Читаем Sept jours pour une éternité… полностью

– Peut-être! répondit Président d'un air hautain.

Blaise fit un petit saut de contentement et tapa dans son poing de toutes ses forces.

– Vous l'aurez votre échec et mat! jubilait-il d'une voix comblée. Parce que j'avais vu juste, Lucas est un pur génie! Il a converti leur élite à nos desseins, quelle sublime victoire!

Blaise déglutit avant de reprendre:

– Il faut interrompre la procédure immédiatement, mais j'ai besoin de votre signature.

Lucifer se leva pour aller marcher le long de la baie vitrée.

– Mon pauvre Blaise, tu es si bête que, certains jours, je me demande si ta présence ici n'est pas une erreur d'orientation. À quelle heure sera exécuté notre contrat?

– L'explosion aura lieu à dix-sept heures précises, répondit-il en consultant fébrilement sa montre.

… Ce qui leur laissait exactement quarante-deux minutes pour annuler l'opération que Blaise avait savamment préparée.

– Nous n'avons pas une seconde à perdre, Président!

– Nous avons tout le temps, nous assurerons notre victoire sans prendre le moindre risque de rédemption. Nous ne changeons rien à ce qui était prévu… à un détail près…, ajouta Satan en se frottant le menton, nous les ramènerons tous les deux, à cinq heures précises!

– Mais quelle sera la réaction de notre adversaire? demanda Blaise qui cédait à l'affolement.

– Un accident est un accident! Ce n'est quand même pas moi qui ai inventé le hasard, à ce que je sache? Prépare une réception pour leur arrivée, tu n'as que quarante minutes!


*


Le croisement de Broadway et de Colombus Avenue était depuis toujours le lieu de prédilection de tous les vices du genre humain: la drogue, les corps de femmes et d'hommes abandonnés par la vie s'y échangeaient à l'abri des regards indiscrets. Lucas se rangea à l'entrée d'une ruelle étroite et sombre. Sous un escalier délabré une jeune prostituée subissait les brutalités de son souteneur qui lui infligeait une correction magistrale.

– Regarde bien, dit Lucas! Le voilà mon univers, l'autre visage de la nature humaine, celui que tu veux combattre. Va chercher ta part de bonté dans ce tas d'immondices, ouvre tes yeux en grand, sans compromis, tu verras la pourriture, la déchéance, la violence à son état brut. La putain qui meurt devant toi se fait souiller, dérouiller à en crever, sans opposer de résistance à l'homme à qui on l'a vendue. Comme cette Terre, il lui reste quelques instants de vie, quelques frappes encore et elle rendra son âme déchue. Voilà la raison de ce pari terrible qui nous lie. Tu voulais que je t'apprenne le mal, Zofia? Il me suffit d'une leçon pour que toute sa dimension t'appartienne et te compromette pour toujours. Traverse cette ruelle, accepte de ne pas intervenir, tu verras, c'est d'une simplicité déconcertante de ne rien faire; fais comme eux, passe ton chemin devant cette misère, je t'attendrai de l'autre côté; quand tu seras arrivée là-bas, tu auras changé. Ce passage, c'est celui de l'entre-deux-mondes. Sans espoir de retour.

Zofia descendit de la voiture, qui s'éloigna. Elle s'engagea dans une pénombre où chaque pas lui semblait plus lourd. Elle porta son regard au loin et de toutes ses forces elle essaya de résister. Sous ses pieds, la ruelle s'étendait à l'infini en un tapis de détritus épars qui maculaient le pavé tortueux.

Les murs étaient noir-de-gris, elle vit Sarah, la prostituée, accablée par les coups qui pleuvaient en rafales. Sa bouche était meurtrie de multiples blessures dont s'échappait un sang filant, aussi noir que l'abîme, sa tête chancelait, son dos n'était que déchirures, ses côtes craquaient l'une après l'autre sous le déchaînement des violences, mais soudainement elle luttait. Elle luttait pour ne pas tomber, ne pas laisser son ventre à la merci des talonnades qui achèveraient le peu de vie qui lui restait. Le poing lancé sur sa mâchoire envoya sa tête heurter le mur, le choc fut inouï, la résonance à l'intérieur de son crâne, terrible.

Sarah la vit, comme une ultime lueur d'espoir, comme un miracle offert à celle qui croyait en Dieu depuis jamais. Alors Zofia serra les dents, les poings, passa son chemin… et ralentit. Derrière elle, la femme mit un genou à terre, ne trouvant plus la force même de gémir. Zofia ne voyait pas la main de l'homme qui se levait comme un maillet au-dessus de la nuque résignée de la prostituée. Dans un brouillard de larmes, submergée d'une nausée indicible, elle reconnut à l'autre bout de la ruelle l'ombre de Lucas qui l'attendait, les bras croisés.

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