Читаем Napoléon. Le soleil d'Austerlitz полностью

« Nous ne nous arrêterons pas là : vous êtes impatients de commencer une seconde campagne. Cette armée russe que l'or de l'Angleterre a transportée des extrémités de l'univers, nous allons lui faire éprouver le même sort... »

il entend, chaque fois qu'il cesse de parler, les plaintes des blessés qui ont été installés dans l'abbaye. Cette bataille d'Elchingen a pourtant été peu coûteuse en hommes. Mais demain ?

« Tout mon soin, dicte-t-il, est d'obtenir la victoire, avec le moins possible d'effusions de sang : mes soldats sont mes enfants. »

Ce texte doit être lu, imprimé, affiché, ordonne-t-il. Publié aussi dans le Bulletin de la Grande Armée, qui doit aider les soldats à connaître les intentions de l'Empereur, et leurs exploits.

Il s'assied au pied de la cheminée. Il prend du papier. Il va écrire lui-même, la feuille posée sur ses genoux éclairée par les flammes :

« J'ai été, ma bonne Joséphine, plus fatigué qu'il ne le fallait ; une semaine entière et toutes les journées l'eau sur le corps, et les pieds froids, m'ont fait un peu de mal...

« J'ai rempli mon dessein, j'ai détruit l'armée autrichienne par de simples marches... Je suis content de mon armée. Je n'ai perdu que mille cinq cents hommes, dont les deux tiers faiblement blessés.

« Le prince Charles vient couvrir Vienne.

« Je pense que Masséna doit être à cette heure à Vérone...

« Adieu, ma Joséphine, mille choses aimables partout.

« Napoléon »

37.

Il neige maintenant. Napoléon monte dans sa berline. L'escorte des chasseurs à cheval de la garde est déjà en selle.

C'est le début de l'après-midi devant l'abbaye d'Elchingen. Le ciel est bas. Sur la route qui contourne Ulm et s'enfonce entre les collines vers Munich et, au-delà, vers Vienne, cette traînée noire, c'est la Grande Armée qui marche. Parfois, des détonations se font entendre. Quelques officiers font ouvrir le feu sur des pillards, ou bien ce sont des soldats qui abattent des cochons ou des bœufs. Les hommes ont faim. Les hommes ont froid.

Napoléon ordonne de se mettre en route pour Munich. La berline s'ébranle lourdement, les roues s'enfonçant dans la neige. Il se penche, ordonne à l'aide de camp qu'on aille plus vite. Tout dépend de la vitesse, une fois encore.

Il faut surprendre Koutousov, ce général russe qu'on dit bon stratège, ces Autrichiens qui ont fait jonction avec lui. Et, en même temps, il ne faut pas se laisser entraîner trop loin.

Napoléon aperçoit, sur les bas-côtés, les soldats de l'infanterie de ligne. Ils s'avancent, têtes baissées, sous la neige. L'alcool de la victoire s'est dissipé, reste la fatigue. Ils marchent depuis Boulogne, et même s'ils se sont peu battus, ils sont épuisés.

Il faut en finir. Imposer à l'ennemi la bataille dans les conditions et au moment que j'aurai choisis. Comme un joueur d'échecs qui calcule plusieurs coups en avance et attire son adversaire dans le piège qu'il a médité.

Napoléon, dans la berline qui roule vers Munich, une carte déployée sur la banquette et malgré la faible lumière de la lampe à huile et les cahots de la route, essaie d'imaginer ce piège.

Il est trop tôt encore. La partie contre les Russes n'est pas engagée. Il faut d'abord prendre Vienne.

Mais je dois voir au-delà

Il veut que ce champ de bataille futur lui soit aussi familier que le fut le champ de guerre d'Italie.

Il commence à dicter une lettre à Cambacérès. « Je manœuvre aujourd'hui contre l'armée russe qui est en position derrière l'Inn, dit-il. Avant quinze jours, j'aurai en tête cent mille Russes et soixante mille Autrichiens venus d'Italie soit des autres corps qui étaient en réserve dans la monarchie. Je les vaincrai mais, probablement, cela me coûtera quelques pertes. »

La buée couvre les vitres de la berline. Il distingue cependant les silhouettes courbées des soldats. Combien tomberont ? Il ferme les yeux.

« L'Ogre », c'est ainsi que les journaux payés par les Anglais m'appellent.

Comme s'il désirait la mort des hommes et s'en nourrissait ! Mais il ne se paie pas d'illusion ! Il murmure, et Méneval le regarde, ne sachant pas s'il doit noter : « Celui qui ne voit pas d'un œil sec un champ de bataille fera tuer bien des hommes inutilement. »

Il est à Munich. Dans les vastes salles du palais royal, qui occupe tout le côté nord de la place de la Résidence, il est reçu par la Cour de Bavière.

Il sent, comme chaque fois qu'il se trouve au milieu de ces princes étrangers, une sorte de curiosité apeurée, presque de l'effroi. On l'invite à la chasse. Il accepte d'y participer, puis il se rend au théâtre. Il a demandé qu'on donne un concert en l'honneur de la Cour.

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