Читаем Том 5. Письма из Франции и Италии полностью

Il y a deux ans, à cette heure, une lutte immense et fatale se préparait encore; je regardais, appuyé à l’angle d’une maison sous des torrents de pluie comme on terminait une énorme barricade près de la Place Maubert.

– Le cœur battait avec force, et je pensais: «Tоbe or not to be».

Not to be – décida le sort. La révolution était vaincue. L’autorité prit le dessus de la liberté, la question qui agitait l’Europe depuis 1789 fut résolue négativement. La honte de la prise de la Bastille fut lavée sur la place même par la canonnade de Faubourg St. Antoine.

Après les journées de Juin il ne restait que d’en tirer les conséquences.

La chose principale était faite. La république monarchique sauva la monarchie absolue.

La révolution était vaincue non à Vienne, non à Berlin – mais à Paris; vaincue non par les Anglais, non par les Russes, non par les émigrants et les Bourbons – elle était vaincue par les républicains au nom de l’ordre – de quel ordre? L’ordre de la rédaction souveraine du National,l’ordre qui amena à l’élection de Louis Bonaparte, à l’état de siège, à la prise de Rome et qui amènera encore à la barbarie du despotisme. Le sang des journées de Juin a oint de nouveau tous les monarques, tous les pouvoirs!

Le caractère de l’agonie du vieux monde se détermina. Il mourra par l’esclavage, par le marasme de la stagnation, par le mal byzantin: la liberté l’aurait poussé à la tombe, elle en est indigne.

Un cosaque du Don viendra à son heure réveiller et chasser ces porphyrogénètes et ces Paléologue… Si par hasard ils ne sont pas révéillés avant par le son terrible de la trompette du dernier jugement; du jugement qui tiendra dans des assises immenses le socialisme vengeur, cette Némésis populaire. Il n’y aura pas d’appel contre la sentence, pas de refuge chez les Marrast et les Cavaignac, – il n’y aura plus ni Marrast, ni Cavaignac. Le Communisme est près de l’âme du plébéien français qui sent si profondément la grande injustice du fait social qui l’opprime – et si peu le respect dû à la liberté individuelle.

– Après les journées de Juin, pas un seul rayon d’une prochaine espérance n’est entré dans mon cœur. Que de fois j’avais des disputes sans fin avec mes amis; ils me nommaient pessimiste, ils ne voulaient pas voir ce qui s’était accompli, ils insistaient à me faire partager leur foi dans l’avenir. Je ne pouvais faire une pareille concession. J’étais prêt à partager avec eux les dangers, les persécutions, j’étais prêt à périr… non par résignation, ni par exubérance de courage – mais bien par ennui et parce que cela me plaisait de rester avec mes amis. Partager volontairement leurs erreurs, leurs illusions – cela au contraire ne m’était pas possible. Je ne pouvais me détourner de la vérité, parce qu’elle était laide, m’arrêter devant elle en la niant – parce qu’elle était accablante.

– Et où sont maintenant ceux avec qui je discutais après les journées de Juin – les uns dans la prison, les autres disséminés… l’un a déjà longtemps traversé l’Océan, un autre est au Caire, – un autre se cache en Suisse, un autre – en Angleterre.

Lequel de nous avait raison?

Mais il suffit… Devant ma fenêtre s’étend la Méditerranée, je suis sur la sainte côte de l’Italie. J’entre avec paix dans le port et je tracerai sur le seuil de ma maison l’antique pentagrammepour en éloigner tout esprit d’agitation et de démence humaine.

Traduit à Lugano

2 juillet 1852.

Treiziéme lettre

(Une annèe plus tard)

Nice, 1 juin 1851

J’ai tenu ma parole. J’ai passé une année entière dans mon hermitage sans avoir écrit d’épîtres éthico-politiques, sans en avoir lu d’autres publiées par nos amis et tâchant d’oublier ceux qui me tombèrent antérieurement sous main. Assis avec contrition et résignation au bord de la Méditerranée, j’attendais… le beau temps… Mais le beau temps ne venait pas, au contraire tout s’empire, se rembruni.

La paix que je cherchais dans ce port tranquille, je ne l’ai pas trouvée. C’est en vain que j’avais tracé le pentagramme… peut-être il préserve des esprits impurs, mais aucun polygone ne peut préserver de l’impureté des hommes – si ce n’est le carré d’une prison cellulaire.

Temps ennuyeux, lourd… chemin fatigant, poudreux, entre les deux relais – celui de 1848 et celui de 1852… Une continuation maigre du premier… et pour toute distraction quelque malheur personnel qui vient vous achever, vous briser définitivement votre poitrine meurtrie – une roue quelconque de votre char qui vole en éclats et vous estropie.

Mais enfin, de manière ou d’autre nous sommes parvenus jusqu’au mois de juin 1851… C’est un bon petit bout de chemin; traînons-nous par ce sable profond, par cette boue argileuse… on ne peut rester au milieu.

Варианты

ПРИНЯТЫЕ СОКРАЩЕНИЯ

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1. Архивохранилища

ЛБ – Отдел рукописей Государственной библиотеки СССР имени В. И. Ленина. Москва.

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