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Madagascar a connu durant la colonisation plusieurs sursauts de nationalisme dont l’insurrection de 1947 représente le temps fort. Après, ni la répression politique, ni la suppression du parti MDRM, ni l’entretien d’une clientèle politique favorable à l’ordre colonial n’auront pas arrêté la marche de l’histoire. Le peuple malgache, consulté lors du référendum du 28 septembre 1958, choisit l’autodétermination au sein de la Communauté en votant «oui». Philibert Tsiranana concrétise sa volonté d’accéder à l’indépendance en faisant adopter par le Congrès des As-semblées provinciales la formation d’un état républicain le 14 octobre 1958. La République malgache est proclamée. Il s’ensuit la mise en place d’un gouvernement provisoire et d’une Assemblée Constituante. Madagascar a son drapeau (16 octobre 1958), son hymne national (27 avril 1959). Philibert Tsiranana, à la tête d’une délégation malgache, négocie pour accéder à une indépendance efective (février – avril 1960). Le général de Gaulle y est largement favorable. Le 9 avril 1960, la délégation revient au pays en rapportant l’indépendance. Ainsi, Philibert Tsiranana, devient le «Père de l’Indépendance».

Le 26 juin 1960, l’indépendance est solennellement proclamée à Mahamasina. La jeune République malgache est dotée d’une constitution et d’une organisation administrative, centralisatrice, s’inspirant de l’exemple français. Philibert Tsiranana, dont «le premier souci est l’unité nationale», veille à préserver l’image de rassembleur et de ray aman-dreny[773]. Ainsi il ramène avec lui de l’exil ses anciens adversaires politiques, les trois députés de 1947, Ravoahangy, Raseta et Rabemananjara, le 19 juillet 1960. Il obtient le ralliement de nombreux ex-MDRM (dont Ravoahangy et Rabemananjara) et, sans difcultés, son parti, le Parti Social Démocrate (PSD) prend une assise nationale et gagne les premières élections des députés pour l’Assemblée nationale (104 sièges sur 107).

Le deuxième souci du «Père de l’Indépendance» est de conserver les bonnes relations avec la France. Les accords de coopération, paraphés en avril, sont signés le 27 juin 1960. Ils touchent plusieurs domaines: politique étrangère, défense, politique monétaire, économie et fnances, justice, enseignement, transport, télécommunication. Force est de reconnaître qu’ils ont eu une résultante positive et sont à l’origine de cette prospérité, toute relative certes, de la première République. Certains domaines seront décriés, dénoncés par l’opposition: la présence militaire de l’ancienne métropole, l’éducation soupçonnée d’impérialisme culturel, la politique monétaire, économique et fnancière…

Ce qui est à l’origine du troisième souci du président Philibert Tsiranana: la lutte contre le communisme russe et chinois. Argument de poids pour diaboliser les deux partis d’opposition: le MONIMA (Mouvement National pour l’Indépendance de Madagascar) de Monja Jaona et l’AKFM (Antokon’ny Kongresin’ny Fahaleovantenan’i Madagascar) du pasteur Richard Andriamanjato, maire de Tananarive.

Les hautes fonctions administratives furent progressivement occupées par des Malgaches, formés suivant les traditions centralisatrices, tatillonnes et rigoureuses du système français: ce qui contribue à l’efcacité certaine de l’administration de la première République.

1.2. Le socialisme malgache de Philibert Tsiranana

Ayant été membre de la SFIO, Tsiranana créa un parti, le Parti Social Démocrate (PSD), militant pour «un socialisme pratique et humain» qui travaillera «sans se préoccuper des grandes théories souvent dépassées par les évènements». Il n’aime pas les grands discours: pour lui il faut agir, et travailler sans les longues discussions qui se font souvent dans les partis politiques: «Asa fa tsy kabary»[774]. Avec la France, le parti garde des relations privilégiées et ne touche ni aux entreprises, ni aux propriétés coloniales qui maintiennent la mainmise sur l’économie. Le socialisme se cantonne à une promotion (sans beaucoup de résultats) du mouvement coopératif. Quelques tentatives pour lancer des fermes d’État furent réalisées. Les restes du FIDES avaient permis de fnancer les travaux au ras du sol dont l’impact sur la population était palpable.

Le Parti Social Démocrate (PSD) est l’appareil politique du régime. Il se confond avec l’État et toute l’administration est à son service, ainsi a-t-on parlé d’État PSD. Cette période a fxé pour beaucoup de Malgaches, la représentation du parti et de sa place et rôle dans la vie politique: pour réussir, socialement et économiquement, il faut adhérer au parti du plus fort, moyen rapide d’ascension sociale. Le PSD est membre de la IIIème Internationale. Il entretient de très bonnes relations avec la Sociale Démocratie allemande et le Parti Travailliste israélien.

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