Le chasseur de l'hôtelAime d'un amour pauvreUne certaine mademoiselleCouverte de bijouxElle habite au numéro vingtUne chambre avec salle de bainsEt traîne avec un petit chien,Un amant qui ne lui sert à rienEt puis des tas d'admirateursQui lui envoient chaque jour des fleursDes fleurs que porte le chasseurEt ça lui fait bien mal au coeurLe chasseur de l'hôtelQuand il rentre chez luiRêve à sa demoisellePendant toute la nuitLe chasseur de l'hôtelQui n'a pas quatre sousEst, c'est bien naturel,Quatre fois plus jalouxIl n'en peut plus de voir toujoursCes inutiles singer l'amourEt un soir qu'il avait ses nerfsIl a sorti son revolverMais l'autre a tiré le premierA preuve qu'il fallait s'en méfierSurtout que par dessus l'marchéLa brute, il avait bien viséLe chasseur de l'hôtelN'eut qu'à fermer les yeuxPour arriver au cielOù vont les malheureuxLe chasseur de l'hôtelPar les chemins du cielCherchait sa demoiselleEt s'ennuyait sans elleOr, un jour plein de merveilleuxLe pauvre n'en crut pas ses yeuxCar sa demoiselle était làSur un nuage de galaEt même, elle semblait lui sourireCar maint'nant elle savait sourireY a pas à dire, y a un bon DieuUn bon Dieu pour les amoureuxLe chasseur de l'hôtelLa serra dans ses brasEn remerciant le cielEt puis, se réveilla.
Le chemin des forains
Paroles: Jean Dréjac. Musique: H.Sauguet 1955
Ils ont troué la nuitD'un éclair de paillettes d'argent.Ils vont tuer l'ennuiPour un soir dans la tête des gens.A danser sur un fil, à marcher sur les mains,Ils vont faire des tours à se briser les reins,Les forains…Une musique en plein vent,Un petit singe savantQui croque une noisette en rêvantSur l'épaule d'un vieux musicienQui, lui, ne rêve de rien.Ils ont troué la nuitD'un grand rire entremêlé de pleurs.Ils ont tué l'ennuiPar l'écho de leur propre douleur.Ils ont pris la monnaie dans le creux de leurs mains.Ils ont plié bagages et repris leur chemin,Les forains…Leurs gestes d'enfants joyeuxEt leurs habits merveilleux,Pour toujours, sont gravés dans les yeuxDes badauds d'un village endormiQui va rêver cette nuit…Va rêver cette nuitD'un éclair de paillettes d'argentQui vient tuer l'ennui,Dans le cœur et la tête des gens,Mais l'ombre se referme au détour du cheminEt Dieu seul peut savoir où ils seront demain,Les forains…Qui s'en vont dans la nuit…
Le chevalier de Paris
Paroles: A. Vannier. Musique: Philippe Gérard 1950