Le royalisme est une espèce de religion sociale, il n’exclut ni noblesse, ni dignité. C’est un anachronisme – ce n’est pas un crime. Le conservatisme est une théorie, une manière de voir, c’est le présent considéré au point de vue du passé, il est stationnaire, mais non dénué de pudeur, d’honneur, de probité. Qu’y a-t-il de commun entre les Stafford, les Malesherbe, les
La majorité de l’Assemblée, les journaux réactionnaires sont des organes fidèles non du royalisme mais bien de cette génération de Français qui, née sous le despotisme soldatesque de l’Empire, épanouit la floraison sous le parapluie du roi-citoyen. Cette génération ne croit ni à la monarchie, ni à la révolution, ni au catholicisme, ni à la république…
C’est la doctrine d’Esaü vendant ses droits pour un mauvais potage de lentilles.
Pour exploiter, pour jouir – il leur faut l’esclavage, et ils le désirent avec frénésie, pour que le
Jamais on n’a fait tant de sacrifices pour la liberté qu’on en fait maintenant pour l’esclavage!
Les journaux de l’ordre représentent les mouchards comme anges gardiens de la société. Les espions publient leurs mémoires,
La civilisation n’oblige à rien les conservateurs français; de ce côté ils sont tout à fait libres, complètement émancipés. Sophistes couvrant d’une politesse banale et stéréotypée un fond de dépravation et de férocité sans bornes – ils ont très bien conservé la nature de
J’ai suivi avec horreur et curiosité… avec cette curiosité mêlée de dégoût que nous sentons lorsqu’on nourrit devant nos yeux un boa-constrictor avec des lapins vivants… les débats sur la déportation.
Je ne parle pas de l’absurdité de condamner à la prison perpétuelle pour des
Il faut savoir ce que c’est qu’une prison française en général. La différence avec Spielberg et la forteresse de Pétersbourg, avec Spandau et Rustadt n’est pas si grande qu’on le pense. C’était une de ces erreurs, par lesquelles les libéraux de l’époque de Louis-Philippe se consolaient eux-mêmes et trompaient le peuple[353]
.Mais si les prisons françaises valent bien le Castel S. Elme, la déportation à
Je n’ai pu comprendre les murmures des honorables législateurs lorsque Pierre Le Roux a dit que «Nouka-Hiva était une Sibérie ardente». C’était à Kisseleff, l’ambassadeur russe, à s’offenser qu’on assimilait la Sibérie à ces
Mais Nouka-Hiva n’était pas encore suffisante pour les ministres et les représentants, ils proposèrent d’élever une prison sur cette île marécageuse, brûlée par le soleil tropical et couverte de