Je me suis cru oblig'e de venir jusqu’`a cet article pour donner un d'etail du commencement de la r'evolution et des op'erations qu’elle a exig'e. Je ne pouvois faire autrement pour donner au lecteur au moins l’id'ee du compte que je rends. Il sera par ce moyen au fait des incidens, des d'epenses qui y sont d'etaill'ees. Je me borne donc pr'esentement `a faire un extrait des chapitres et des narrations trop longues de diff'erents faits analogues `a la r'evolution. Le public ne pourra me scavoir mauvais gr'e de cette abbreviation qui le rapportera plus promptement au fait des circonstances. Je rends copie exacte de ce m'emoire `a l’Assembl'ee Nationale comme premiers representents de peuple avec l’explication des planches, de gravures que l’on trouvera ci-apr`es; je n’ai rien diminu'e sur ce qui a rapport `a la comptabilit'e, comme 'etant la baze de ce m'emoire les feuilles de paye y sont dans tout leurs entiers et tr`es circonstanci'es; ainsi que des diff'erentes pi`eces qui n’ont pu souffrir distractions, comme formant corps avec cette m^eme baze.
XXVIII
Нац. арх. (Июнь 1791 г.).
D. IV. 51, pi`ece № 17. 1488. Dix sept.
Adresse A Monsieur
le pr'esident
Paris
du Bureau du commit'e de Constitution
de L’assembl'ee Nationale.
Les entrepreneurs de charpente de la ville de Paris, sont venus Reposer dans le sein de l’assembl'ee nationale les sollicitudes que l’insurrection et les vexations de leurs ouvriers leurs occasionent, et ils attendent de votre justice un remede au mal dont le public et eux sont n'ecessairement les victimes.
Les mar'echaux de Paris viennent 'egalement aujourd’hui reclamer l’execution de vos decrets et demandent `a ^etre soustrait a l’espece de tyranie que leurs ouvriers exercent aussi contre eux.
Leurs griefs sont les m^emes, ils ne vous exposeront pas de nouveau ici, ils se contenteront de vous rappeller une v'erit'e que vous avez sans doute d'ej`a saisi M. M. et que l’exp'erience ne justifie que trop; c’est la coalition g'en'erale de 80 mille ouvriers dans la capitale; c’est la r'eunion d’une masse immense d’hommes qui croient devoirs ^etre divis'es d’interets et de principes avec le reste de leurs concitoyens. Les serruriers, les cordonniers, les menuisiers commencent d'ej`a a suivre les traces des charpentiers, des mar'echaux, les autres n’attendent que la reussite des premiers pour suivre les m^emes erremens..
Si vous croyez que cette coalition n’a rien de dangereux sous vos yeux M. M. et qu’elle ne puisse entra^iner de suites f^acheuses dans la capitale; il peut en r'esulter un autre inconv'enient plus `a craindre sans doute; une foule de ces ouvriers entr^ames par l’esprit d’insurrection se r'epandent dans les diff'erents departemens d’ou ils sont sortis et ils y repandent les principes dont ils sont p'en'etr'es, principes capables d’occasionner les plus grands desordres parmi cette autre portion de citoyens que l’enlevement prochain des r'ecolt'es rassemble en grand nombre dans les campagnes.
Il est sans doute f^acheux M. M. d’avoir `a se plaindre de ceux que la confiance de leurs freres a plac'e `a leur t^ete pour faire ex'ecuter vos decrets, mais nous ne pouvons vous dissimuler et vous ne vous le dissimulerez pas en effet que l’ignorance de ces devoirs ou plut^ot la foiblesse de la municipalit'e de Paris est la cause de tous ces d'esordres, elle a prot'eg'e, elle a tol'er'e les rassemblemens d’ouvriers, et lorsqu’'eclair'ee par le cri g'en'eral elle a senti ses torts, il 'etoit trop tard pour y remedier, et il n’en est de la part des ouvriers que le m'epris le plus profond pour les avis que la municipalit'e avoit fait afficher et qui ont bient^ot disparu.
Ce n’est point pour eux seuls que les mar'echaux viennent aujourd’hui aux representans de la nation — la liberte dont ils jouissoient depuis si peu de tems et qu’on se h^ate de leur arracher, c’est en se r'eunissant aux charpentiers, c’est au noms de tous les arts et metiers qui vont avoir les m^emes r'eclamations a faire qu’ils le demandent et qu’ils ont droit de l’esperer.
XXIX
Нац. библ.
Mss. 11697.
(Gouvion) 15 Mai 1791.
Письмо Бальи к Гувиону.
Je viens d’ecrire `a M. Delalen major de 5 Division de se transporter `a
la manufacture des glaces et de s’y concerter avec le directeur sur les forces dont il croit avoir besoin pour mettre cette maison `a l’abri de toute insulte. Je pense qu’une garde int'erieure est ce qu’il y a de mieux pour proteger efficacement un 'etablissement aussi precieux.
D’apres les motions tr`es anim'ees qui ont 'et'e faites aujourd’hui au Palais-Royal contre les vendeurs d’argent je ne pense pas qu’ils osent se pr'esenter demain aux environs du Palais-Royal, cependant j’ai 'ecrit `a M. Silly, commandant la 6-me division par int'erim afin que nous nous concertions sur les mesures `a prendre en cas qu’il s’en pr'esent^at quelques-uns.
XXX
Нац. библ.
f. fr. 11697.
(Bailly.) 18 Mai 1791.