des arbres avec précaution, ils se lancèrent aussi vite qu’ils le purent sur la plaine dénudée.

Ils avaient peur au début, loin du couvert des arbres. Loin derrière eux s’élevait la haute terrasse où ils avaient pris leur petit déjeuner. Frodo s’attendait presque à voir la minuscule silhouette noire d’un homme à cheval se profiler sur le ciel au-dessus de la crête ; mais elle ne s’y trouvait pas. Le soleil, échappant aux nuages rompus dans sa descente vers les collines qu’ils venaient de quitter, brillait à nouveau d’un vif éclat. La peur les quitta, même s’ils demeuraient inquiets ; et les terres se firent progressivement plus hospitalières et plus ordonnées. Bientôt ils furent au milieu de champs et de prés bien cultivés, bordés de haies, de barrières et de fossés d’irrigation. Tout semblait calme et paisible, un coin ordinaire du Comté. Ils reprenaient courage à chaque pas. La ligne du fleuve approchait ; et les Cavaliers Noirs leur paraissaient de plus en plus comme de vagues fantômes des forêts, à présent loin derrière.

Ils longèrent un immense champ de navets et se retrouvèrent devant une imposante barrière. Un chemin défoncé courait derrière celle-ci entre deux haies basses et bien disposées, vers un groupe d’arbres se dressant au loin. Pippin s’arrêta.

« Je connais ces champs et cette barrière ! dit-il. Nous sommes à Faverolle, la terre du vieux fermier Magotte. C’est sa ferme, là-bas, au milieu des arbres. »

« Les ennuis se poursuivent ! » dit Frodo, l’air presque aussi affolé que si Pippin venait d’annoncer que le chemin menait à l’antre d’un dragon. Les autres le regardèrent avec étonnement.

« Qu’est-ce que tu reproches au vieux Magotte ? demanda Pippin. C’est un bon ami de tous les Brandibouc. Bien sûr, il n’est pas tendre envers les intrus, et ses chiens de garde sont féroces ; mais il faut bien se dire que les gens d’ici vivent près des frontières et doivent être plus souvent sur leurs gardes. »

« Je sais, dit Frodo. Mais tout de même, ajouta-t-il avec un rire embarrassé, lui et ses chiens me terrifient. J’ai évité sa ferme pendant des années et des années. Il m’a souvent pris à voler des champignons sur sa propriété, quand j’étais jeune à Castel Brandy. La dernière fois, il m’a battu, puis il m’a emmené voir ses chiens. “Voyez, mes gaillards, leur a-t-il dit, la prochaine fois que ce jeune vaurien met les pieds sur ma terre, vous pourrez le manger. En attendant, montrez-lui la sortie !” Et ils m’ont pourchassé jusqu’au Bac. Je ne me suis jamais remis de cette frousse – mais je suppose que ces bêtes connaissaient leur affaire et ne m’auraient jamais fait de mal. »

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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