Читаем Vortex полностью

Quelque chose s’était posé sur la manche de sa combinaison protectrice, qu’Oscar regardait avec une espèce de révérence terrorisée. Un flocon de neige, ai-je d’abord cru. Mais en le regardant de plus près, cela ressemblait davantage à un minuscule papillon cristallin : deux ailes pâles et parfaitement translucides s’agitant sur un corps gros comme un grain de riz.

Oscar a levé le bras pour que nous voyions mieux. Le cristal ailé n’avait ni yeux, ni segments, ni aucune autre division corporelle. Ce n’était qu’une boucle de quelque chose qui ressemblait à du quartz, munie de pattes (si on pouvait leur donner ce nom) aussi fines que des cils qui se cramponnaient au tissu de la combinaison d’Oscar. Ses ailes s’agitaient dans le vent. La chose avait l’air aussi inoffensive qu’un bijou fantaisie. Le nuage qui descendait le long des parois du parallélépipède était composé d’un nombre incalculable de ces choses – des millions, peut-être des milliards.

À la périphérie des lumières, un soldat s’est mis à hurler.

2

Les militaires ont réagi sans tarder et en professionnels : ils ont attrapé les projecteurs portables et fait signe aux civils de rebrousser chemin. Tout cela malgré les centaines ou milliers de minuscules papillons cristallins qui pullulaient autour d’eux, gênaient leur visibilité et recouvraient leurs vêtements.

Ils se posaient aussi sur Oscar et moi, mais de manière moins agressive. Quand j’ai agité le bras, ils sont tombés par terre, inertes. Et quand je les ai chassés de la combinaison d’Oscar, ils se sont dispersés à l’approche de ma main.

Nous avons couru quand même. Tout le monde courait, à présent. Les lampes transportées par les soldats projetaient devant nous des faisceaux qui pointaient frénétiquement dans toutes les directions. J’entendais dans mes écouteurs des ordres qu’on aboyait et de nouveaux hurlements, tandis qu’autour de nous le nuage d’objets cristallins tourbillonnait comme de la neige silencieuse.

Des membres de notre expédition ont commencé à se laisser distancer. Je m’en suis aperçu en jetant des coups d’œil par-dessus mon épaule. Toute personne qui tombait se voyait aussitôt recouverte d’un grouillement, d’un amoncellement vitreux, devenait un monticule pâle qui commençait par se soulever mais se calmait très vite… je ne trouve pas de mot plus adapté. J’ai commencé à comprendre que ces hommes et ces femmes mouraient.

Les techniciens ont été les premiers. Les soldats portaient de meilleures protections, mais ils ont aussi été submergés peu à peu. Les lampes qu’ils lâchaient alors jetaient sur la plaine une lumière rasante à angle fixe.

J’ai dû m’arrêter deux fois pour débarrasser Oscar de ses papillons. J’étais trop terrifié pour me demander d’où me venait mon immunité apparente. Oscar n’avait manifestement pas cette chance : ses vêtements protecteurs étaient à présent en lambeaux, déchirés à certains endroits par les pattes des papillons, petites mais tranchantes comme un rasoir. Du sang tachetait même certains de ces lambeaux. Inquiet pour son masque et son alimentation en oxygène, j’essayais de dégager d’abord les parties les plus vulnérables. Nous avons couru un moment au coude à coude, ce qui semblait tenir les essaims à distance. Les paroles paniquées et les hurlements de terreur qui remplissaient mes écouteurs ont disparu les uns après les autres et le silence qui a fini par tomber était encore plus terrifiant que les hurlements. Je ne pourrais dire combien de temps ni sur quelle distance nous avons couru. Nous avons continué jusqu’à ce que nous n’en puissions plus, jusqu’à ce que je n’entende plus que mon halètement laborieux. J’ai alors senti une résistance soudaine, le bras d’Oscar qui me retenait, et j’ai pensé : Ils l’ont eu, ce n’est plus qu’un poids mort…

Je me trompais. Quand je me suis retourné, j’ai vu qu’il n’y avait plus de papillons sur lui. Son visage, brouillé par l’humidité de son masque, était bouleversé, mais à peu près calme. « Arrêtez, a-t-il hoqueté. Nous sommes hors de portée. Nous sommes ressortis du périmètre. Arrêtez-vous, je vous en prie. »

J’ai longuement regardé derrière nous.

Nous avions parcouru une bonne distance. Les lampes abandonnées fonctionnaient encore et on voyait très bien les machines des Hypothétiques dans les hachures obliques de lumière artificielle. Mais pas le moindre mouvement humain.

Le vent a accumulé des petits flocons de neige autour de nos pieds et les étoiles ont scintillé au-dessus de nos têtes. Nous avons attendu en frissonnant de voir ce qui pourrait sortir des ténèbres derrière nous – une autre attaque, un survivant affolé –, mais rien n’est venu, rien ni personne.

Puis, en une rapide succession, les lampes au loin se sont éteintes.


Перейти на страницу:

Похожие книги

Дюна: Пауль
Дюна: Пауль

«Дюна».Самая прославленная сага за всю историю мировой фантастики. Сериал, который, увы, оборвался на полуслове…Миллионы поклонников «Дюны» мечтали узнать, что же произошло с их любимыми героями дальше.И теперь их мечта сбылась!Перед вами — увлекательная книга, написанная сыном Фрэнка Герберта, талантливым писателем Брайаном Гербертом, в соавторстве с Кевином Андерсоном, автором популярных во всем мире новеллизаций «Секретных материалов» и «Звездных войн»… Детство Пола Атрейдеса на Каладане, война между Великими домами Эказ и Моритани, с одной стороны, и окончательное падение Шаддама IV, захват Кайтэйна и смерть Алии — с другой. Как это произошло?И что случилось между книгами «Дюна. Дом Коррино» и «Мессия Дюны»? Читайте об этом в романе «Дюна: Пауль»!

Брайан Герберт , Брайан Херберт , Кевин Андерсон , Кевин Джеймс Андерсон

Фантастика / Научная Фантастика