Читаем Sept jours pour une éternité… полностью

Un coup de tonnerre explosa dans le ciel, l'ondée devenait un orage menaçant. Il leva la tête et regarda la nuit qui était noire comme elle ne l'avait jamais été.

– Dépêchez-vous, dit-il d'un ton déterminé, il faut que nous partions d'ici tout de suite, j'ai un très mauvais pressentiment.

Sans plus attendre, il entraîna Zofia. Dès que les portières furent claquées, il brûla le feu, abandonnant les conducteurs agglutinés à son parechocs. Il tourna brutalement à gauche et s'engagea à l'abri des regards indiscrets dans le tunnel qui passait sous la colline. Le souterrain était désert, Lucas accéléra dans la longue ligne droite qui débouchait sur les portes de Chinatown. Les tubes de néon défilaient au-dessus du pare-brise, illuminant l'habitacle d'éclats blancs intermittents. Les essuie-glaces s'immobilisèrent.

– Probablement un faux contact, dit Lucas au moment où les ampoules des phares éclataient simultanément.

– Des faux contacts! rétorqua Zofia. Freinez, on n'y voit presque rien.

– J'adorerais, répondit Lucas en appuyant sur la pédale qui n'opposait plus aucune résistance.

Il leva le pied de l'accélérateur, mais lancée à cette vitesse, la voiture ne s'arrêterait jamais avant la fin du tunnel où cinq avenues se croisaient. Cela ne portait pour lui à aucune conséquence, il se savait invincible, mais il tourna la tête et considéra Zofia. En une fraction de seconde, il serra le volant à toute force et cria:

– Accrochez-vous!

D'une main assurée, il dévia sa course pour plaquer le véhicule contre la glissière qui bordait la paroi carrelée, de grandes gerbes d'étincelles vinrent lécher la vitre. Deux détonations résonnèrent: les pneus avant venaient d'éclater. La berline fit une série d'embardées avant de se mettre en travers. La calandre percuta le rail de sécurité et l'essieu arrière se souleva, entraînant aussitôt la voiture dans une valse de tonneaux. La Buick était maintenant couchée sur le toit et glissait inexorablement vers la sortie du tunnel. Zofia serra les poings et la voiture s'immobilisa enfin à quelques mètres seulement du carrefour. Même la tête à l'envers, il suffit à Lucas de regarder Zofia pour savoir qu'elle était indemne.

– Vous n'avez rien? lui demanda-t-elle.

– Vous plaisantez! dit-il en s'époussetant.

– C'est ce qu'on appelle une réaction en chaîne! reprit Zofia en se contorsionnant pour se soustraire à l’inconfort de sa position.

– Probablement, sortons de là avant que le prochain maillon nous tombe dessus, répondit Lucas en repoussant sa portière d'un coup de pied.

Il contourna la carcasse fumante pour aider Zofia à s'en extraire. Dès qu'elle fut sur ses jambes, il lui prit la main et l'entraîna en courant. Tous deux se faufilèrent à vive allure vers le centre du quartier chinois.

– Pourquoi court-on comme ça? demanda Zofia.

Lucas continua sans dire un mot.

– Je peux au moins récupérer ma main? dit-elIe, essoufflée.

Lucas délia ses doigts, la délivrant de son emprise. Il s'arrêta à la lisière d'une ruelle blafarde éclairée par quelques réverbères fatigués.

– Entrons là, dit Lucas en montrant un petit restaurant, nous y serons moins exposés.

– Exposés à quoi, qu'est-ce qui se passe? Vous avez l'air d'un renard aux aguets poursuivi par une meute de chiens.

– Dépêchons!

Lucas ouvrit la porte, mais Zofia ne bougea pas d'un centimètre, il revint vers elle pour l'entraîner à l'intérieur, elle résista.

– Ce n'est pas le moment! dit-il en la tirant par le bras.

Zofia se dégagea aussitôt et le repoussa.

– Vous venez de nous faire avoir un accident, vous m'entraînez dans une course folle alors que personne ne nous poursuit, j'ai les poumons qui vont exploser et pas la moindre explication…

– Suivez-moi, nous n'avons pas le temps de discuter.

– Pourquoi vous ferais-je confiance?

Lucas recula vers la petite échoppe. Zofia l'observait, elle hésita et finit par marcher dans chacun de ses pas. La salle était minuscule, elle comptait huit tables. Il choisit celle du fond, lui offrit une chaise et s'assit à son tour. Il n'ouvrit pas la carte que le vieil homme en costume traditionnel lui présentait et lui demanda courtoisement, en parfait mandarin, une décoction qui ne figurait pas au menu. L'homme s'inclina avant de s'effacer vers la cuisine.

– Vous m'expliquez ce qui se passe, Lucas, sinon je pars!

– Je crois que je viens de recevoir un avertissement.

– Ce n'était pas un accident? De quoi veut-on vous avertir?

– De vous!

– Mais pourquoi?

Lucas inspira avant de répondre:

– PARCE QU'ILS AVAIENT TOUT PRÉVU, SAUF QUE NOUS NOUS RENCONTRIONS!

Zofia prit une chips de crevette dans le petit bol en porcelaine bleue et la croqua lentement sous l'œil interdit de Lucas. Il lui servit une tasse du thé brûlant que le vieil homme venait de déposer sur la table.

– Je voudrais tellement vous croire, mais qu'est-ce que vous feriez à ma place?

– Je me lèverais et je quitterais cet endroit…

– Vous n'allez pas recommencer!

– … et de préférence par la porte de derrière.

– Et c'est ce que vous souhaiteriez que je fasse?

Перейти на страницу:

Похожие книги

Сводный гад
Сводный гад

— Брат?! У меня что — есть брат??— Что за интонации, Ярославна? — строго прищуривается отец.— Ну, извини, папа. Жизнь меня к такому не подготовила! Он что с нами будет жить??— Конечно. Он же мой ребёнок.Я тоже — хочется капризно фыркнуть мне. Но я всё время забываю, что не родная дочь ему. И всë же — любимая. И терять любовь отца я не хочу!— А почему не со своей матерью?— Она давно умерла. Он жил в интернате.— Господи… — страдальчески закатываю я глаза. — Ты хоть раз общался с публикой из интерната? А я — да! С твоей лёгкой депутатской руки, когда ты меня отправил в лагерь отдыха вместе с ними! Они быдлят, бухают, наркоманят, пакостят, воруют и постоянно врут!— Он мой сын, Ярославна. Его зовут Иван. Он хороший парень.— Да откуда тебе знать — какой он?!— Я хочу узнать.— Да, Боже… — взрывается мама. — Купи ему квартиру и тачку. Почему мы должны страдать от того, что ты когда-то там…— А ну-ка молчать! — рявкает отец. — Иван будет жить с нами. Приготовь ему комнату, Ольга. А Ярославна, прикуси свой язык, ясно?— Ясно…

Эля Пылаева , Янка Рам

Современные любовные романы