Pauvre Aimé Jacquet ! Pendant toute la période de préparation de l’équipe de France qui va participer à la coupe du monde de football, il est la cible des journalistes, des critiques de toutes sortes. On le ridiculise, on le désapprouve ! Pourtant, il demeure ferme sur ses choix, sur sa politique d’entraînement. Les matches se déroulent en juin dans plusieurs villes de France. Le grand favori est le Brésil. C’est alors que se produit l’inattendu, mais pas l’inespéré : l’équipe de France de football se retrouve en finale contre le Brésil le dimanche 12 juillet 1998 ! Mieux : l’équipe de France de celui que tout le monde adule maintenant, et affuble de l’hypocoristique « Mémé » – Aimé Jacquet – bat le Brésil ! 3 buts à 0 ! C’est la première fois que la France remporte la coupe du monde de football depuis sa création. Les joueurs devenus des héros sont acclamés sur les Champs-Élysées par plus d’un million et demi de personnes. Le tiercé gagnant « black-blanc-beur » enrichit (d’espoirs, d’énergie, d’optimisme) la France tout entière – du moins celle qui aime le football.
En janvier 1999 commencent les discussions qui vont conduire le 15 novembre au vote de la loi concernant le PACS : le pacte civil de solidarité. Le PACS est un contrat passé devant le greffe du tribunal d’instance, et qui permet à deux personnes majeures, de sexe différent ou de même sexe, d’avoir une vie commune. Il apporte, en dehors du mariage, des avantages fiscaux, des solutions juridiques, de protection sociale ou de succession qui répondent à une attente et suppriment une certaine précarité dans des couples hétérosexuels ou homosexuels. Cette nouvelle possibilité d’union de deux êtres déclenche des réactions de rejet dans la plupart des sensibilités religieuses qui voient là une remise en question du mariage traditionnel et une fragilisation des valeurs de la conjugalité. Des manifestations sont organisées – dont l’une le 31 janvier 1999 qui rassemble 100 000 personnes. Cependant, le lundi 15 novembre 1999, la loi sur le PACS est votée.
En six ans, à partir de 1994, une douzaine d’attentats sont commis en Bretagne. Celui qui secoue le McDo de Quévert va être fatal à une jeune femme de vingt-six ans.
La scène se passe à Quévert, sur la route de Dinan, dans les Côtes d’Armor. Le mercredi 19 avril 2000, Laurence Turbec, une employée du McDonald’s ouvre une porte latérale du restaurant dans lequel elle prend son service vers dix heures du matin. Un engin explosif qui a été déposé là explose et la tue. Ce drame provoque colère et émotion. Qui a pu organiser cet attentat, l’ARB – Armée révolutionnaire bretonne – qui aurait voulu elle aussi son heure médiatique, comme celle de José Bové ? La police arrête de nombreux militants, plusieurs sont emprisonnés.