Vous ^etes officier, recevez mes compliments. C'est une joie pour moi d'autant plus grande, qu'elle 'etait inattendue. Car (je vous le dis `a vous seul) je m'attendais plus t^ot `a vous savoir soldat. Vous conviendrez vous-m^eme que j'avais raison de craindre et si m^eme vous ^etes deux fois plus raisonnable que vous ne l''etiez avant, vous n'^etes pas encore sorti du rang des polissons… Mais c'est toujours un pas, et vous ne marcherez pas `a reculon, je l'esp`ere.
Je m'imagine la joie de grand'maman; je n'ai pas besoin de vous dire que je la partage de tout mon coeur. Je ne compare pas mon amiti'e `a un
Quand viendrez-vous `a Moscou?
Quant au nombre de mes adorateurs, je vous le laisse `a deviner, et comme vos suppositions sont toujours impertinentes, je vous entends dire, que je n'en ai pas du tout
A propos de votre id'eal. Vous ne me dites rien de vos compositions. J'esp`ere que vous 'ecrivez toujours, je pense que vous 'ecrivez bien; avant vous m'en faisiez part sans doute vous avez des amis qui les lisent et qui savent en juger mieux, mais je vous garantis d'en trouver qui les liront avec plus de plaisir. Je m'attends qu'apr`es cette s'erieuse exorde, vous me composerez un quatrain pour ma nouvelle ann'ee.
Pour votre dessin, on dit que vous faites des progr`es 'etonnants
*, et je le crois bien. De gr^ace, Michel, n'abandonnez pas ce talent, le tableau que vous avez envoy'e `a Alexis est charmant *. Et votre musique? *Jouez-vous toujours l'ouverture de la Muette de Portici *, chantez-vous le duo de S'emiramis *de fameuse m'emoire, le chantez-vous comme avant, `a tue-t^ete, et `a perdre la respirationSi je n'avais pas envie de dormir, je vous aurais parl'e de tout cela — mais impossible. Mes respects, je vous prie, `a grand' maman. Je vous embrasse de tout mon coeur.
<См. перевод в примечаниях
*>Арсеньева — Лермонтову М. Ю., 18 октября 1835
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