Читаем Sept jours pour une éternité… полностью

– Que vient-il faire là, votre tableau de fusibles?

– Ici rien, mais près de la cale, beaucoup! Il n'y a pas trente-six raisons pour qu'un docker expérimenté tombe. Soit l'échelle est pourrie, je ne dis pas qu'elle était de première jeunesse… soit il y a faute d'inattention: pas le genre de Gomez! À moins que la cale ne soit très sombre, ce qui devient le cas si la lumière s'éteint brutalement. Alors l'accident est quasiment inévitable.

– Vous suggérez qu'il s'agirait d'un acte de malveillance?

– Je suggère que le meilleur moyen de faire dévisser Gomez était de couper les projecteurs pendant qu'il était sur l'échelle! Il faudrait presque porter des lunettes de soleil pour bosser là-dedans quand c'est éclairé, à votre avis que se passe-t-il quand tout est plongé dans le noir? Le temps que vos yeux accommodent, vous perdez l'équilibre. Vous n'avez jamais eu le vertige en entrant dans un magasin ou dans un cinéma après être resté en plein soleil? Imaginez l'effet, perché en haut d'un escabeau de vingt mètres!

– Vous avez des preuves de ce que vous avancez?

Pilguez mit la main dans sa poche et sortit un mouchoir qu'il posa sur la table. Il le déplia, découvrant un petit cylindre rond calciné sur toute sa longueur. Il répondit à l'air interrogatif de Zofia.

– J'ai un fusible grillé auquel il manque un zéro à l'ampérage.

– Je ne suis pas très douée en électricité…

– Ce machin était dix fois trop faible pour la charge qu'il devait supporter!

– C'est une preuve ça?

– De mauvaise foi en tout cas! La résistance pouvait tenir cinq minutes au mieux avant de rendre l'âme.

– Mais tout ça prouverait quoi?

– Qu'il n'y a pas que dans les cales du ValParaiso qu'on ne voit pas très clair.

– Qu'en pense la commission d'enquête?

Pilguez triturait le fusible, son visage dissimulait mal sa colère.

– Elle pense que ce que j'ai entre les mains ne prouve rien puisque je ne l'ai pas trouvé sur le tableau!

– Mais vous pensez le contraire?

– Oui!

– Pourquoi?

PiIguez fit rouler le coupe-circuit sur la table, Zofia s'en empara pour l'observer attentivement.

– Je l'ai ramassé sous l'escalier, la surtension avait dû l'envoyer valdinguer. Celui qui est venu effacer ses traces n'a pas dû le retrouver. Sur le tableau, il y en avait un flambant neuf.

– Vous comptez ouvrir une enquête criminelle?

– Pas encore, là aussi j'ai un problème!

– Lequel?

– Le motif! Quel pouvait être l'intérêt de faire tomber Gomez au fond de ce rafiot? À qui l'accident pouvait-il bien servir? Vous avez une idée?

Zofia résista au malaise qui l'envahissait, elle toussa et mit sa main devant son visage.

– Pas la moindre!

– Même petite? demanda Pilguez, suspicieux.

– Même minuscule, dit-elle en toussant à nouveau.

– Dommage, répondit Pilguez en se levant.

Il traversa le bar, sortit en cédant le passage à Zofia et se dirigea vers sa voiture. Il s'appuya à sa portière et se retourna vers Zofia.

– N'essayez jamais de mentir, vous n'avez aucun don pour ça!

Il lui adressa un sourire forcé et s'installa derrière son volant, Zofia courut vers lui.

– Il y a une chose que je ne vous ai pas dite!

Pilguez regarda sa montre et soupira.

– La commission d'enquête avait mis le bateau hors de cause hier soir et personne n'est retourné l'inspecter depuis.

– Alors qu'est-ce qui aurait pu les convaincre de changer d'avis pendant la nuit? demanda l'inspecteur.

– La seule chose que je sais, c'est que la mise en cause du navire va provoquer une nouvelle grève.

– En quoi cela bénéficie-t-il à la commission?

– Il doit bien y avoir un lien, cherchez-le!

– S'il y en a un, c'est le commanditaire de la chute de Gomez.

– Un accident, une conséquence, une seule et même finalité, murmura Zofia, troublée.

– Je vais commencer par aller fouiller dans le passé de la victime pour écarter d'autres hypothèses.

– Je suppose que c'est ce qu'il y a de mieux à faire, dit Zofia.

– Et vous, où allez-vous?

– À l'assemblée générale des dockers.

Elle s'écarta de la portière, Pilguez mit son moteur en marche et s'éloigna.

En sortant de la zone portuaire il téléphona à son bureau. La responsable du dispatching décrocha à la septième sonnerie, Pilguez enchaîna aussitôt:

– Bonjour, ici les pompes funèbres, le détective Pilguez a fait un malaise, il est décédé en essayant de vous joindre, et nous voulIons savoir si vous preferiez que l'on vous dépose son corps au commissariat ou directement chez vous!

– Enfin! Y a une décharge à deux blocs d'ici, vous n'avez qu'à le déposer là-bas, j'irai le voir dès que j'aurai une adjointe et que je ne serai plus obligée de décrocher ce téléphone toutes les deux minutes, répondit Nathalia.

– Gracieux!

– Qu'est-ce que tu veux?

– Tu ne t'es même pas inquiétée une seconde?

– Tu ne fais plus de malaise depuis que je surveille ta glycémie et ton cholestérol. En revanche, il m'arrive de regretter l'époque où tu allais manger tes œufs en cachette; au moins, ta mauvaise humeur avait ses heures de faiblesse. C'était pour prendre de mes nouvelles que tu me passais cet appel bourré de charme?

– J'ai un service à te demander.

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