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Sous le regard de Frodo et Sam, le trait de lumière se répandit tout le long de l’Ephel Dúath, puis ils virent une forme arriver en trombe de l’Ouest. Au début, ce n’était qu’un point noir devant la bande lumineuse au-dessus des cimes, mais elle grandit peu à peu avant de filer comme un éclair à travers le sombre plafond, passant loin au-dessus d’eux. Et comme elle passait, elle poussa un long cri strident, la voix d’un Nazgûl ; mais ce cri ne leur inspirait plus aucune terreur : c’était un cri de détresse et de consternation, de sinistre augure pour la Tour Sombre. Le Seigneur des Spectres de l’Anneau avait trouvé son destin.

« Qu’est-ce que je vous disais ? Il se passe quelque chose ! s’écria Sam. “Les choses vont bien”, disait Shagrat ; mais Gorbag en était pas si sûr. Et encore là il avait raison. Notre ciel s’éclaircit, monsieur Frodo. Vous avez un peu d’espoir, maintenant ? »

« Eh bien non, pas tellement, Sam, soupira Frodo. C’est de l’autre côté des montagnes. Nous allons à l’est, non à l’ouest. Et je suis si fatigué. Et l’Anneau est si lourd, Sam. Je commence à le voir tout le temps dans ma tête, comme une grande roue de feu. »

L’ardeur courageuse de Sam se refroidit aussitôt. Il regarda son maître avec inquiétude, et il lui prit la main. « Allons, monsieur Frodo ! lui dit-il. J’ai obtenu un de mes souhaits : un peu de lumière. Assez pour nous aider, mais je suppose que c’est dangereux aussi. Essayez encore un bout, et puis on pourra se blottir et prendre du repos. Mais mangez d’abord un morceau, un peu de nourriture des Elfes ; peut-être que ça vous remontera. »

Ils partagèrent une gaufrette de lembas, qu’ils mâchèrent comme ils purent dans leur bouche desséchée tout en cheminant. La lumière, qui n’était guère qu’un crépuscule gris, leur permit cependant de constater qu’ils se trouvaient au creux de la vallée entre les montagnes. Cette dépression s’élevait doucement vers le nord, et le lit d’un cours d’eau tari et desséché courait en son sein. Par-delà le chenal pierreux, ils virent un sentier battu traçant une ligne sinueuse au pied des falaises de l’ouest. S’ils avaient su, ils auraient pu l’atteindre avant, car cette piste quittait la grand-route de Morgul à l’extrémité ouest du pont et descendait au fond de la vallée par un long escalier taillé dans le roc. Elle était empruntée par des patrouilles ou des messagers envoyés en dépêche vers des postes et des forteresses secondaires situées plus au nord, entre Cirith Ungol et le couloir de la Gueule-de-Fer, les terribles mâchoires de Carach Angren.

Pareille route était périlleuse pour les hobbits, mais ils devaient faire vite, et Frodo sentait qu’il n’aurait pas le cœur de se traîner parmi les pierres ou dans les ravins impraticables de la Morgai. Et le nord, se disait-il, était sans doute la direction la plus improbable pour eux, dans l’esprit de leurs poursuivants. La route de l’est jusqu’à la plaine, et celle du col ramenant vers l’ouest, celles-là seraient ratissées en priorité. Il attendrait d’être bien au nord de la Tour : seulement là comptait-il bifurquer pour trouver une voie qui le mènerait à l’est, dans l’ultime et impossible étape de son voyage. Aussi franchirent-ils alors le lit pierreux pour rejoindre le sentier orque, qu’ils suivirent pendant quelque temps. Les falaises sur leur gauche étaient en surplomb, et ils ne pouvaient être aperçus d’en haut ; mais le sentier faisait de nombreux coudes, et ils agrippaient chaque fois la poignée de leur arme, avançant avec prudence.

La lumière restait faible, car l’Orodruin continuait de vomir une immense fumée qui, rejetée par les vents contraires, montait toujours plus haut, jusqu’aux régions plus calmes où elle s’épanchait en une voûte incommensurable dont le pilier central se dressait, caché à leur vue, au milieu des ombres. Ils se trimballaient depuis plus d’une heure lorsqu’ils entendirent un son qui les mit en arrêt. Impensable, mais indubitable. Le gazouillis d’une source. D’une rigole sur leur gauche, si nettement et si étroitement découpée qu’elle paraissait taillée à grands coups de hache dans la falaise noire, une eau s’écoulait : dernier vestige, peut-être, de quelque douce pluie amassée sur des mers ensoleillées, mais qu’un triste destin avait fait tomber sur les murs du Pays Noir où elle suivait son cours stérile jusque dans la poussière. Elle sortait ici des rochers en une petite cascade, coulait à travers le sentier et partait vivement vers le sud pour se perdre parmi les pierres mortes.

Sam se précipita à sa rencontre. « Si jamais je revois la Dame, je vais lui dire ! s’écria-t-il. De la lumière, et maintenant de l’eau ! » Puis il s’arrêta. « Laissez-moi boire en premier, monsieur Frodo », dit-il.

« D’accord, mais il y a assez de place pour deux. »

« C’est pas ce que je voulais dire, répondit Sam. Je veux dire : si c’est poison, ou quelque chose qui montrerait tout de suite son côté néfaste, eh bien vaut mieux que ce soit moi et pas vous, maître, si vous me comprenez. »

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