Читаем Vie de Napoléon полностью

Tel était le général en chef Bonaparte à son retour en France, après la conquête de l’Italie; du reste l’objet de l’enthousiasme de la France, de l’admiration de l’Europe et de la jalousie du gouvernement qu’il avait servi. Il fut reçu par ce gouvernement soupçonneux avec toutes les démonstrations de la confiance et de la considération, et nommé, même avant son arrivée à Paris, l’un des commissaires plénipotentiaires au congrès réuni à Rastadt pour la pacification générale. Il se débarrassa bien vite d’un rôle qui ne lui convenait pas. Le Directoire, qui se voyait à la tête d’une république jeune et forte, entourée d’ennemis affaiblis, mais irréconciliables, était trop sage pour vouloir la paix. Bonaparte se débarrassa également du commandement de l’armée d’Angleterre auquel il fut nommé. Le Directoire n’était pas assez fort pour conduire à bien une telle entreprise. Cependant le jeune général voyait, et tout le monde voyait aussi, qu’il n’y avait pas, en France, de place qui pût lui convenir. La vie privée même était pour lui pleine de dangers; sa gloire et toute sa manière d’être avaient quelque chose de trop romanesque et de trop entraînant. Ce moment de l’histoire fait l’éloge de la probité des Directeurs et montre quel chemin nous avons fait depuis les temps de Marie de Médicis. Souvent, à cette époque, et dans d’autres moments de découragement, Bonaparte désira avec passion le repos de la vie privée. Il croyait trouver le bonheur à la campagne[19].

Chapitre X

Expédition d’Égypte

En 1796, on lui avait fait passer un un projet pour l’invasion de l’Égypte; il l’examina et le renvoya au Directoire avec son avis. Dans son embarras mortel, le Directoire se souvint de cette idée et lui proposa le commandement de l’expédition. Refuser une troisième fois les offres du pouvoir exécutif, c’était donner lieu de croire qu’on tramait quelque chose en France, et très probablement, se perdre. D’ailleurs, la conquête de l’Égypte était faite pour éblouir une âme élevée, pleine de plans romanesques et passionnée pour les entreprises extraordinaires. «Songez que, du haut de ces Pyramides, trente siècles nous contemplent», disait-il quelques mois plus tard à son armée.

Comme toutes les guerres de l’Europe, cette agression était peu fondée en justice. Les Français étaient en paix avec le Grand Turc, souverain nominal de l’Égypte, et les beys, maîtres réels du pays, étaient des barbares qui, ne connaissant pas le droit des gens, ne pouvaient guère y manquer. Au reste, des considérations de cette nature n’étaient pas faites pour avoir une grande influence sur les déterminations du jeune général qui, d’ailleurs, croyait peut-être être le bienfaiteur du pays, en y portant la civilisation. L’expédition mit à la voile, et, par un bonheur qui doit faire faire bien des réflexions, il put arriver devant Alexandrie après la prise de Malte, sans rencontrer Nelson.

Chapitre XI

Suite du même sujet

On ne doit pas s’attendre à trouver ici cette suite de grandes actions militaires qui soumirent l’Égypte à Bonaparte. Les batailles du Caire, des Pyramides, d’Aboukir, ont besoin pour être comprises, d’une description de l’Égypte, et il faudrait donner une idée du courage sublime des Mamelouks. La plus grande difficulté était d’apprendre à nos troupes à leur résister[20].

En Égypte, Napoléon fit la guerre sur les mêmes principes qu’en Italie, mais dans un style plus oriental et plus despotique. Il avait affaire encore aux plus orgueilleux et aux plus féroces des nommes, à des gens à qui il ne manquait que l’aristocratie pour être des Romains. Il punit leurs perfidies avec une cruauté empruntée d’eux-mêmes. Les habitants du Caire se révoltent contre la garnison; il ne se contente pas de faire un exemple de ceux qu’on avait pris les armes à la main. Il soupçonne leurs prêtres d’être les secrets instigateurs de l’insurrection, et il en fait prendre deux cents qu’on fusille.

Les bourgeois qui écrivent l’histoire font des phrases sur ces sortes d’actions. Les demi-sots excusent celles-ci par la cruauté et la brutalité de ces Turcs, qui, non contents de massacrer les malades des hôpitaux et quelques prisonniers qu’ils firent, avec des circonstances trop révoltantes pour être rapportées, s’acharnèrent encore à mutiler les cadavres de la manière la plus sauvage.

Il faut chercher la raison de ces malheureuses nécessités dans les conséquences du principe: Salus populi suprema lex esto. L’incalomniable despotisme a tellement avili les orientaux qu’ils ne connaissent d’autres principes d’obéissance que la crainte[21]. Le massacre du Caire les frappa de terreur; «et depuis ce temps-là, disait Napoléon, ils m’ont été fort attachés, car ils voyaient bien qu’il n’y avait pas de mollesse dans ma manière de gouverner».

Chapitre XII

Justification de la conduite de Bonaparte en Égypte

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