Читаем Африка. История и историки полностью

Au mois de janvier 1972, une grève éclata à l’Ecole de Médecine de Befelatanana, et, avec la dégradation du climat social, gagna l’Université. Les réactions intransigeantes du gouvernement eurent pour effet de propager la grève dans les établissements du secondaire et en province. L’arrestation suivie de la déportation à Nosy Lava du comité de grève dans la nuit du 12 au 13 mai 1972 provoqua une manifestation violente à Tananarive, avenue de l’Indépendance, le 13 mai. La Force Républicaine de Sécurité (FRS) tira sur les manifestants. Il eut une quarantaine de morts et l’Hôtel de Ville et les locaux du quotidien «Le Courrier de Madagascar» furent incendiés. La gendarmerie semblait alors prendre une position de neutralité. Le président Philibert Tsiranana, au lieu d’appeler au calme, tint des propos menaçants à l’endroit des manifestants; ces propos furent interprétés à Tananarive comme tribalistes et anti-merina. Ce qui provoqua la mobilisation des syndicats, des églises et de ce qu’on appellera aujourd’hui, la société civile de la capitale le 15 mai 1972, appelant l’armée pour «sauver le pays». Le général Ramanantsoa, le plus haut gradé de l’armée fut sollicité. Pour calmer le jeu, Philibert Tsiranana lui donna les «pleins pouvoirs», terme ambigü, qui ne signifait pas que le président partait. D’ailleurs, le général Ramanantsoa semblait ne pas vouloir son départ.

1.4. De Ramanantsoa au Directoire, la difficile transition

Le général Ramanantsoa voulait rester dans la légalité. Mais, le mouvement de mai 1972 s’était radicalisé et, pour aboutir vers une nouvelle organisation du pouvoir et de l’État, les meneurs, autour de Manandafy Rakotonirina, préparaient un grand congrès: le Zaikabe[778]. Ramanantsoa fut alors forcé à prendre les devants et organisa le 8 octobre 1972 un référendum qui devait légitimer son pouvoir. Le «oui» l’emporta largement.

Ramanantsoa prit à son compte les principes de malgachisation de l’administration, d’émancipation réelle de la tutelle française (lui qui s’exprimait en malgache avec difculté!). Les partis politiques furent suspendus (mais vite remplacés par des associations!). Mais sitôt le gouvernement mis en place, l’ethnicisme politique resurgit autour de ce qui restait du PSD. Le noyau du PSD regroupé autour de Tsiranana et de Botokeky créa l’Union Socialiste Malgache (USM) déclarant ouvertement agir pour défendre l’intérêt des côtiers. En novembre et décembre 1972, des émeutes anti-merina éclatèrent à Tamatave et à Diégo. Les troubles furent réprimés.

Le 13 mai 1973, l’aile gauche du mouvement de mai 1972, dirigée par le MFM de Manandafy Rakotonirina organisa une manifestation; les meneurs furent arrêtés.

L’action la plus éclatante fut à l’actif du jeune ministre des Afaires Etrangères Didier Ratsiraka, par la révision des accords de coopération. Le dynamique ministre de l’Intérieur Richard Ratsimandrava se ft remarquer par sa volonté de revenir à l’authenticité malgache en ressuscitant les fokonolona[779]. Ses idées seront récupérées par Didier Ratsiraka. En adoptant un discours agressif et menaçant à l’encontre des anciens dirigeants les very seza, il se faisait sans le savoir des ennemis dangereux.

Suite aux troubles et à l’instabilité qui s’installait, les Européens, les colons, ainsi que beaucoup de Chinois et d’Indopakistanais quittèrent l’île. Au mois de décembre 1974, un mandat d’arrêt fut lancé contre une trentaine d’ofciers côtiers soupçonnés de vouloir renverser le régime Ramanantsoa. Parmi ces ofciers, le colonel Bréchard Rajaonarison rejoignit le camp des ex-FRS rebaptisés Groupement Mobile de la Police (GMP) et s’engagea vers une rébellion ouverte contre le régime. Ils eurent le soutien d’André Resampa, de Philibert Tsiranana ainsi que de certains ministres du gouvernement Ramanantsoa. Le 25 janvier 1975, Ramanantsoa dissout le gouvernement mais n’arriva pas à en former un nouveau. Le 5 février 1975, il démissionna et donna les pleins pouvoirs au colonel Ratsimandrava.

Ratsimandrava forma alors un gouvernement; parmi les rares rescapés du gouvernement Ramanantsoa, il n’avait gardé ni Didier Ratsiraka ni Albert Zafy. Au lieu de prendre une position conciliante de rassembleur, le colonel se cantonna à son discours menaçant; des tentatives de négociation furent entamées pour résoudre la rébellion de Bréchard Rajaonarison. Les positions étaient inconciliables. Le 11 février 1975, il fut assassiné six jours après avoir pris les pleins pouvoirs.

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