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L’hirondelle au printemps cherche les vieilles tours,Débris où n’est plus l’homme, où la vie est toujours;La fauvette en avril cherche, ô ma bien-aimée,La forêt sombre et fraîche et l’épaisse ramée,La mousse, et, dans les nœuds des branches, les doux toitsQu’en se superposant font les feuilles des bois.Ainsi fait l’oiseau. Nous, nous cherchons, dans la ville,Le coin désert, l’abri solitaire et tranquille,Le seuil qui n’a pas d’yeux obliques et méchants,La rue où les volets sont fermés; dans les champs,Nous cherchons le sentier du pâtre et du poëte;Dans les bois, la clairière inconnue et muetteOù le silence éteint les bruits lointains et sourds.L’oiseau cache son nid, nous cachons nos amours.

Fontainebleau, juin 18…

XVII. Sous les arbres

Ils marchaient à côté l’un de l’autre; des dansesTroublaient le bois joyeux; ils marchaient, s’arrêtaient,Parlaient, s’interrompaient, et, pendant les silences,Leurs bouches se taisant, leurs âmes chuchotaient.Ils songeaient; ces deux cœurs, que le mystère écoute,Sur la création au sourire innocentPenchés, et s’y versant dans l’ombre goutte à goutte,Disaient à chaque fleur quelque chose en passant.Elle sait tous les noms des fleurs qu’en sa corbeilleMai nous rapporte avec la joie et les beaux jours;Elle les lui nommait comme eût fait une abeille,Puis elle reprenait: «Parlons de nos amours.Je suis en haut, je suis en bas», lui disait-elle,«Et je veille sur vous, d’en bas comme d’en haut.»Il demandait comment chaque plante s’appelle,Se faisant expliquer le printemps mot à mot.Ô champs! il savourait ces fleurs et cette femme.Ô bois! ô prés! nature où tout s’absorbe en un,Le parfum de la fleur est votre petite âme,Et l’âme de la femme est votre grand parfum!La nuit tombait; au tronc d’un chêne, noir pilastre,Il s’adossait pensif; elle disait: «VoyezMa prière toujours dans vos cieux comme un astre,Et mon amour toujours comme un chien à tes pieds.»

Juin 18…

XVIII .

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