Читаем Цветы зла полностью

Ma femme est morte, je suis libre!Je puis donc boire tout mon so^ul.Lorsque je rentrais sans un sou,Ses cris me d'echiraient la fibre.Autant qu'un roi je suis heureux;L'air est pur, le ciel admirable…Nous avions un 'et'e semblableLorsque j'en devins amoureux!L'horrible soif qui me d'echireAurait besoin pour s'assouvirD'autant de vin qu'en peut tenirSon tombeau; — ce n'est pas peu dire:Je l'ai jet'ee au fond d'un puits,Et j'ai m^eme pouss'e sur elleTous les pav'es de la margelle.— Je l'oublierai si je le puis!Au nom des serments de tendresse,Dont rien ne peut nous d'elier,Et pour nous r'econcilierComme au beau temps de notre ivresse,J'implorais d'elle un rendez-vous,Le soir, sur une route obscure.Elle y vint! — folle cr'eature!Nous sommes tous plus ou moins fous!Elle 'etait encore jolie,Quoique bien fatigu'ee! Et moi,Je l'aimais trop! Voil`a pourquoiJe lui dis: Sors de cette vie!Nul ne peut me comprendre. Un seulParmi ces ivrognes stupidesSongea-t-il dans ses nuits morbides`A faire du vin un linceul?Cette crapule invuln'erableComme les machines de ferJamais, ni l''et'e ni l'hiver,N'a connu l'amour v'eritable,Avec ses noirs enchantements,Son cort`ege infernal d'alarmes,Ses fioles de poison, ses larmes,Ses bruits de cha^ine et d'ossements!— Me voil`a libre et solitaire!Je serai ce soir ivre mort;Alors, sans peur et sans remord,Je me coucherai sur la terre,Et je dormirai comme un chien!Le chariot aux lourdes rouesCharg'e de pierres et de boues,Le wagon enrag'e peut bien'Ecraser ma t^ete coupableOu me couper par le milieu,Je m'en moque comme de Dieu,Du Diable ou de la Sainte Table!

русский

CVII

LE VIN DU SOLITAIRE

Le regard singulier d'une femme galanteQui se glisse vers nous comme le rayon blancQue la lune onduleuse envoie au lac tremblant,Quand elle y veut baigner sa beaut'e nonchalante;Le dernier sac d''ecus dans les doigts d'un joueur;Un baiser libertin de la maigre Adeline;Les sons d'une musique 'enervante et c^aline,Semblable au cri lointain de l'humaine douleur,Tout cela ne vaut pas, ^o bouteille profonde,Les baumes p'en'etrants que ta panse f'econdeGarde au coeur alt'er'e du po`ete pieux;Tu lui verses l'espoir, la jeunesse et la vie,— Et l'orgueil, ce tr'esor de toute gueuserie,Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux.

русский

CVIII

LE VIN DES AMANTS

Перейти на страницу:
Нет соединения с сервером, попробуйте зайти чуть позже