Les fonctionnaires peuvent toujours demander la liquidation de leur retraite dès qu’ils ont quinze ans de services effectifs, soit par radiation d’office, soit parce qu’ils ont demandé leur retraite et qu’ils sont âgés de 60 ans, occupant un emploi sédentaire, 55 ans s’ils occupent un emploi actif depuis 15 ans. Les femmes fonctionnaires peuvent prendre leur retraite à n’importe quel âge, dès qu’elles justifient de 15 ans de services et remplissent des conditions d’ordre familial, notamment avoir élevé trois enfants pendant 9 ans, ou être mère de trois enfants. Ce qui change, avec la nouvelle loi, c’est que la durée de cotisation à taux plein passe de 37,5 ans à 40 ans en 2008, à raison de deux trimestres de plus par an.
Le mois de mai 2003 est traversé de grèves à répétition. Le mouvement est particulièrement suivi par les enseignants qui se mobilisent de plus en plus. En juin, rien ne s’arrange : aux manifestations reconduites contre la réforme des retraites s’ajoutent celles des intermittents du spectacle pour la défense de leur régime d’indemnisation du chômage. Ils devront avoir fait 507 heures de travail en dix mois et demi pour les artistes, en dix mois pour les techniciens, au lieu d’un an, afin de prétendre à une indemnisation de huit mois au lieu de douze.
Ce nouveau système pousse beaucoup d’artistes sans grandes ressources vers le RMI, alors que les abus constatés dans les sociétés audiovisuelles employant des intermittents dans des conditions précaires se poursuivent. Beaucoup de festivals, de manifestations artistiques sont annulés dans les mois qui suivent. En août, le Centre Georges Pompidou est occupé à Paris. La loi de la réforme de leur statut est cependant votée et mise en application le 1er
janvier 2004.L’été meurtrier
Voici l’été 2003 et son soleil qui se lève de plus en plus chaud, au point que les nuits ne le tempèrent même plus ! Les plages sont envahies, et les rues de l’insouciance pullulent de chapeaux sous lesquels on ne pense presque plus. Pendant ce temps, les prompts secours ne cessent de conduire vers les hôpitaux tous ceux que l’âge a rendu fragiles et que l’air brûlant fait souffrir, fait mourir ! Plus de 15 000 décès supplémentaires vont intervenir en cette période de canicule exceptionnelle. La prise en compte de cette catastrophe se fait tardivement, les mesures prises arrivent après la bataille qu’ont livrée, sans grands moyens, les urgentistes, le personnel des hôpitaux. La rentrée va s’effectuer dans une atmosphère lourde de deuil et de reproche.
Les élections cantonales et régionales vont se traduire en mars 2004 par un net changement de cap qui crée quelques surprises.