Brandivin
. Les noms hobbits de ce cours d’eau étaient des déformations de l’elfique Baranduin (accent tonique sur le and ), dérivé de baran « brun doré » et duin « (grande) rivière ». Brandivin pour Baranduin semble de nos jours une déformation assez plausible. En réalité, l’ancien nom hobbit était Branda-nîn, « eau frontalière », dont une traduction plus fidèle eût été Bournemarche ; mais par suite d’une plaisanterie qui finit par passer dans l’usage, là encore par allusion à sa couleur, le nom du fleuve était devenu, à l’époque qui nous concerne, Bralda-hîm « bière capiteuse ».Il faut toutefois remarquer que, lorsque les Vieilbouc (Zaragamba
) prirent le nom de Brandibouc (Brandagamba), le premier élément signifiait « pays frontalier » : Marchebouc eût donc été plus exact. Seul un hobbit des plus hardis aurait osé affubler le Maître du Pays-de-Bouc du nom de Braldagamba en sa présence.
1.
Dans la présente traduction, il s’agit bien sûr du français. (N.d.T.
)2.
À cette époque, en Lórien, on parlait sindarin mais avec un « accent », la plupart des habitants étant d’origine sylvaine. Cet « accent », jumelé à sa connaissance limitée du sindarin, dérouta Frodo (comme il est rapporté dans le Livre du Thain
par un commentateur du Gondor). Tous les mots elfiques apparaissant dans le livre second, chapitres 6-8, sont d’ailleurs sindarins, ainsi que la plupart des noms de lieux et de personnes. Mais Lórien, Caras Galadhon, Amroth et Nimrodel sont probablement des noms d’origine sylvaine, adaptés au sindarin.3.
Parmi ces noms quenya, citons par exemple Númenor
(ou, au long, Númenóre), ainsi qu’Elendil, Isildur et Anárion, et tous les noms royaux du Gondor, dont Elessar « Pierre-elfe ». La plupart des noms des autres Dúnedain, hommes et femmes, tels Aragorn, Denethor, Gilraen, sont d’origine sindarine, souvent empruntés à des personnages illustres, Hommes ou Elfes, célébrés dans les chants et les chroniques du Premier Âge (comme Beren et Húrin). Quelques-uns sont de forme mixte, comme Boromir.4.
Les Fortauds de l’Angle, qui regagnèrent la Contrée Sauvage, avaient déjà adopté l’usage du parler commun ; mais les noms Déagol
et Sméagol sont issus d’une langue d’Hommes, parlée dans la région de la Rivière aux Flambes.5.
Il y a bien quelques cas où les Hobbits semblent avoir voulu représenter les plus courts marmottements ou interjections des Ents ; a-lalla-lalla-rumba-kamanda-lindor-burúme
n’est pas non plus de l’elfique, et c’est la seule tentative (sans doute très maladroite) visant à représenter un fragment un peu plus appréciable de véritable entique.6.
Dans la présente traduction, c’est le français moderne qui joue ce rôle ; les observations de l’auteur, dans la présente section, s’appliquent néanmoins à l’anglais. Pour la bonne compréhension du discours, certains noms de l’anglais d’origine sont ici donnés entre crochets et précédés de la lettre a
. (N.d.T.)7.
En quelques endroits, on a voulu marquer ces distinctions par l’emploi non systématique du pronom thou
. Peu fréquent de nos jours et indéniablement archaïque, ce pronom indique le plus souvent un style cérémonieux ; mais un changement de pronoms, de you à thou (ou thee), entend parfois montrer, à défaut d’autre moyen, une modification significative des termes d’adresse : l’abandon de la forme respectueuse (soit, entre adultes, la forme attendue) au profit de la forme familière. [La traduction française respecte ces principes (thou devient systématiquement tu). Toutefois, la distinction entre tutoiement et voussoiement (absente en anglais moderne) étant encore bien vivante en français, il a fallu, de manière plus générale, choisir entre les deux formes afin d’exprimer différents rapports (familiarité, autorité, égalité, connivence, etc.). (N.d.T.)]8.
Le nom français traduit plus directement le nom elfique ; l’anglais Mirkwood
signifie plus ou moins « bois sombre ». (N.d.T.)9.
Le diminutif de Meriadoc, Merry, signifie en anglais « joyeux ». (N.d.T.
)10.
Cette démarche linguistique ne suppose pas que les Rohirrim aient été spécialement proches des anciens Anglo-Saxons à d’autres égards, que ce soit par la culture ou l’art, les armes ou les méthodes de guerre, sinon d’une manière très générale attribuable aux circonstances de leur milieu : celles d’un peuple plus primitif à l’existence relativement simple, vivant au contact d’une culture plus noble et plus vénérable sur des terres jadis comprises dans son domaine.
11.
[Cette description des caractéristiques du visage et des cheveux ne s’applique en fait qu’aux Noldor : voir Le Livre des Contes Perdus
, p. 59.]12.