Читаем Под грузом улик. Неестественная смерть полностью

«Riddlesdale Lodge, Stapley, N. E. Yorks.

le 13 Octobre, 1923.


Simone, — Je viens de recevoir ta lettre. Que dire? Inutiles, les prières ou les reproches. Tu ne comprendras — tu ne liras même pas.

N’ai-je pas toujour su, d’ailleurs, que tu devais infailiblement me trahir? Depuis dix ans déjà je souffre tous les tourrments que puisse infliger la jalousie. Je comprends bien que tu n’as jamais voulu me faire de la peine. C’est tout justementest cette insouciance, cette légèreté, cette façon séduisante d’être malhonnête, que j’adorais en toi. J’ai tout su, et je t’ai aimée.

Ma foi, non, ma chère, jamais je n’ai eu la moindre illusion. Te rappelles tu cette première rencontre un soir au Casino? Tu avais dix-sept ans, et tu étais jolie à ravir. Le lendemain tu fus à moi. Tu m’as dit, si gentiment, que ti m’aimais bien, et que j’étais, moi, le premier. Ma pauvre enfant, tu en as menti. Tu riais, toute seule, de ma naïveté — il y avait bien de quoi rire! Dès notre premier baiser, j’ai prévu ce moment.

Mais écoute, Simone. J’ai la faiblesse de voloir te montrer exactement ce que tu as fait de moi. Tu regretteras peut-être un peu. Mais, non — si tu pouvais regretter quoi que ce fût, tu ne serais plus Simone.

Il y a dix ans, la veille de la guerre, j’étais riche — moins rich que ton Américain, mais assez riche pour te donner l’établissement qu’il te fallait. Tu étais moins exigeante avant la guerre, Simone — qui est-ce qui, pendant mon absence, t’a enseigné le goût du luxe? Charmante discrétion de ma part de ne jamais te le demander! Eh bien, une grande partie de ma fortune se trouvant placée en Russie et en Allemagne, j’en ai perdu plus de trois-quarts. Ce que m’en restait en France a beaucoup le diminué en valeur. Il est vrai que j’avais mon traitement de capitaine dans l’armee britannique, mais c’est peu de chose, tu sais. Avant même la fin de la guerre, tu m’avais mangé toutes mes économies. C’était idiot, quoi! Un jeune homme qui a perdu les trois-quarts de ses rentes ne se permet plus une maîtresse et un appartement Avenue Kléber. Ou il congédie madame, ou bien il lui demande quelques sacrifices; je n’ai rien osé demander. Si j’étais venu un jour te dire, “Simone, je suis pauvre” — que m’aurais-tu répondu?

Sais-tu ce que j’ai fait? Non — tu n’as jamais pensé à demander d’où venait cet argent. Qu’est-ce que cela pouvait te faire que j’ai tout jeté — fortune, honneur, bonheur — pour te posséder? J’ai joué, désespérément, éperdument — j’ai fait pis: j’ai triché au jeu. Je te vois hausser les épaules — tu ris — tu dis, “Tiens, c’est malin, ça!” Oui, mais cela ne se fait pas. On m’aurait chassé du régiment. Je devenais le dernier des hommes.

D’ailleurs, cela ne pouvait durer. Déjà un soir à Paris on m’a fait une scène désagréable, bien qu’on n’ait rien pu prouver. C’est alors que je me suis fiancé avec cette demoiselle dont je t’ai parlé, la fille du duc anglais. Le beau projet, quoi! Entretenir ma maîtresse avec l’argent de ma femme! Et je l’aurais fait — et je le ferais encore demain, si c’était pour te reposséder.

Mais tu me quittes. Cet Américain est riche — archiriche. Depuis longtemps tu me répètes que ton appartement est trop petit et que tu t’ennuies à mourir. Cet “amibienveillant” t’offre les autos, les diamants, les mille-et-une nuits, la lune! Auprès de ces merveilles, évidemment, que valent l’amour et l’honneur?

Enfin, le bon duc est d’une stupidité très commode. Il laisse trainer son révolver dans le tiroir de son bureau. D’ailleurs, il vient de me demander une explication à propos de cette histoire de cartes. Tu vois qu’en tout cas la partie était finie. Pourquoit’en vouloir? On mettra sans doute mon suicide au compte de cet exposé. Tant mieux; je ne veux pas qu’on affiche mon histoire amoureuse dams les journaux.

Adieu, ma bien-aimée — mon adorée, mon adorée, ma Simone. Sois heureuse avec ton nouvel amant. Ne pense plus à moi. Qu’est-ce tout cela peut bien te faire? Mon Dieu, comme je t’ai aimée — comme je t’aime toujours, malgré moi. Mais c’en est fini. Jamais plus tu ne me perceras le coeur. Oh! J’enrage — je suis fou de douleur! Adieu.

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Все книги серии Лорд Питер Уимзи

Пять красных селедок. Девять погребальных ударов
Пять красных селедок. Девять погребальных ударов

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Дороти Ли Сэйерс

Классический детектив

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