Soixante-dix-huit projets présentés, exposés sur les Champs-Élysées en 1874 – avec un dôme pour la plupart – un seul retenu, celui qui a été réalisé sur la Butte Montmartre : le Sacré-Cœur ! La construction d’un monument destiné à installer dans les mémoires que la France avait été battue par les Prussiens et que, tôt ou tard, Dieu aiderait les Français – emplis de foi – à prendre leur revanche, fut décidée dès 1870, en pleine occupation prussienne. La première pierre fut posée le 16 juin 1875. Sa construction engloutit des sommes considérables, notamment dans les fondations composées de 83 piliers enfoncés à 33 mètres et reliés entre eux par de solides armatures – travaux bien plus importants que prévu ! La basilique ne fut complètement achevée qu’en juillet 1914 ; sa consécration était prévue le 17 octobre de la même année. Mais, le 2 août, les Français partaient – pour quatre ans et 1 350 000 morts – à la reconquête du terrain perdu en 1870 : l’Alsace et la Lorraine…
Rappelez-vous Louis XV, malade à Metz en août 1744, au point qu’il est contraint par les dévots de confesser à toute la France ses péchés ! Et son vœu, s’il guérissait, de remplacer la vieille église Sainte-Geneviève par un édifice digne de ce nom ! Eh bien cet édifice, vous l’avez devant les yeux lorsque vous regardez le Panthéon. Ce monument où reposent les grands hommes – et les grandes femmes… – auxquels la patrie est reconnaissante, est en effet la nouvelle église Sainte-Geneviève, construite par Soufflot à partie de 1758. Trop vaste pour l’époque – 110 mètres de long, 84 de large et 83 de haut – il souffre, dès que ses murs sortent de terre, de mouvements du sol, et son architecte est discrédité. Terminé par Rondelet, élève de Soufflot, l’église Sainte-Geneviève est transformée en 1791 en temple républicain où sont accueillis les restes de Voltaire et de Rousseau. On y a installé Victor Hugo à sa mort en 1885. Des femmes ? Oui, elles sont deux (c’est tout !) : Sophie Berthelot en 1907, et Marie Curie en 1995. En visitant la crypte du Panthéon, on remarque que de nombreuses places sont inoccupées. Vous qui lisez ce livre d’histoire de France, pensez-y…
Construite en quatre ans, de 1969 à 1973, la tour Montparnasse culmine à 209 mètres. De son cinquante-neuvième étage, on découvre la capitale dans son ensemble ou certains de ses détails – tout près, par exemple, dans le cimetière du même nom, on peut apercevoir les tombes de Baudelaire, Maupassant, Gainsbourg… Elle va chercher son assise à 70 mètres de profondeur, afin que ses 120 000 tonnes se tiennent bien droit !
« Les loups sont entrés dans Paris »… En des temps où Serge Reggiani n’existait pas pour chanter cette chanson, les loups entraient vraiment dans Paris, par temps de grande famine et de grands froids ! Il fallait donc entretenir des meutes capables de les chasser. Lorsque Philippe Auguste décide de construire une muraille pour clore la ville aux modestes dimensions vers 1200, elle passe sur l’emplacement d’un ancien chenil de limiers spécialisés dans la chasse au loup, le lieu ayant conservé le nom de lupara – chasse au loup –, devenu le Louvre. Le Louvre de Philippe Auguste n’occupe qu’un emplacement restreint, marqué dans la cour carrée (celle-ci date du XVIe
siècle) par un dallage spécial. Sans cesse en travaux d’agrandissement au cours des siècles, le Louvre a bénéficié des apports de François Ier, Henri II, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV – la colonnade qui date du XVIIIe siècle est l’œuvre, notamment, du frère du conteur Charles Perrault –, Napoléon Ier, Louis XVIII, et surtout Napoléon III. Le Grand Louvre de François Mitterrand – et sa pyramide de verre –, décidé en 1981, est inauguré en 1993.