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« Parfaitement capable, dit Saruman, et plus qu’en passant. Vous m’avez fait rire, vous autres petits seigneurs hobbits, chevauchant avec tous ces grands personnages, si assurés et si contents de vous-mêmes. Vous croyiez vous en être remarquablement bien tirés, et pouvoir simplement rentrer chez vous à votre aise, profitant d’un tranquille et agréable petit séjour à la campagne. La maison de Saruman pouvait être jetée sens dessus dessous, et on pouvait l’évincer, mais personne ne toucherait à la vôtre. Oh non ! Gandalf veillerait sur vos intérêts. »

Saruman rit de nouveau. « Lui ? Non ! Quand ses instruments ont rempli leur usage, il les lâche. Mais il fallait que vous traîniez après lui, flânant et jacassant, prenant une route deux fois plus longue qu’il n’était nécessaire. “Eh bien, me suis-je dit, s’ils sont si bêtes, je vais les devancer et leur donner une bonne leçon. À malin, malin et demi.” La leçon eût été plus dure si seulement vous m’aviez laissé un peu plus de temps et d’Hommes. Reste que j’ai déjà fait beaucoup, et vous aurez du mal à le réparer ou à le défaire de votre vivant. Et il sera agréable d’y penser au regard des préjudices qui m’ont été causés. »

« Eh bien, si vous tirez agrément de ce genre de choses, dit Frodo, vous me faites pitié. Seul le souvenir vous en restera, j’en ai peur. Partez immédiatement et ne revenez plus jamais ! »

Les hobbits des alentours avaient vu sortir Saruman de l’une des cabanes, et ils se massèrent aussi contre la porte de Cul-de-Sac. Entendant l’injonction de Frodo, ils grondèrent avec colère : « Ne le laissez pas partir ! Tuez-le ! C’est un bandit et un assassin. Tuez-le ! »

Saruman promena son regard sur les visages hostiles et sourit. « Tuez-le ! dit-il, moqueur. Tuez-le, si vous croyez être assez nombreux, mes courageux hobbits ! » Il se dressa de toute sa hauteur et les dévisagea sinistrement de ses yeux noirs. « Mais n’allez pas croire qu’en perdant tous mes biens j’aie aussi perdu tout mon pouvoir ! Quiconque me frappera sera maudit. Et si mon sang souille le Comté, votre pays se fanera et jamais plus il ne guérira. »

Les hobbits reculèrent. Mais Frodo dit : « Ne croyez pas ce qu’il dit ! Il a perdu tout pouvoir, sauf sa voix qui peut encore vous intimider et vous duper, si vous la laissez agir. Mais je ne veux pas qu’il soit tué. Il est inutile de punir la vengeance par la vengeance : cela ne guérit rien. Partez, Saruman, par le chemin le plus court ! »

« Serpent ! Serpent ! appela Saruman ; et Langue de Serpent sortit alors d’une cabane voisine, rampant sur le sol, presque comme un chien. On reprend la route, Serpent ! dit Saruman. Ces braves gens et leurs petits seigneurs nous mettent encore à la porte. Dépêche-toi ! »

Saruman se retourna, prêt à partir, et Langue de Serpent se traîna après lui. Mais alors que Saruman passait devant Frodo, un couteau luisit dans sa main, et il frappa subitement. La lame dévia sur la cotte de mailles dissimulée et se cassa. Une douzaine de hobbits, Sam à leur tête, s’élancèrent avec un cri et jetèrent le gredin au sol. Sam tira l’épée.

« Non, Sam ! dit Frodo. Ne le tue pas, même maintenant. Car il ne m’a fait aucun mal. Et de toute manière, je ne voudrais pas qu’il meure dans ce sinistre état d’esprit. Il était grand autrefois, d’une noble espèce contre laquelle nous ne devrions pas lever la main. Il est déchu, et sa guérison est au-dessus de nos moyens ; mais je voudrais quand même l’épargner dans l’espoir qu’il puisse la trouver. »

Saruman se releva et fixa sur Frodo un regard mêlé d’étonnement, de respect et de haine. « Tu as grandi, Demi-Homme, dit-il. Oui, tu as beaucoup grandi. Tu es sage, sage et cruel. Tu as ôté toute douceur à ma revanche, et maintenant je dois partir dans l’amertume, redevable à ta clémence. Je la hais, et je te hais toi ! Eh bien, je m’en vais et je ne te tourmenterai plus. Mais ne compte pas sur moi pour te souhaiter bonne santé et longue vie. Tu n’auras ni l’une ni l’autre. Mais cela n’est pas de mon fait. Je le prédis seulement. »

Il s’éloigna, et les hobbits s’écartèrent de part et d’autre pour le laisser passer ; mais les phalanges blanchirent sur leurs mains crispées tandis que chacun agrippait son arme. Langue de Serpent hésita, puis il suivit son maître.

« Langue de Serpent ! appela Frodo. Vous n’avez pas à le suivre. Je ne sache pas que vous m’ayez causé aucun tort. Vous pouvez rester ici pour quelque temps, manger et vous reposer jusqu’à ce que vous ayez repris des forces et soyez en mesure de suivre votre propre route. »

Langue de Serpent s’arrêta, tourna la tête et le regarda, presque tenté d’accepter. Saruman se retourna. « Aucun tort ? gloussa-t-il. Lui, non ! Même quand il rôde la nuit, c’est seulement pour admirer les étoiles. Mais n’ai-je pas entendu quelqu’un demander où se cache ce pauvre Lotho ? Tu le sais, n’est-ce pas, Serpent ? Veux-tu le leur dire ? »

Langue de Serpent se recroquevilla contre le sol. « Non, non ! » geignit-il.

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