Читаем Том 8. Былое и думы. Часть 1-3 полностью

Один парижский рецензент, разбирая, впрочем, очень благосклонно («La presse», 13 oct. 1856), третий томик немецкого перевода моих «Записок», изданных Гофманом и Кампе в Гамбурге, в котором я рассказываю о моем детстве, прибавляет шутя, что я повествую свою жизнь, как эпическую поэму: начал in medias res[218] и потом возвратился к детству.

Это эпическое кокетство – совершенная случайность, и если кто-нибудь виноват в нем, то совсем не я, а скорее мои рецензенты и в том числе сам критик «Прессы». Если б они отрывки из моих «Записок» приняли строже, холоднее и, что еще хуже, – пропустили бы их без всякого внимания, я долго не решился бы печатать еще и долго обдумывал бы, в каком порядке печатать.

Прием, сделанный им, увлек меня, и мне стало труднее не печатать, нежели печатать.

Я знаю, что большая часть успеха их принадлежит не мне, а предмету. Западные люди были рады еще раз заглянуть за кулисы русской жизни. Но, может, в сочувствии к моему рассказу доля принадлежит простой правде его. Эта награда была бы мне очень дорога, ее только я и желал. Часть, печатаемая теперь, интимнее прежних; именно потому она имеет меньше интереса, меньше фактов; но мне было гораздо труднее ее писать… К ней я приступил с особенным страхом былого и печатаю ее с внутренним трепетом, не давая себе отчета зачем…

…Может быть, кому-нибудь из тех, которым была занимательна внешняя сторона моей жизни, будет занимательна и внутренняя. Ведь мы уже теперь старые знакомые…

И-р.

Лондон, 21 ноября 1856.

<p><Авторский перевод из XXIV главы><a l:href="#c002004002"><sup>*</sup></a></p>

Une fois, par une longue soir'ee d’hiver, vers la fin de 1838, nous 'etions assis seuls comme toujours. Nous lisions et nous ne lisions pas. Nous parlions et nous nous taisions – et en nous taisant nous continuions `a nous parler. Il gelait fortement dehors, et m^eme il ne faisait pas chaud dans la chambre. N… ne se sentait pas bien, elle 'etait couch'ee sur un sofa, couverte de sa mantille; j’'etais assis `a c^ot'e, par terre.

La lecture n’allait pas. N… 'etait distraite et pensait `a autre chose. Elle 'etait pr'eoccup'ee, sa figure changeait. – «Sais-tu, – me dit-elle, tout `a coup, – j’ai un secret `a te dire. Viens ici, je te le dirai `a l’oreille, – ou plut^ot, devine-le». Je devinais, mais je voulais l’entendre d’elle-m^eme. Elle me le dit alors. Nous nous regard^ames agit'es, les larmes aux yeux, et sans prononcer une parole de plus.

Que la poitrine humaine est puissante pour sentir le bonheur! – Si les hommes savaient s’abandonner sans arri`ere-pens'ee, sans distraction! Ordinairement le bruit ext'erieur, des pr'eoccupations futiles, une anxi'et'e pu'erile, une susceptibilit'e irascible – enfin toute cette poussi`ere qui se d'epose peu `a peu, vers le milieu de la vie, sur le coeur, – emp^echent l’'epanchement, troublent la jouissance. Nous laissons 'echapper les meilleurs, les plus rares moments de bonheur – comme si nous en avions une quantit'e 'enorme devant nous. Nous pensons au lendemain, `a la prochaine ann'ee, lorsqu’il faudrait, sans perdre un instant, saisir `a deux mains la coupe toute pleine – et boire – et boire. – Car la nature offre sans ^etre pri'ee, mais n’attend pas, – et la coupe s’en va. – Penser `a demain! – Mais qui a dit qu’il y aurait un demain? – Et s’il y en a un, il ne sera pas pour nous peut-^etre!

Il 'etait difficile d’ajouter quelque chose `a notre bonheur; et pourtant la nouvelle d’un ^etre `a venir, d’un enfant, d'ecouvrit dans notre coeur des espaces que nous ne connaissions pas, des sentiments d’une nouvelle ivresse, pleine de terreur, d’esp'erance, d’inqui'etude et d’une attente passionn'ee.

C’est le commencement de la famille – car sans enfant il n’y a pas de famille. L’amour effray'e devient plus tendre, se fait garde-malade, soigne, veille. L’'ego"isme `a deux ne se fait pas seulement 'ego"isme `a trois, mais r'esignation de deux pour un troisi`eme. Un 'el'ement nouveau entre dans l’intimit'e de la vie; un personnage myst'erieux frappe `a la porte, un h^ote qui est et qui n’est pas, mais qui est d'ej`a compl`etement n'ecessaire, indispensable. Qui est-il? – personne n’en sait rien. – Mais qui que tu sois, inconnu, tu es heureux. Avec quel amour, avec quelle tendresse on t’attend au seuil de la vie.

Et quelles transes, quels doutes! – Sera-t-il vivant, ou non? – Il y a tant de cas malheureux. – M^eme cela arrive souvent. Le m'edecin sourit, ne veut pas dire ou ne sait pas. On se cache des autres. On n’a personne `a qui demander un conseil, et on a honte.

Mais l’enfant donne ses signes de vie. – Je ne connais pas de sentiment plus pieux et religieux que celui qui remplit l’^ame lorsque la main sent les premiers mouvements de la vie future qui t^ache de briser ses liens, de sortir au grand jour, qui essaie ses muscles non m^urs et endormis. – C’est la premi`ere imposition des mains, par laquelle le p`ere donne sa b'en'ediction `a l’^etre futur et qui c`ede une partie de soi-meme.

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