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L’opposition représentée par l’AKFM du pasteur Richard Andriamanjato et le MONIMA de Monja Jaona, n’a qu’une audience régionale et, est réduite à servir de caution démocratique au régime. La presse est muselée et reste soumise à la censure.

Sur le plan économique, le contexte fut favorable durant les cinq premières années d’indépendance; mais suite à la chute du cours du café et à la fermeture du canal de Suez après la guerre des Six Jours, il se détériora à la fn des années 60. Des eforts sérieux furent fournis pour lancer la production rizicole dans le sens de l’intensifcation et de l’aménagement de grands périmètres irrigués (Alaotra, plaine de Marovoay, Bas-Mangoky, Dabaraha).

Le montage de deux grandes unités textiles à Antsirabe et Majunga relança la culture de coton. La première République avait esquissé un début d’industrialisation par la mise en place d’unités industrielles comme la rafnerie de Toamasina, la papeterie d’Ambohimanambola ou l’usine d’allumettes de Moramanga…

La première décennie du régime est caractérisée par un progrès économique régulier et efectif. Il faudra toutefois remarquer que le monde rural reste pauvre. L’efort industriel demeure le fait soit de l’État, soit des étrangers. Les Français conservent le contrôle d’une grande partie de l’économie malgache. Le Code des Investissements de 1962 les favorise et les investissements privés français sont relativement importants. Mais une grande partie du proft (sinon la totalité!) est rapatriée.Une bourgeoisie nationale existe; elle est particulièrement dynamique dans la spéculation immobilière et le commerce. La présence d’une population d’expatriée importante de Vazaha[775], de Karana[776] et de Chinois stimule la production et la consommation.

Sur le plan culturel, le PSD lance une politique de promotion de l’école. Philibert Tsiranana a toujours vu dans l’éducation une condition nécessaire au développement. Ainsi, le gouvernement s’eforça de doter chaque sous-préfecture d’un CEG et chaque préfecture importante d’un lycée. On créa une université pour la formation des cadres supérieurs destinés à remplacer progressivement les coopérants français. Tout le système éducatif était aligné au système français et s’appuyait largement sur une coopération technique importante qui fournissait personnel, manuels et matériels. Le succès fut efectif et l’efcacité indiscutable en matière de scolarisation. Mais très tôt, elle deviendra source de problèmes d’emploi. Et Philibert Tsiranana et son régime seront victimes de leur principal succès.

1.3. La fin de l’État PSD

A partir du second mandat de Philibert Tsiranana, le PSD, parti du président s’identifant au fanjakana[777], se croyait maître de tout et devint oppressif. Trop sûrs de leur autorité, les dirigeants du parti avaient minimisé le mécontentement populaire qui grondait. Malgré le long exercice du pouvoir, Philibert Tsiranana n’arrivait pas à se sevrer de la tutelle de la métropole et se trouvait dépendant, sur tous les plans, de l’assistance technique des Français. Ce qui se voyait beaucoup et touchait les sensibilités et velléités nationalistes de beaucoup de Malgaches. Les Français tenaient une place trop grande et trop voyante dans la vie du pays: présidence, armée, diplomatie, université…

Le parti PSD, suite à des problèmes de santé du Président dans le courant de l’année 1970, connut des luttes intestines qui étalaient au grand jour les rivalités pour la succession. Or, malgré sa santé défaillante, Philibert Tsiranana s’accrochait au pouvoir et se méfait de ses proches. André Resampa le tout puissant secrétaire général du PSD, fut progressivement écarté de la direction du parti.

En avril 1971, suite à une aggravation de la situation économique, le sud se souleva sous la direction du MONIMA de Monja Jaona. La répression fut disproportionnée. Sur ce fait, André Resampa avait manifesté son mécontentement. En juin 1971, on l’arrêta il fut emprisonné à Sainte-Marie dans des conditions peu enviables.

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